Sensibilisation contre le viol et la pédophilie : Gënji hip hop invite les victimes à dénoncer les ‘’criminels’’


Rédigé le Dimanche 25 Avril 2021 à 17:06 | Lu 121 fois | 0 commentaire(s)



L’association Gënji hip hop, qui se soucie des victimes ou disons des ‘’vraies victimes’’ de viol, note une banalisation de cette forme de violence sexuelle. Ce, dans un contexte où le pays est secoué par une affaire de viols présumés et de menaces de mort au relent politico- judiciaire.


Sensibilisation contre le viol et la pédophilie : Gënji hip hop invite les victimes à dénoncer les ‘’criminels’’
‘’Le viol est une tragédie ! C'est indiscutable. Tenter de le banaliser est d'une ignominie sans commune mesure. L'utiliser pour se débarrasser de prétendants gênants, d'ex-amants ou conjoints, d'adversaires politiques est une horreur sans commune mesure’’, prévient cette association des femmes artistes et activistes évoluant dans le hip hop et les cultures urbaines.

‘’Mais très insuffisant pour faire passer par pertes et profits les vrais victimes de viol. Elles souffrent et ça ne devrait pas être dans une indifférence générale’’, s’empresse d’ajouter Gënji hip hop.

C’est dans ce sens qu’elle a produit un single intitulé "Dotouniou Noppi", dans lequel les hip-hopeuse Mina La Voilée et Zahra B ont prêté leur voix pour conscientiser autant les bourreaux que les victimes de viol, mais également celles de la pédophilie.

En effet, dans le clip-vidéo, les deux artistes invitent les victimes de ces violences à connaître leurs droits, à savoir qu’’’il y a tout un système qui est là pour les soutenir, en cas de telles violences’’. Elles s’adressent aussi aux ‘’bourreaux’’, pour qu’ils sachent à quoi s’attendre, en cas de tels actes.

Se penchant davantage sur le sujet de la ‘’banalisation’’ du viol, Zahra B explique : ‘’Dans la chanson, nous avons voulu parler du fait que le viol est vraiment banalisé, et je dis que c’est culturel. Souvent, malheureusement, les femmes victimes de viol sont dénigrées. On essaie tout le temps de les culpabiliser, de trouver une raison à ce qui leur est arrivé. Souvent, les gens trouvent qu’elles sont à la base de leur tragédie. Or, je trouve que cet acte est ignoble. Il n’y a pas moyen de le justifier. On a pu voir, dernièrement, une exposition qui mettait en exergue des habits des victimes de viol. Et la majorité des victimes étaient habillées de façon tout à fait décente, normale. Rien ne peut justifier un tel acte.’’

Selon elle, le changement espéré viendra, à force de mener le combat.

Ainsi, cette sensibilisation vise notamment à éviter que les véritables victimes de viol soient intimidées par ce que l’on appelle le ‘’mythe de la femme qui ment’’ ; qu’elles finissent par cacher leur souffrance, de peur d’être stigmatisées. Une posture quelque peu légitime, si l’on sait que, dans ce pays de ‘’masla’’, plus de 1 200 cas de viol et de pédo-criminalité ont été recensés entre janvier et novembre 2019 par l’Association des juristes sénégalaises (AJS).

À l’époque, de tels actes étaient considérés comme des délits passibles d’une peine de prison allant de 5 à 10 ans. C’est n’est qu’après une lutte farouche menée par plusieurs organisations, suite à une série de viols et de meurtres dont les femmes sont les principales victimes, que la loi criminalisant intégralement les actes de viol et la pédophilie a été votée, à l’unanimité à l’Assemblée nationale, le 31 décembre 2019, avant sa promulgation en janvier 2020.
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