POURQUOI L'ANCIEN PRÉSIDENT TOUMANI TOURÉ ÉTAIT À LA DIC


Rédigé le Lundi 30 Mars 2015 à 18:56 | Lu 99 fois | 0 commentaire(s)




POURQUOI L'ANCIEN PRÉSIDENT TOUMANI TOURÉ ÉTAIT À LA DIC
Convoqué la semaine dernière par le Dic dans le cadre d'une commission rogatoire enquêtant sur le financement occulte de la campagne de Sarkozy en 2007, l'ancien président est soupçonné d'avoir permis le transfert de près de 50 millions de dollars par le Mali. 

À Bamako, personne n'a oublié la générosité du "Guide" - ni l'identité de celui qui l'a fait tomber. Nicolas Sarkozy y est aussi impopulaire que le chef libyen est regretté. 
Le Mali n'est certes pas le seul pays où Kadhafi a investi. Mais, dans les années 2000, il en était le premier bénéficiaire. Le "Guide" trouvait "plus de liberté, plus d'amitiés" au Mali que partout ailleurs, se souvient Soumaïla Cissé, ministre du Budget sous Alpha Oumar Konaré. 
Ce dernier avait noué avec Kadhafi des relations qu'ATT a, avec l'aide de Cheick Amadou Bany Kanté, son "conseiller spécial" chargé des affaires libyennes, largement développées : Kadhafi aura investi environ 250 milliards de F CFA (380 millions d'euros) au Mali entre 2002 et 2011. 
Holding public, la Libyan African Investment Company (Laico) est alors omniprésente. Elle achète ou construit trois grands hôtels à Bamako. Bâtit la cité administrative (qui abrite tous les ministères) pour 60 milliards de F CFA, se lance dans l'agriculture : les 100 000 hectares du projet Malibya, aux environs de Ségou, doivent nourrir toute la sous-région. 
Kadhafi est prêt à y investir 500 millions de dollars (377 millions d'euros) - depuis sa chute, le projet est au point mort. Enfin, le "Guide" subventionne massivement l'armée malienne : avions, formation - notamment celle des bataillons parachutistes chers à ATT.
Pour toutes ces largesses, le président malien a bien dû avaler quelques couleuvres.
Pour toutes ces largesses, le président malien a bien dû avaler quelques couleuvres. Si ATT se rend un nombre incalculable de fois à Tripoli, où il est souvent convoqué, Kadhafi est comme chez lui au Mali. Le Nord est son fief. En avril 2006, quelques mois avant les accords d'Alger signés entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs, le "Guide" débarque à Bamako. Avec ATT, ils doivent partir ensemble à Tombouctou. 
Le Libyen le devance, préférant faire seul son entrée dans la ville, où ses portraits géants ornent les grands axes. Il y dirige la prière du Maouloud, la veille de la célébration, au nez et à la barbe des imams locaux, éberlués. Une prière organisée sur mesure, en présence des présidents sénégalais, nigérien, mauritanien et sierra-léonais. Dans cette ville, où il possède une maison, Kadhafi rêve d'un Sahara unifié. 
"Il se sentait bien plus à l'aise avec les Touaregs qu'avec les Arabes.Pour lui, c'étaient des Berbères", se souvient un diplomate. Faiseur de rois, il a d'ailleurs, par le biais de l'ambassade, amplement arrosé les chefs coutumiers du Nord-Mali. 
En février 2006, il fait ouvrir un consulat libyen à Kidal. Une sorte d'OPA sur le nord du Mali, à laquelle ATT, qui ne peut rien refuser à celui dont il est devenu le client, se serait plié de guerre lasse - mais à laquelle l'Algérie oppose un "niet" catégorique : le consulat de Kidal aura fait long feu. À la chute de Kadhafi, ATT laisse passer les rebelles libyens. On connaît la suite.


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