L’Inspection générale d’État (IGE) a été mandatée pour mener une fouille méthodique dans les arcanes d’Air Sénégal, avec pour objectif de faire la lumière sur sept années de gestion émaillées de pertes colossales, d’une dette vertigineuse et de plus de 100 milliards FCFA engloutis dans la location d’avions. Anciens directeurs, prestataires et partenaires stratégiques défilent depuis plusieurs jours devant les auditeurs, comme le confirme L’Observateur dans sa dernière livraison.
Tel un corps d’enquête déployé sur une scène de crime, les redoutables vérificateurs de l’IGE ont entamé un audit en profondeur de la compagnie nationale. Il ne s’agit pas d’une vérification de routine mais d’une inspection à triple volet – technique, opérationnel et financier – couvrant la période 2017-2024, selon L’Observateur qui cite des sources proches du dossier. Cette séquence englobe les mandats de Mamadou Lamine Sow, Philippe Bohn, Ibrahima Kane et Alioune Badara Fall, tous concernés par l’évaluation des choix managériaux, financiers et opérationnels effectués sous leur direction.
Depuis le 30 avril, les auditeurs s’activent dans les locaux d’Air Sénégal, en collaboration avec le cabinet Affirmative-Afrique dirigé par Tahir Ndiaye. D’après L’Observateur, ces équipes ont déjà collecté plusieurs documents clés, dont un rapport de KPMG et un audit interne confidentiel. Mais l’inspection ne se limite pas à l’analyse documentaire : les anciens directeurs généraux, certains fournisseurs et partenaires stratégiques sont auditionnés dans le cadre d’une enquête étendue à tous les niveaux de l’entreprise, rapporte encore L’Observateur.
La pertinence du lancement d’une compagnie domestique, le choix des appareils, les conditions des contrats de maintenance et les dépenses en location d’avions sont autant de sujets examinés à la loupe. L’Observateur révèle que l’IGE se penche particulièrement sur les quelque 100 milliards FCFA dépensés dans ces contrats de leasing, souvent signés sans stratégie claire de rentabilité.
Tout est parti d’un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce jour-là , une série de mesures a été annoncée, dont l’audit approfondi d’Air Sénégal. Dans une déclaration relayée par L’Observateur, le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’établir les responsabilités et de tirer les conséquences d’une gestion jugée défaillante.
L’enquête prend également en compte les contrats d’acquisition ou de location d’appareils tels que les ATR, Let 410, A330 Néo et A220. Pour cela, les enquêteurs ont convoqué tous les anciens directeurs généraux, ainsi que Alioune Fall, patron de Transair, entendu récemment, comme l’indique L’Observateur. Ce dernier a été impliqué dans des opérations de sous-traitance pour Air Sénégal, notamment à travers un appareil ayant connu un incident sur la piste de l’Aéroport Blaise Diagne.
Ibrahima Kane, ex-DG de la compagnie, a lui aussi été auditionné par l’IGE. Son successeur, Alioune Badara Fall, s’est présenté aux enquêteurs le vendredi 17 mai. D’après L’Observateur, Joseph Mamadou Diop, président du conseil d’administration et ancien pilote, a également été entendu. Il s’agissait, entre autres, de clarifier les accusations de conflits d’intérêts et les possibles influences internes sur le processus d’audit.
Afin de garantir la transparence du processus, l’IGE a la possibilité de s’appuyer sur des personnes ressources au sein même de la compagnie, avec l’aval du ministère en charge des Transports aériens. L’Observateur précise que cette procédure vise à dissiper tout soupçon de partialité. L’Inspection peut ainsi engager, en coordination avec l’organe délibérant, un audit complet incluant les volets organisationnels, opérationnels et financiers.
Depuis sa relance en 2018, après la faillite de Sénégal Airlines, Air Sénégal a pourtant bénéficié d’un soutien public massif. L’Observateur rappelle que l’État y a injecté près de 181 milliards FCFA. Malgré cela, la compagnie a enregistré des pertes de 89 milliards FCFA en 2022 et 57 milliards en 2023, des résultats qui, selon le journal, traduisent de profondes défaillances managériales.
Enfin, la prochaine phase de l’enquête – selon les confidences faites à L’Observateur – s’intéressera aux fournisseurs et partenaires de la compagnie, dont 2AS, société spécialisée dans l’assistance aéroportuaire. Plusieurs de ces prestataires ont déjà été convoqués, preuve que l’enquête ne s’arrêtera pas aux seules sphères dirigeantes. Un vaste chantier d’assainissement semble lancé.
Senenews
Tel un corps d’enquête déployé sur une scène de crime, les redoutables vérificateurs de l’IGE ont entamé un audit en profondeur de la compagnie nationale. Il ne s’agit pas d’une vérification de routine mais d’une inspection à triple volet – technique, opérationnel et financier – couvrant la période 2017-2024, selon L’Observateur qui cite des sources proches du dossier. Cette séquence englobe les mandats de Mamadou Lamine Sow, Philippe Bohn, Ibrahima Kane et Alioune Badara Fall, tous concernés par l’évaluation des choix managériaux, financiers et opérationnels effectués sous leur direction.
Depuis le 30 avril, les auditeurs s’activent dans les locaux d’Air Sénégal, en collaboration avec le cabinet Affirmative-Afrique dirigé par Tahir Ndiaye. D’après L’Observateur, ces équipes ont déjà collecté plusieurs documents clés, dont un rapport de KPMG et un audit interne confidentiel. Mais l’inspection ne se limite pas à l’analyse documentaire : les anciens directeurs généraux, certains fournisseurs et partenaires stratégiques sont auditionnés dans le cadre d’une enquête étendue à tous les niveaux de l’entreprise, rapporte encore L’Observateur.
La pertinence du lancement d’une compagnie domestique, le choix des appareils, les conditions des contrats de maintenance et les dépenses en location d’avions sont autant de sujets examinés à la loupe. L’Observateur révèle que l’IGE se penche particulièrement sur les quelque 100 milliards FCFA dépensés dans ces contrats de leasing, souvent signés sans stratégie claire de rentabilité.
Tout est parti d’un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce jour-là , une série de mesures a été annoncée, dont l’audit approfondi d’Air Sénégal. Dans une déclaration relayée par L’Observateur, le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d’établir les responsabilités et de tirer les conséquences d’une gestion jugée défaillante.
L’enquête prend également en compte les contrats d’acquisition ou de location d’appareils tels que les ATR, Let 410, A330 Néo et A220. Pour cela, les enquêteurs ont convoqué tous les anciens directeurs généraux, ainsi que Alioune Fall, patron de Transair, entendu récemment, comme l’indique L’Observateur. Ce dernier a été impliqué dans des opérations de sous-traitance pour Air Sénégal, notamment à travers un appareil ayant connu un incident sur la piste de l’Aéroport Blaise Diagne.
Ibrahima Kane, ex-DG de la compagnie, a lui aussi été auditionné par l’IGE. Son successeur, Alioune Badara Fall, s’est présenté aux enquêteurs le vendredi 17 mai. D’après L’Observateur, Joseph Mamadou Diop, président du conseil d’administration et ancien pilote, a également été entendu. Il s’agissait, entre autres, de clarifier les accusations de conflits d’intérêts et les possibles influences internes sur le processus d’audit.
Afin de garantir la transparence du processus, l’IGE a la possibilité de s’appuyer sur des personnes ressources au sein même de la compagnie, avec l’aval du ministère en charge des Transports aériens. L’Observateur précise que cette procédure vise à dissiper tout soupçon de partialité. L’Inspection peut ainsi engager, en coordination avec l’organe délibérant, un audit complet incluant les volets organisationnels, opérationnels et financiers.
Depuis sa relance en 2018, après la faillite de Sénégal Airlines, Air Sénégal a pourtant bénéficié d’un soutien public massif. L’Observateur rappelle que l’État y a injecté près de 181 milliards FCFA. Malgré cela, la compagnie a enregistré des pertes de 89 milliards FCFA en 2022 et 57 milliards en 2023, des résultats qui, selon le journal, traduisent de profondes défaillances managériales.
Enfin, la prochaine phase de l’enquête – selon les confidences faites à L’Observateur – s’intéressera aux fournisseurs et partenaires de la compagnie, dont 2AS, société spécialisée dans l’assistance aéroportuaire. Plusieurs de ces prestataires ont déjà été convoqués, preuve que l’enquête ne s’arrêtera pas aux seules sphères dirigeantes. Un vaste chantier d’assainissement semble lancé.
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