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Du "Journaliste du Peuple" à la chasse aux libres penseurs : le Sénégal entre dans l’ère de l’intolérance d’État


Rédigé le Jeudi 26 Juin 2025 à 17:19 | Lu 120 fois | 0 commentaire(s)






Hier, ils dénonçaient avec véhémence. Aujourd’hui, ils répriment avec zèle. Hier, ils se proclamaient hérauts de la démocratie. Aujourd’hui, ils incarnent la dérive autoritaire. Le Sénégal, jadis bastion de la liberté d’expression en Afrique de l’Ouest, semble glisser inexorablement vers un modèle d’État policier, où toute voix dissonante est perçue comme une menace à neutraliser.

L’arrestation brutale du journaliste Bachir Fofana, symbole d’un journalisme libre, rigoureux et citoyen, marque un nouveau tournant inquiétant dans cette descente aux enfers. Son tort ? Avoir relayé et analysé une information publique émanant de Guy Marius Sagna, député . Une information, donc, de l’espace public, discutée par un élu du peuple, mais qui devient subitement un crime d’opinion dès lors qu’elle est reprise par un journaliste qui refuse de se soumettre à la pensée unique.

Ce qui devait être un échange d’idées dans une démocratie normale devient un motif de traque dans un État qui n’a plus de républicain que le nom. Au lendemain de la fermeture brutale du CORED, organe garant de l’éthique journalistique, l’emprisonnement de Bachir Fofana s’apparente à un signal glaçant : les journalistes ne sont plus protégés, ils sont ciblés.

Nous assistons à l’émergence d’une GUESTAPO moderne, à visage numérique et judiciaire, qui utilise la peur comme instrument de pouvoir. Le Sénégal nouveau ne garantit plus la liberté après l’expression – c’est le nouveau homme fort de la repunlique du ‘’Weundelou ,Tambalmbalou et takhawaloi ‘’lui-même qui l’a avoué, sans gêne, en reprenant les mots du dictateur ougandais Idi Amin. Oui, devant les représentants du peuple, il a confessé qu’il n’assurerait pas la liberté après que le citoyen ait parlé. Nous y sommes : Bachir Fofana en paie le prix.

Le masque est tombé. Les grands discours sur l’État de droit, la démocratie participative, la justice indépendante, ne sont désormais que des slogans de campagne pour endormir l’opinion internationale. En réalité, ce pouvoir ne supporte ni la contradiction, ni l’intelligence critique, ni la presse non-alignée. Il veut des journalistes domestiqués, des médias supplétifs, des consciences bâillonnées.

Où sont passés les sermons indignés de ceux qui hier criaient à la dictature ? Aujourd’hui, ce sont eux qui, une fois au sommet, piétinent les principes qu’ils brandissaient pour légitimer leur ascension. Le Sénégal ne mérite pas ce retour en arrière. Le peuple sénégalais ne mérite pas d’être mené comme une masse informe, privée de ses éclaireurs que sont les journalistes indépendants.

Bachir Fofana est un symbole, pas une exception. Il est la preuve que les libertés reculent et que le pouvoir dérive. Si le Sénégal devait être comparé à un État, ce serait de plus en plus l’Ouganda de l’époque sombre, pas la démocratie exemplaire qu’on nous vend à l’extérieur.

La presse sénégalaise se meurt, assassinée à petit feu par ceux-là mêmes qui prétendent la protéger. Un silence complice s’installe. Mais un silence ne fait pas une paix. Il fait une oppression.

Quand l’État affame la presse pour nourrir sa propagande, ce n’est pas seulement la démocratie qu’il étrangle : c’est l’intelligence collective, l’espoir, et la mémoire d’un peuple libre qu’il assassine. Bachir Fofana doit être libéré. Et avec lui, le droit de dire, de penser, de questionner. Car sans presse libre, il ne reste qu’un décor vide où la République n’est plus qu’un mot, vidé de son sens .                           Baba Aidara Investigative Journalist


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