
La traque des biens supposés mal acquis ne finira sans doute pas de nous émerveiller, et l’affaire Aïda Ndiongue en dit long. Elle pousse même à s’interroger sur les véritables motivations du parquet général. Le ministère public refuse de lâcher du lest malgré les décisions de justices, qui ne paraissent pas favorables à l’Etat. En effet, au bout de deux ans de détention, le juge correctionnel avait autorisé au mois de mai dernier, la relaxe de Mme Aïda Ndiongue estimant que la dame n’était pas coupable des délits de détournement de deniers publics et d’escroquerie portant sur 20,6 milliards de francs CFA qui lui sont accusés par le parquet. Mais à la suite de cette décision le parquet a étalé toute sa surprise tout en annonçant qu’il allait poursuivre la bataille, pour obtenir les dix 10 ans de prison ferme qu’il avait requis à l’encontre d’Aïda Ndiongue et de ses co-prévenus, en l’occurrence Abdoul Aziz Diop, Amadou Ndiaye et Mamadou Sall. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le procureur intente un appel contre la décision du tribunal correctionnel. Mais hier encore, il a été surpris. La cour d’Appel de Dakar a, en effet, déclaré Aïda Ndiongue coupable d’escroquerie portant sur des deniers publics avant de la condamner à un (01) an d’emprisonnement avec sursis et à deux (02) millions FCFA d’amende. Elle a aussi ordonné en même temps la main-levée des saisies opérées sur les biens et sommes d’argent de Aïda Ndiongue et leur restitution, soit un montant de vingt milliards six cent quatre-vingt-huit millions six cent trente-huit mille neuf cent soixante-sept (20.688.638.967) francs CFA. Insatisfait de cette décision malgré la peine infligée à la libérale, le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Lansana Diabé, forme à nouveau un pourvoi en cassation. Ainsi, comme s’il ne digérait pas que la montagne accouche d’une souris, ou du moins si cela se présentait comme un règlement de compte politique, la procédure de destitution de l’ancienne sénatrice se poursuit.