On le susurrait dans les chaumières, l’on en parlait à demi-mots, maintenant l’on ne se cache plus pour le dire à haute et intelligible voix. La menace terroriste qu’on entendait à des milliers de kilomètres, est dans nos murs. Les terroristes sont là, mais difficile de les voir. La nouvelle est glaçante. Elle donne froid dans le dos. La voici : « Des conversations téléphoniques interceptées par les services de renseignements français dans la région du Lac Tchad entre des imams Alioune Ndao de Kaolack, Mamadou Ndiaye de Rufisque, Youssou Ndiaye…, inculpés des infractions d’associations de malfaiteurs, relation avec une entreprise terroriste, actes de terrorisme… et des responsables de « Boko Haram », révèlent des projets d’attentats à Dakar ». Même s’il faut le dire, ces religieux, en raison de l’état d’avancement de l’enquête et de la délicatesse du sujet, sont présumés innocents. Des sources policières sénégalaises, contactées par L’Obs, ne confirment ni n’infirment l’information, préférant donner leur langue au chat sur ce projet d’attentats éventé. Pour le moment, l’on ne connait encore ni l’heure ni le mode opératoire, encore moins la planification ou les lieux ciblés. Un membre du cabinet de Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense français, qui a participé récemment au forum Paix et Sécurité à Dakar, ne se faisait pas un sang d’encre pour dire que le Sénégal est désormais une « cible majeure » pour « Boko Haram » et Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Il n’en dira pas plus.
