I. La Diaspora : Une Ressource Vitale Sous-Estimée
L'émigration est la première ressource économique et sociale, plus forte et plus utile que les ressources minières et pétrolières de notre pays. On en parle, mais concrètement, nous avons l'impression que les autorités politiques successives se sentent toujours coupables de l'exportation massive de nos jeunes et ont parfois honte d'assumer ce fait historique et social.
Depuis que cette Diaspora vote et influence les élections, on la charme à l'occasion des échéances par des slogans comme « Diaspora, 14ème région » ou, plus récemment, « Diaspora Bonds » et « Journée Nationale de la Diaspora ».
Pourtant, rien n'est fait dans l'attelage gouvernemental pour offrir à cette brave population un ministère de plein exercice, doté de moyens et capable d'intervenir efficacement dans les pays d'accueil. On préfère théoriser et mettre en place d'hypothétiques politiques de retour sans penser à renforcer et à aider les émigrés à mieux s'intégrer dans leur pays de résidence. L'émigration, tout comme le retour, est une décision intimement personnelle qu'aucun gouvernement ne pourrait empêcher ou promouvoir. Il faut simplement l'accompagner et l'encadrer.
II. Les Risques d'une Journée Politique et Non Représentative
Le Président Diomaye a eu la grande idée de lancer l'initiative de la Journée Nationale de la Diaspora, qu'il a certainement voulue inclusive. Cependant, au rythme des préparations, deux dérives majeures sont à craindre :
1. Le Danger de la Politisation et de l'Exclusion
Nous avons l'impression que ces journées risquent de devenir des journées purement politiques, réservées aux militants actifs et activistes du parti au pouvoir.
Nous avons vécu l'expérience en Italie où des Assises de la Diaspora et une Fondation ont été créées au sein unique de Pastef Italie, sans l'implication des associations, dahiras (groupements religieux) et acteurs civils de la Diaspora.
Comment peut-on organiser cette Journée sans impliquer des acteurs nationaux de premier plan qui défendent les droits des émigrés, comme Boubacar Seye de Horizons Sans Frontières, ou Souleymane Diallo d'Oltra ?
2. L'Illusion du Sondage en Ligne
Lancer un simple sondage à travers un site internet à quelques jours de l'événement pour demander des avis sur les thématiques à développer ressemble à une recherche forcée de validation des idées préconçues de la galaxie du parti au pouvoir.
Faire un sondage par internet, c'est d'office écarter nos compatriotes "Modou-Modou" d'Italie (et d'ailleurs), souvent peu habitués à l'utilisation de l'informatique et de l'expression écrite en français. C'est donc une consultation non représentative.
III. Appel et Proposition pour une Nouvelle Vision
1. Nécessité d'un Organe Compétent
Organiser une Journée de la Diaspora mériterait la mise en place d'un Commissariat Général à l'organisation. Cet organe devrait être composé de spécialistes de la Diaspora expérimentés en matière d'organisation d'événements, assurant une planification sérieuse et inclusive.
2. Redéfinir l'Objectif de la Journée
Pour nous, une Journée de la Diaspora au Sénégal n'a de sens que si elle permet de faire découvrir à nos nationaux les différentes facettes de l'évolution de notre patrimoine culturel et social au contact des cultures et des économies du monde. Le Sénégal n'est plus seulement un pays géographiquement situé en Afrique de l'Ouest, mais une nation présente dans tous les continents du monde.
L'événement du 17 décembre est une opportunité historique. Elle ne doit pas être gâchée par l'urgence ou l'exclusion partisane, mais doit refléter la richesse et la diversité de toute la Diaspora.
Par Baye Diouf
Consultant immigration
Acteur Civil de la Diaspora (plus de 20 ans d'expérience)
SG Du Syndicat Autonome Des Travailleurs Africains Dans Le Monde -Italie
L'émigration est la première ressource économique et sociale, plus forte et plus utile que les ressources minières et pétrolières de notre pays. On en parle, mais concrètement, nous avons l'impression que les autorités politiques successives se sentent toujours coupables de l'exportation massive de nos jeunes et ont parfois honte d'assumer ce fait historique et social.
Depuis que cette Diaspora vote et influence les élections, on la charme à l'occasion des échéances par des slogans comme « Diaspora, 14ème région » ou, plus récemment, « Diaspora Bonds » et « Journée Nationale de la Diaspora ».
Pourtant, rien n'est fait dans l'attelage gouvernemental pour offrir à cette brave population un ministère de plein exercice, doté de moyens et capable d'intervenir efficacement dans les pays d'accueil. On préfère théoriser et mettre en place d'hypothétiques politiques de retour sans penser à renforcer et à aider les émigrés à mieux s'intégrer dans leur pays de résidence. L'émigration, tout comme le retour, est une décision intimement personnelle qu'aucun gouvernement ne pourrait empêcher ou promouvoir. Il faut simplement l'accompagner et l'encadrer.
II. Les Risques d'une Journée Politique et Non Représentative
Le Président Diomaye a eu la grande idée de lancer l'initiative de la Journée Nationale de la Diaspora, qu'il a certainement voulue inclusive. Cependant, au rythme des préparations, deux dérives majeures sont à craindre :
1. Le Danger de la Politisation et de l'Exclusion
Nous avons l'impression que ces journées risquent de devenir des journées purement politiques, réservées aux militants actifs et activistes du parti au pouvoir.
Nous avons vécu l'expérience en Italie où des Assises de la Diaspora et une Fondation ont été créées au sein unique de Pastef Italie, sans l'implication des associations, dahiras (groupements religieux) et acteurs civils de la Diaspora.
Comment peut-on organiser cette Journée sans impliquer des acteurs nationaux de premier plan qui défendent les droits des émigrés, comme Boubacar Seye de Horizons Sans Frontières, ou Souleymane Diallo d'Oltra ?
2. L'Illusion du Sondage en Ligne
Lancer un simple sondage à travers un site internet à quelques jours de l'événement pour demander des avis sur les thématiques à développer ressemble à une recherche forcée de validation des idées préconçues de la galaxie du parti au pouvoir.
Faire un sondage par internet, c'est d'office écarter nos compatriotes "Modou-Modou" d'Italie (et d'ailleurs), souvent peu habitués à l'utilisation de l'informatique et de l'expression écrite en français. C'est donc une consultation non représentative.
III. Appel et Proposition pour une Nouvelle Vision
1. Nécessité d'un Organe Compétent
Organiser une Journée de la Diaspora mériterait la mise en place d'un Commissariat Général à l'organisation. Cet organe devrait être composé de spécialistes de la Diaspora expérimentés en matière d'organisation d'événements, assurant une planification sérieuse et inclusive.
2. Redéfinir l'Objectif de la Journée
Pour nous, une Journée de la Diaspora au Sénégal n'a de sens que si elle permet de faire découvrir à nos nationaux les différentes facettes de l'évolution de notre patrimoine culturel et social au contact des cultures et des économies du monde. Le Sénégal n'est plus seulement un pays géographiquement situé en Afrique de l'Ouest, mais une nation présente dans tous les continents du monde.
L'événement du 17 décembre est une opportunité historique. Elle ne doit pas être gâchée par l'urgence ou l'exclusion partisane, mais doit refléter la richesse et la diversité de toute la Diaspora.
Par Baye Diouf
Consultant immigration
Acteur Civil de la Diaspora (plus de 20 ans d'expérience)
SG Du Syndicat Autonome Des Travailleurs Africains Dans Le Monde -Italie
