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Abderrahmane Ndiaye, l’empereur du gaz sénégalais : Un pari audacieux pour la souveraineté énergétique


Rédigé le Samedi 26 Juillet 2025 à 14:25 | Lu 58 fois | 0 commentaire(s)



Il est de ceux qui construisent dans le silence. Abderrahmane Ndiaye, discret mais redoutablement stratégique, trace depuis quarante ans, un parcours d’entrepreneur atypique entre la Mauritanie, le Sénégal et toute l’Afrique de l’Ouest. Patron du groupe Sagam International et propriétaire d’Elton Oil, il veut aujourd’hui révolutionner l’approvisionnement énergétique sénégalais, avec un projet de terminal gazier de 70 milliards FCfa.


Abderrahmane Ndiaye, du poulailler perdu au trône de l’énergie sénégalaise

Il y a quarante ans, Abderrahmane Ndiaye essuyait un premier revers entrepreneurial : un modeste poulailler ravagé par une maladie infectieuse. De cette épreuve, il a tiré une leçon de résilience. Aujourd’hui, cet homme d’affaires mauritano-sénégalais est à la tête d’un groupe multisectoriel influent et ambitionne de redistribuer les cartes du marché énergétique sénégalais, longtemps dominé par des multinationales comme TotalEnergies.


Homme de l’ombre, il préfère la discrétion à l’esbroufe. « C’est un entrepreneur toujours en alerte, à la recherche d’opportunités Â», témoigne Moustapha Diakhaté, expert sénégalais en politiques énergétiques, cité par "Jeune Afrique". Depuis les années 1980, Abderrahmane Ndiaye a patiemment bâti un empire, en partant de rien, transformant une simple entreprise de sécurité privée en un conglomérat d’envergure ouest-africaine.


Tout commence en 1985, en Mauritanie, avec la création de Sagam International, peu après qu’il eut abandonné son aventure dans l’aviculture. Autodidacte, ancien ouvrier aux petits boulots en France, il décide de se lancer dans la sécurité privée, avec très peu de moyens et sans appui financier. Son premier grand tournant ? Un contrat prestigieux avec l’ambassade des États-Unis à Nouakchott. Impressionnée par la qualité de service, la sécurité américaine l’encourage à s’installer au Sénégal. Dès lors, l’expansion est fulgurante : Sagam s’implante à Dakar, puis à Abidjan, Bamako, Conakry, Cotonou et Ouagadougou, sécurisant, entre autres, les installations de la BCEAO.


Mais c’est en 2017 qu’Abderrahmane Ndiaye frappe un grand coup, en reprenant Elton Oil, alors joyau de la distribution de produits pétroliers raffinés au Sénégal. Il coiffe au poteau le géant marocain Afriquia, propriété de la famille d’Aziz Akhannouch, actuel chef du gouvernement marocain. Ce rachat, véritable acte de souveraineté économique, est salué par les spécialistes : « Cela a permis de garder cette entreprise stratégique entre les mains de nationaux Â», souligne Moustapha Diakhaté.


Derrière ce parcours, se dessine une vision claire : construire une indépendance énergétique durable. Et c’est précisément le pari qu’il entend relever aujourd’hui, avec deux projets majeurs annoncés pour fin 2025 : un nouveau dépôt pétrolier à Sendou, d’une capacité de 103 000 m³, et surtout, un terminal gazier à Dakar, fruit d’un investissement colossal de 70 milliards de francs Cfa. Ce projet, initié par une offre spontanée au Port autonome de Dakar, permettra d’importer, regazéifier et redistribuer du gaz naturel liquéfié (GNL) à la Sénélec, aux industriels et aux opérateurs maritimes. Pour Ndiaye, c’est une révolution dans un pays encore dépendant du fioul lourd.

« Le terminal gazier aura un impact structurant sur la chaîne de valeur énergétique nationale et régionale Â», confirme-t-il dans les colonnes de "Jeune Afrique". Et de souligner sa philosophie entrepreneuriale : « Je ne veux pas miser sur un seul produit. Il faut bâtir sur plusieurs piliers pour garantir la stabilité Â».

Elton Oil, aujourd’hui présente sur une cinquantaine de sites, s’est positionnée sur deux créneaux porteurs : la logistique énergétique et les services aux entreprises. Le groupe fournit des carburants à la raffinerie SAR, à des opérateurs miniers, des cimentiers, des groupes BTP ou encore, des industriels. En 2021, il s’allie même avec Karpowership, le spécialiste turc des centrales flottantes, pour alimenter ses unités en combustibles fossiles.

L’histoire d’Abderrahmane Ndiaye n’est pas faite que de réussites. En 2016, il tente de sauver la compagnie Sénégal Airlines, en prenant la présidence de son Conseil d’administration. Mais faute de soutien politique, l’avion ne redécolle pas. Cela ne l’empêche pas de conserver son indépendance revendiquée vis-à-vis des cercles du pouvoir. En 2020, il est élevé au rang d’officier de l’Ordre national du Lion par le président Macky Sall, mais reste farouchement autonome. « Je suis un opérateur économique libre et je tiens à ce que mes entreprises se développent, quelles que soient les alternances politiques Â», confie-t-il.

Cette posture attire le respect. Pour Moustapha Diakhaté : « Il ne doit rien à personne, il a bâti seul, avec rigueur et vision. » Pour Khadim Bamba Diagne, du COS Petrogaz : « C’est un investisseur panafricain, un big fish, qui agit au-delà des frontières Â».

Avec son fils Slimane Ndiaye, 41 ans, aujourd’hui aux commandes de Sagam International et un ancrage fort dans le secteur gazier, Abderrahmane Ndiaye incarne un nouveau type de capitaine d’industrie africain. Loin des effets d’annonce, il construit en profondeur. Reste à savoir si son pari sur le gaz lui offrira un nouveau titre : celui de roi de l’énergie sénégalaise.]url:https://www.jeuneafrique.com/1692638/economie-entreprises/abderrahmane-ndiaye-la-reussite-en-toute-discretion/





Avec Jeune Afrique

https://www.jeuneafrique.com/1692638/economie-entreprises/abderrahmane-ndiaye-la-reussite-en-toute-discretion/


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