L’affaire Hamidou Djiba continue de défrayer la chronique. Selon les révélations du quotidien Libération, l’autoproclamé porte-parole de l’aile politique du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) de Mangoukoro, écroué pour complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et association de malfaiteurs criminelle, a radicalement changé de ton face aux enquêteurs de la Section de recherches (Sr).
Âgé de 61 ans, Hamidou Djiba, qui s’était illustré à Ziguinchor lors de la commémoration du décès de l’abbé Diamacoune par des propos enflammés et des gestes symboliques — dont la proclamation de l’indépendance de la Casamance, la présentation d’un drapeau et l’entonnement d’un hymne supposé être celui de la « République de Casamance » — a semblé perdre de sa superbe lors de ses auditions.
Intercepté alors qu’il circulait à moto vers Bouloum, Djiba a d’abord reconnu son statut de responsable du Mfdc, tout en insistant sur le fait qu’il n’avait jamais eu l’intention de déclarer un État indépendant ni de former un gouvernement parallèle. Concernant ses propos controversés sur le Chef de l’État, qu’il avait qualifié de « nouveau-né politique », l’accusé a tenté de minimiser la portée de ses paroles. Devant les gendarmes, il a soutenu qu’il ne s’agissait nullement d’une insulte, mais d’une manière d’exprimer la jeunesse politique du Président.
Allant plus loin, il a même rappelé ses « liens de cousinage » avec le Chef de l’État, en raison de leurs origines ethniques, et affirmé lui vouer un profond respect. Regrettant que ses propos aient pu heurter, Hamidou Djiba a demandé la clémence de la Justice, reconnaissant qu’il n’avait pas mesuré la gravité de ses actes ni leurs conséquences.
Mais, comme le souligne Libération, ses justifications et excuses semblent arriver bien trop tard. Les charges qui pèsent contre lui, liées à une atteinte présumée à la sécurité de l’État, demeurent extrêmement lourdes. L’homme qui, en public, brandissait fièrement des symboles indépendantistes, se retrouve désormais à plaider la méprise et à supplier pour son salut judiciaire.