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"Terme Sud doit accueillir un projet de logements pour les militaires en activité", Abdou Karim Fofana


Rédigé le Lundi 12 Octobre 2020 à 16:53 | Lu 453 fois | 0 commentaire(s)




Le Ministre de l'Urbanisme du Logement et de l'Hygiène publique, Abdou Karim Fofana a accordé une interview à "Sud Quotidien", ce jour. Dans cet entretien, il revient sur l'affaire dite "des déguerpis de Terme Sud" et apporte des précisions.

1.) Quelle réponse apportez-vous à l'accusation de Guy Marius Sagna?

Cette affaire dite des « déguerpis de Terme Sud » reflète la mauvaise foi à un niveau jamais égalé. De quoi s’agit-il ? C’est l’aboutissement d’un contentieux porté devant les tribunaux et qui, à l’issue d’une longue procédure qui aura duré 12 ans de 2008 à 2020, s’est conclue par l’expulsion de personnes d’un terrain qu’ils occupaient et sur lequel ils ne pouvaient se prévaloir d’aucun titre de propriété. Il faut rappeler que la COMICO a acquis régulièrement ce terrain auprès de l’Etat du Sénégal, représenté par le Service des Domaines.

Les ex-occupants de ce site, faut-il le rappeler, avaient bénéficié d’un logement pour nécessité de service en leur qualité de militaires en activité. Lorsqu’ils sont partis à la retraite, ils n’ont pas voulu restituer à l’Armée ces logements. Au contraire, ils se sont constitués en collectif pour revendiquer un droit de propriété sur ces maisons, au seul motif qu’ils les occupaient depuis un certain nombre d’années.

Imaginez un peu si chaque affectataire d’un logement administratif, réclamait à la fin de son service, la propriété du bâtiment qu’il a occupé dans le cadre de ses fonctions ? Que resterait -il donc à l’Etat en termes de patrimoine ?

On se garde souvent d’évoquer les péripéties des libérations des occupations irrégulières d’immeubles de l’Etat. Mais saviez-vous que 26 des déguerpis bénéficient déjà de logements de la COMICO (coopérative des armées), dont 03 à la Cité COMICO de Terme Sud ?

Saviez-vous que ce site abritait diverses activités répréhensibles, notamment des bars clandestins, la prostitution et le trafic de drogue. Surtout, il y était noté la présence d’étrangers, notoirement connus pour leur implication dans des activités illicites. Il faut également signaler que certains parmi les membres les plus radicaux de ce collectif, étaient des démissionnaires de l’Armée et que leur présence sur les lieux ne pouvait plus s’expliquer.

Donc, la réalité est différente de ce qui est décrit par des activistes en mal de renouveau médiatique, et qui, par le registre de l’émotion facile, cherchent à instrumentaliser des foules.

Hier, c’était le littoral, après les inondations, aujourd’hui Terme Sud. On ne peut pas bâtir une réputation politique sur des allégations cousues de fil blanc.

La réalité est que l’armée sénégalaise a gagné devant le juge de fond, ensuite en appel et enfin, devant la Cour Suprême. A l’issue, la COMICO a usé des procédures régulières pour faire exécuter la décision de justice en sa faveur, dès lors qu’elle était devenue définitive et revêtue de l’autorité de la chose jugée. Elle a commis un huissier pour notifier l’expulsion aux occupants et requis la DSCOS et les forces de l’ordre pour entrer dans ses droits. Il faut saluer la posture légaliste de l’Armée, qui n’a jamais mis en avant la force pour faire prévaloir ses droits.

Un pays ne se gère pas avec des idées anarchistes. Les règles de gestion en matière d’occupation du domaine de l’Etat, doivent être respectées pour le bon fonctionnement des services publics.

2) Quel est le sort des 79 familles déguerpies de Terme Sud et que va faire l'État du Sénégal sur ce site ?

Le président de la République dans un élan de générosité, a décidé d’offrir un toit aux personnes déguerpies. Rien ne l’y obligeait, car les déguerpis sont dans une totale irrégularité, reconnue par la justice sur la base d’une décision définitive.

L’autre réalité enfin à rappeler, c’est la destination du site décidée par le président de la République. Le site doit accueillir un projet de logement pour les militaires en activité. Les militaires en activité doivent être logés à proximité de leur camp d’affectation. Ce sont des logements que vont occuper des agents de l’armée, mariés comme célibataires, officiers comme sous-officiers.

3) Guy Marius Sagna a parlé d’un projet immobilier à caractère commercial dans le cadre du programme Zéro bidonville ?

Je pense que Guy Marius Sagna se trompe peut-être de bonne foi. Car, nous avons effectué des études sur tous les bidonvilles du Sénégal, cette étude appelée « Atlas des bidonvilles », a montré par quel modèle économique on peut améliorer les bidonvilles.

Le premier exemple qui en est issu, est le quartier de « Liberté 6 baraque » appelé Baraka. 215 familles vivant dans des logements précaires en baraque, ont été relogés dans des appartements de standing, dans des immeubles réalisés par un promoteur privé qui développe un projet commercial sur le reste de l’assiette pour se rémunérer. Je pense que ce modèle est à saluer et à encourager, pour toutes les personnes qui vivent dans un habitat précaire au Sénégal.

Mais je rappelle de façon ferme et définitive, que ce site est destiné à accueillir des logements pour des militaires en activité.

3.) Devons-nous nous attendre à d'autres déguerpissements à l’avenir ?

Cela relève de la hiérarchie militaire, je ne peux répondre que sur les sujets sur lesquels j’ai été interpelés ou qui sont de mon ressort.



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