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L’économie sénégalaise est stressée (Par Thierno Bocoum)


Rédigé le Mardi 13 Mai 2025 à 14:02 | Lu 64 fois | 0 commentaire(s)




Un grand homme que je n’oublierai jamais, disait : « Il faut évacuer la petite querelle pour s’orienter sur la grande ». Malheureusement, aujourd’hui, la petite querelle est devenue stratégie d’écran de fumée. Un théâtre bien huilé pour étouffer les vrais débats, pendant que le pays s’enfonce dans une crise économique silencieuse mais profonde.

Ce régime, en place depuis avril 2024, sacralise des priorités dans les discours, mais les piétine dans les actes. Il nous enferme dans des envolées creuses pendant qu’il détourne l’attention des actes qui engagent réellement le destin du pays.

L’économie en est la preuve la plus tangible. Ils prétendent que le défi est économique mais leurs décisions, depuis leur accession au pouvoir, ont davantage étranglé l’économie qu’elles ne l’ont soulagée.

Le panier de la ménagère est vide. Les charges fixes asphyxient les familles et les fêtes se succèdent dans une morosité qui en dit long.

Les Sénégalais sont à bout.

En 2024, ils promettaient la baisse du coût de la vie. En février 2025, ils annonçaient en grande pompe une “deuxième phase de mesures contre la vie chère,” mais où sont les résultats ?

Malgré les effets d’annonce, l’inflation persiste, le chômage des jeunes atteint 20,3 %, et plus de 34,4 % des 15–24 ans restent sans emploi, sans formation, sans avenir.

Le 14 octobre 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye lançait le plan “Sénégal 2050” avec des ambitions grandioses : tripler le PIB par habitant, contenir le déficit, restaurer la souveraineté économique.

Cependant, comment bâtir des prévisions solides sans un diagnostic fiable ? À cette date, l’audit des finances publiques n’était même pas intégré aux projections du plan. Les chiffres du cabinet international ayant rédigé ce projet, se basaient sur des données non encore authentifiées. Et pour cause : la Cour des comptes révélera plus tard, un déficit budgétaire de 12,3 % du PIB et une dette publique réévaluée à 99,67 %, au lieu des 83,7 % initialement déclarés.

Alors, quel est le cap face à ce nouveau statu quo ?

Le pouvoir actuel, qui dénonçait la dette sous le régime précédent, l’a hérité sans la restructurer, sans la freiner, sans la clarifier. Ils parlaient de transparence, mais les lois de finances sont votées sans débat parlementaire, les lois de finance rectificative arrivent en fin d’année, une fois les dépenses déjà engagées, sans autorisation préalable du Parlement et les rapports trimestriels d’exécution budgétaire, exigés par l’article 70 de la loi organique relative aux lois de finances, ne sont ni publiés ni consultables.

Aujourd’hui, la note souveraine du Sénégal a été abaissée à B3 par Moody’s (février 2025), sanctionnant une gestion opaque, des déficits masqués et un climat de défiance. Les investisseurs s’éloignent.

Pourtant, le régime continue de garder le silence sur les fonds politiques, sur les recrutements clientélistes et sur les promesses de réduction du train de vie de l’État, restées lettre morte.

Et pendant ce temps, le secteur des BTP, autrefois moteur de l’emploi urbain, est à l’arrêt. Son chiffre d’affaires a reculé de 2,6 % en 2024, selon l’ANSD. Aucun projet d’envergure ne redémarre.

Le chômage grimpe. Les PME tombent et la pression fiscale à 19,3 % du PIB est la plus élevée de toute l’UEMOA, loin devant la moyenne communautaire de 14 %. Ce qui a pour conséquence, une demande intérieure comprimée, un secteur privé étranglé, une consommation stagnante.

Le stress économique est désormais systémique.

À cela s’ajoute le drame migratoire des jeunes qui fuient une terre sans horizons et la détresse des agriculteurs, dont 16 000 hectares de cultures ont été noyés en 2024, mettant près de 250 000 personnes face à une insécurité alimentaire imminente.

Oui, l’économie est stressée.

Elle ne l’est pas à cause de la fatalité. Elle l’est parce que ceux qui en ont la charge, ont transformé une opportunité en impasse, une promesse en déception, un discours en recul. Il est encore temps de corriger la trajectoire, mais cela demande autre chose que des slogans. Cela demande du courage, de la rigueur et une sincérité budgétaire qu’on attend toujours.







Thierno Bocoum
Président AGIR


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