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Les passagers de l'«Open Arms» ont enfin débarqué à Lampedusa


Rédigé le Mercredi 21 Août 2019 à 21:33 | Lu 154 fois | 0 commentaire(s)



Rédigé par Mamadou Mangane le 21 Août 2019 à 13:01
La justice italienne a fini par intervenir et ordonner le débarquement des migrants secourus au large de la Libye par une ONG espagnole. Le placement sous séquestre du navire a aussi été demandé.


Ils ont tout juste égalé le record du Sea-Watch 3, qui était resté en mer avec une trentaine de migrants à son bord durant 19 jours avant de forcer l’entrée des eaux territoriales italiennes. Ce mercredi, les passagers de l’Open Arms, le navire humanitaire de l’ONG espagnole Proactiva, se sont réveillés à terre, après dix-neuf jours à attendre en mer de l’Italie qu’elle leur ouvre un port, celui de Lampedusa. 

Ils ont débarqué dans la nuit de mardi à mercredi, en application d’une décision de justice prise compte tenu des fortes tensions à bord après des jours de sur-place à quelques encablures de la côte. Après une inspection de la police judiciaire et de deux médecins, le procureur d’Agrigente, Luigi Patronaggio, a décidé que les rescapés devaient être débarqués. Ces derniers jours, certains d’entre eux étaient tellement désespérés qu’ils s’étaient jetés à l’eau dans l’espoir de gagner l’Europe à la nage. 

Proposition injuste 

Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur et leader de l’extrême droite italienne, avait déjà consenti à laisser débarquer les mineurs non accompagnés ainsi que huit passagers en mauvaise condition de santé. Mais il refusait de laisser débarquer la centaine d’autres, même si six pays européens (la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, le Luxembourg, la Roumanie) s’étaient engagés à s’en répartir l’accueil. Il estime que les ports de débarquement devraient ne pas toujours être ceux de Lampedusa ou de Sicile, bien qu’ils soient les plus proches de la zone de secours située entre les côtes italiennes et les côtes libyennes.
 
 
Madrid avait proposé à l’ONG espagnole Proactiva de lui ouvrir son port d’Algésiras puis des Baléares, mais l’organisation jugeait le trajet de trois jours trop long, arguant que son navire était conçu pour secourir mais pas pour héberger si longtemps des rescapés. Malte avait également proposé d’accueillir une quarantaine de passagers, secourus dans sa zone de compétence, mais l’ONG avait refusé une proposition jugée injuste et par peur que ce transfert génère des tensions à bord. 

Navire sous séquestre 

Si pour cette centaine de personnes, le calvaire maritime a pris fin cette nuit, la situation de l’ONG reste compliquée. La justice, qui avait auparavant suspendu le décret interdisant l’organisation de présence dans les eaux territoriales italiennes, a ordonné le placement sous séquestre de son navire. Il rejoindra peut-être le Sea-Watch 3, qui a aussi été confisqué, à Licata, en Sicile. «Le navire sera temporairement immobilisé, mais c’est un coût qu’Open Arms assume pour assurer que les personnes à bord puissent être prises en charge», a tweeté le fondateur de l’ONG, Oscar Camps, en apprenant la décision du procureur. 

Côté espagnol aussi, l'ONG pourrait avoir des ennuis. Selon un document de la Direction générale de la marine marchande espagnole, l'organisation risque jusqu’à 901 000 euros d’amende. Carmen Calvo, la vice-présidente du gouvernement socialiste, a estimé sur la radio Cadena Ser : «Nous sommes dans un Etat de droit. Tout le monde sait ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire. L’Open Arms n’a pas de permis pour secourir. Le commandant du bateau le sait et le ministre des Transports, dont dépend la marine marchande, lui a répété à plusieurs occasions». 
 
 

Auparavant immobilisé pendant trois mois dans le port de Barcelone, l'Open Arms avait été autorisé en avril à lever l’ancre, mais seulement dans le but de transporter du matériel humanitaire vers les îles grecques de Samos et de Lesbos. Ignorant l’interdiction de se rendre au large de la Libye pour y porter secours à ceux qui la fuient par la mer, le navire avait mis le cap sur cette zone. «Si je dois payer par de la prison ou par une amende le fait de sauver les vies de quelques personnes, je le ferai», avait alors confié à l’AFP Oscar Camps. 

Par ailleurs, l’Ocean Viking, le navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), cherche lui aussi un port pour faire débarquer les quelque 350 migrants qu’il a recueillis. Selon l’Organisation mondiale pour les migrations, la Méditerranée, où les secours sont sous la responsabilité des gardes-côtes libyens, est une route migratoire de plus en plus dangereuse : entre 2018 et 2019, le taux de mortalité y est passé de 2,8% à près de 8%. 

Kim Hullot-Guiot avec AFP
 
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