Le secteur productif interdit de licencier, la commande publique passée auprès D’affairistes


Rédigé le Vendredi 1 Mai 2020 à 23:41 | Lu 196 fois | 0 commentaire(s)




Alors que certains membres du privé national dénoncent partout la préférence étrangère de l’Etat Apr, les défaillances dont ils font montre dans l’exécution de marchés qui leur sont filés en douce sont gravissime. Mais ces faits semblent, d’un autre côté, révéler les tares du gouvernement qui, paradoxalement, interdit au secteur productif de ne pas licencier et passe commande auprès d’affairistes qui peinent même à respecter les délais dans ce contexte d’urgence.

Certains hommes d’affaires sénégalais s’arrachent les cheveux. Ils sont même outrés par les révélations de la presse d’hier. En effet, le quotidien Les Echos nous apprend que le commerçant Idy Thiam, attributaire à lui seul de la moitié des commandes de sucre et d’huile dans la lutte contre le Covid-19, n’a pas livré à ce jour un gramme de sucre encore moins un litre d’huile. Ce, parce qu’il n’en disposerait pas. Si ces informations sont avérées, c’est un autre scandale que le gouvernement de Macky Sall nous sert en peu de temps. Car, il a contracté, dans une procédure d’urgence, avec un commerçant dont il n’était pas sûr qu’il respecterait les engagements pris. Ce qui est très loin du bon sens, si ce n’est pas vouloir profiter du malheur ambiant pour faire un business macabre et s’enrichir de manière horrible.

Seul président d’une organisation patronale, Unacois, à être attributaire d’un marché, Idy Thiam semble montrer que tout l’activisme qu’il a fait depuis l’apparition du coronavirus au Sénégal ne l’était pas par pur patriotisme. Pis, il fait patienter les ménages démunis qui attendent les secours de l’Etat pour faire face à la pandémie du Coronavirus. Mais cette attitude est une peccadille face à l’incompétence, supposée, de ceux qui lui ont passé commande. S’ils ne sont pas de mèche bien évidemment. Parce qu’avec la disponibilité qu’il y a au niveau des producteurs de la place, on se demande si l’Etat avait réellement besoin d’aller chercher ce commerçant, au détriment des structures qui ont pignon sur rue et qui ont toutes les garanties, et lui filer 50 % des achats de sucre et d’huile destinés aux ménages les plus défavorisés dans la lutte contre la calamité publique du Coronavirus. Cela, sachant qu’il n’opère pas sur ces denrées alimentaires, lui qui est connu dans la vente de friperie.

Le Sénégal compte au moins quatre huileries capables d’assurer les commandes de l’Etat en urgence. Mais l’autorité contractante n’a donné à la plus grosse huilerie, Sonacos, qu’un ridicule marché de 254 millions 250 mille francs Cfa là où d’autres sociétés comme l’inconnue Sardi a obtenu une commande de 5 milliards 250 millions de francs Cfa, tandis que le reste est allé à d’autres sociétés qui ne produisent rien et ne comptent pas beaucoup d’emplois que l’Etat a imposé de garder.

Dans ce contexte, tous les Etats sérieux essaient d’aider leur système productif à survivre et garder leur personnel. Le Sénégal n’est pas en reste et a demandé à ses entreprises de faire des dons au fonds Force Covid-19 et de ne pas licencier de travailleurs, même s’ils ne produisent rien du tout. Mais quand il s’est agi de donner des marchés de fourniture de denrées alimentaires, il s’est tourné vers le secteur informel qui n’emploi presque pas. Et la question qui taraude est de savoir comment un Etat organisé peut donner un marché de près de 9 milliards de francs Cfa à un commerçant sur la base d’une déclaration sur l’honneur.

Aider ces industries consisterait à leur donner une bouffée d’oxygène, à travers les rares marchés, pour passer cette mauvaise période au lieu de les maintenir en sursis jusqu’à la période post Covid-19, une pandémie qui va transformer le tissu économique national en véritable champs de ruine.

En tout cas, cette attitude de nos gouvernants montre, si besoin en est, qu’il n’y a aucune cohérence entre le discours des autorités qui invite à se battre pour l’autosuffisance alimentaire et ces actes posés. A compétence égale, on doit faire la préférence nationale. Laquelle ne devrait nullement signifier médiocrité encore moins magouille ou manque de sérieux. Etre commerçant sénégalais n’est pas un passe-droit pour faire un business macabre sur le dos du peuple.



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