Représentation dans les médias: Les femmes requièrent un traitement plus honorable


Rédigé le Lundi 10 Mai 2021 à 17:03 | Lu 131 fois | 0 commentaire(s)



Dans la continuité de l’exposition d’Odia, des femmes ont pris l’initiative de débattre sur les représentations de la femme dans les médias, samedi dernier. Prétexte saisi pour indexer une presse avide de sensationnel et disproportionnée dans le traitement des sujets sur la femme.


Au Musée de la femme Henriette Bathily, sur de nombreuses toiles caricaturales, la femme est représentée dans ses différentes vestes sociales : politiciennes, actrices, chanteuses, activistes,… Ces croquis d’Omar Diakhité «Odia», publiés quotidiennement dans le journal «La Tribune», sont une illustration de la conférence tenue, sur le même lieu, samedi dernier. Il s’agissait d’une conversation autour des «Représentations des femmes dans les médias» au Sénégal. À en croire les deux panélistes du jour, Aïcha Awa Bâ et Aissatou Sène, le traitement médiatique au sujet des femmes est dégradant dans notre pays.

«Les femmes sont toujours réduites à des caractéristiques qui ne sont pas liées à leur présence dans les médias. Même quand elles réussissent quelque chose, il y a plus d’attention sur leur statut d’épouse de…, leurs mœurs ou sur leurs traits de caractère», a regretté Aïcha Awa Bâ, enseignante-chercheure et membre du collectif «Dafa doy». Cependant, estime-t-elle, ce traitement médiatique ne fait que renseigner sur la place occupée par la femme dans la société en général.

Aïssatou Sène embouche la même trompette, en soutenant que le journaliste n’est qu’un citoyen qui pense comme la société où il vit et n’a pas toujours cette distance critique et professionnelle. Cas pratique, l’activiste-féministe a convoqué l’affaire de viol opposant l’homme politique Ousmane Sonko et l’employée d’un salon de beauté, Adji Sarr. «Tout était fait pour légitimer le viol et décrédibiliser la présumée victime. Et dans les cas de viol en général, jamais la moralité de l’homme n’est interrogée. On pose toujours des questions à la femme pour savoir pourquoi elle est violée», a déploré Aïssatou Sène, qui s’est insurgée contre «une presse instrumentaliste».

Elle a signifié que les médias, sociaux notamment, révèlent de manière flagrante, le caractère «prédateur» et «oppresseur» de l’homme. «C’est pourquoi d’ailleurs les hommes y montrent une peur du féminisme. Ça menace leurs aises dans cette position de prédateur», a-t-elle analysé.

«Spectacle et sensationnel»

Sur le sujet, Aïcha Awa Bâ a fait remarquer que la presse est surtout coupable de traiter le viol ou les violences faites aux femmes, avec beaucoup de spectacle et de sensationnel. De son avis, c’est un signal dangereux qui peut importunément influencer l’éducation nationale. «La femme est très souvent objet et non un sujet dans les médias. On ne leur permet pas de dire leurs opinions. Les enfants grandissent aujourd’hui avec les médias sociaux et leurs facultés cognitives épousent ce qu’il y a dedans. Il faut une autre approche», a indiqué Aïcha Awa Bâ.

Elle a ajouté que la situation est quelque part consécutive au fait que peu de femmes s’occupent de la direction éditoriale dans les rédactions. «C’est terrible, car les hommes ne peuvent parler qu’avec leur prisme d’homme, qui est souvent un regard de fantasme», a argumenté l’activiste sociale et féministe.

Elle a également recommandé aux médias d’exposer des victimes de viol avec leurs témoignages crus et imagés du forfait, à la rubrique "Faits divers". «i[Ils ne sont nullement des spécialistes pour recevoir les réactions de la victime de viol. Il faut qu’ils suivent les règles. Ce n’est d’aucune aide à la victime de recueillir ses témoignages, de se découvrir à tout le monde et après, retourner seule dans sa souffrance]», s’est plainte Aïcha Awa Bâ.





Le Soleil


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