Crise dans le secteur éducatif : Dialogue des sourds entre le gouvernement et les syndicats


Rédigé le Mardi 1 Février 2022 à 11:51 | Lu 96 fois | 0 commentaire(s)



Les élèves devront prendre leur mal en patience, puisque les négociations entre le gouvernement et les syndicats d'enseignants sont au point mort. Ces derniers, qui exigent le respect des accords signés depuis 2014, vont poursuivre leur mouvement de grève. Ils demandent surtout l’élargissement de l’augmentation des salaires des agents de la Fonction publique.


Les choses vont de mal en pis pour l’éducation nationale qui traverse une crise profonde. De plus en plus, la colère des différentes organisations intersyndicales de l’enseignement, qui renouent avec la grève, se fait entendre.

‘’Nous sommes en grève et nous allons continuer à dérouler nos plans d’action. Macky Sall a opté pour la sourde oreille. Nous interpellons les Sénégalais en leur disant que ce n’est pas de gaieté de cœur que nous sommes en grève. Nous demandons l’application de la loi nº 61-33 relative au statut général des fonctionnaires’’, explique à ‘’EnQuête’’ Dame Mbodj, le secrétaire général national du Cusems/Authentique, membre du G20, qui en est à son troisième plan d’action, pendant que le Saems et le Cusems en sont à leur sixième plan d’action.

Ainsi, le problème risque de demeurer, puisqu’au niveau des discussions, c’est le statu quo. Agents de la Fonction publique, les enseignants dénoncent notamment une injustice. Monsieur Mbodj revient sur le fond du problème.

Il explique que lorsque Macky Sall est arrivé au pouvoir en 2012, il avait trouvé un secteur déjà en crise. Puis, au lendemain de son élection, le président a lancé un appel à l’endroit des syndicalistes. Par conséquent, ces derniers avaient stoppé, sans contrepartie, le mouvement de grève qu’il avait entamé depuis le régime de Wade, pour permettre au gouvernement de Macky de s’imprégner du problème et de trouver des solutions.

‘’Après l’installation de son gouvernement, on a discuté pendant deux ans. De 2012 à 2014, on a fait que discuter. Et cela a été sanctionné par un protocole d’accord. Nous entamons maintenant la huitième année. Et sur beaucoup d’aspects, le protocole d’accord n’est pas respecté, surtout le point qui concerne l’incidence financière’’, regrette Dame Mbodj.

Le président Macky Sall avait commandité une étude sur le système de rémunération, réalisée par MGP-Afrique qui a terminé son étude, après avoir interrogé tous les acteurs. L’étude a montré que les enseignants sont lésés. Et le président Macky Sall a promis de corriger les ‘’injustices’’, une fois consignées dans le rapport de l'audit. ‘’Jusque-là, il n’a rien fait. Il a reçu le rapport depuis le mois de décembre 2015. À chaque fois qu’on évoque la question de la rémunération dans la Fonction publique, Macky Sall nous renvoie aux calendes grecques. Il nous demande toujours d’attendre pour étudier le rapport. Un rapport déjà fait depuis sept ans. Pourquoi attendre sans rien faire ?’’, s’interroge M. Mbodj.

Mais au moment où les enseignants attendent depuis 2015, des décrets, parfois même des arrêtés, ont été pris pour augmenter les salaires d’autres agents de la Fonction publique. Il en est ainsi au ministère du Travail, au ministère de l’Agriculture, au ministère des Finances et au niveau de certains corps de la santé.

‘’Macky Sall a créé une augmentation qu’on appelle l’évasion sociale. La prime octroyée aux agents du ministère du Travail, pour ceux qui ont le même niveau que les professeurs de lycée, on leur a donné 400 000 F CFA par mois comme augmentation, le salaire global d’un professeur gradé de l’enseignement secondaire, qui est à dix ans de la retraite. Macky Sall en fait une indemnité, donc ajouté au salaire, ça veut dire que c’est énorme. Il a augmenté le salaire des agents de la Fonction publique, en ignorant royalement les enseignants, alors que nous attendions. Déjà, il y avait une injustice qu’on devait corriger. Non seulement il ne corrige pas, mais il creuse l’écart’’, regrette le syndicaliste.

Une marche nationale, la première quinzaine du mois de février

Ainsi, les enseignants demandent l’élargissement de l’augmentation des salaires des agents de la Fonction publique. Pour le respect du parallélisme de forme, les plus gradés devraient avoir 400 000 F CFA. Les enseignants qui sont au deuxième niveau réclament 300 000 F CFA, pendant que ceux qui sont au troisième niveau demandent 250 000 F CFA. Toujours concernant l’augmentation de la prime des salaires des autres corps, celles des enseignants les moins gradés seront aux environs de 100 000 F CFA.

Au-delà de la révision du système de rémunération des enseignants, les points de revendication portent sur la dématérialisation des procédures au niveau du ministère de la Fonction publique, la mise en place du corps des administrateurs scolaires et l’organisation du concours des passerelles professionnelles avec le relèvement des quotas et la création du corps des PCEMG (professeur de collège d’enseignement moyen général) en éducation physique et sportive (EPS).

Ainsi, alors qu’une journée de débrayage suivie du boycott des classes avait été observée par les enseignants, les mouvements d’humeur vont se poursuivre. Ils ont encore prévu de tenir, au cours de la première quinzaine du mois de février, une marche nationale. Ce qui risque de paralyser complètement le système éducatif déjà mal-en-point. En retard par rapport à leurs camarades qui sont dans les établissements privés, mercredi dernier, les élèves des collèges et lycées publics sénégalais sont descendus dans les rues pour exiger le retour des enseignants dans les classes.

Selon l’inspectrice d’académie de Dakar, les élèves ont été bombardés de grenades lacrymogènes par la police. Et il y a eu des blessés. Mais déterminés à retourner dans les salles de classe, les apprenants menacent de passer à une étape supérieure, si le gouvernement ne réagit pas. Rapporte Vipeoples .



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