
A la question de savoir ce qu'elle pense des manifestations de l'opposition, Adji Mbergane Kanouté n'use pas de la langue de bois. "Ce sont des manifestations interdites. Et il faut dire que le préfet demeure l’autorité qui doit apprécier l’opportunité de manifester ou pas. C’est vrai que le droit à la marche est un principe fondamental consacré par la Constitution. Et avec Benno siggil senegaal et le M23, nous nous sommes âprement battus pour le respect des libertés démocratiques. Cependant, droit de manifester ne veut pas dire droit d’abuser", dit-elle. Et nos confrères de lui demander si, justement, il n'y a pas d'abus dans les interdictions. Ce à quoi elle rétorque : "Non, je ne pense pas. On est quand même dans un pays civilisé et dans un Etat de droit. le Pds ne peut pas marcher de façon quotidienne. Et il faut dire que le Pds n’est pas dans une dynamique de reconquête du pouvoir, mais plutôt dans une logique de libération d’un détenu". Pour la présidente de femmes de BBY, "un parti qui se respecte doit avoir un projet de société". "Mais là, nous assistons à un combat pour la libération d’une seule personne. Je pense que Abdoulaye Wade est en train de s’affoler au moment où des témoins mettent en cause son fils. Maintenant, je suis d’accord que si la justice n’a pas encore des preuves tangibles, après deux ans de détention, il n’y a plus aucune raison de le maintenir en prison", concède-t-elle toutefois. Elle est d'ailleurs convaincue que la libération de Wade fils "pourrait ramener plus de sérénité dans l’espace politique".