Pour les apéristes de la première heure qui connaissent les relations entre le président Macky Sall et Mohamed Dione, la récente nomination de ce dernier comme coordonnateur du Plan Sénégal émergent n’est que justice. Selon nos sources, en effet, Dione était déjà pressenti pour occuper le poste de Premier ministre dès l’élection de Macky Sall, mais il semble que son agenda personnel ne lui permettait pas à l’époque de quitter son travail dans le système des Nations unies. Le nouveau patron du Pse est présenté comme un homme qui ne se lance jamais dans une entreprise sans y réfléchir par deux fois. Prudent, il n’avait pas voulu quitter précipitamment un travail qui lui donnait satisfaction et pour lequel il s’était engagé à fond, même si l’ambition de servir son pays restait plus forte. Il s’est donc préparé en prenant son temps, et son ami Macky, malgré la forte pression de la demande sociale qui l’avait poussé à nommer Mimi Touré pour «accélérer la cadence», a attendu le moment propice pour lui mettre le pied à l’étrier. C’est en effet l’homme qu’il lui fallait pour organiser son administration et lui laisser le temps de construire durablement son parti. Fils d’un ancien commissaire de police, Mohamed Dione est réputé travailleur acharné, intellectuel d’une rigoureuse rationalité… On le dit intolérant face au manque de cohérence et à l’inefficacité et surtout très avare de compliments pour ses proches collaborateurs de qui il exige toujours le maximum. Les ministres sont donc avertis, avec lui c’est l’action qui compte plus que les belles paroles.
