Celle-ci était articulée selon la vision du Chef de l'État son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye autour du référentiel Sénégal 2050.
Le Chef du gouvernement avait décrit sa déclaration de politique générale dans un langage mielleux comme "un véritable gouvernail pour le gouvernement".
Ousmane SONKO avait décliné « une vision claire pour l’avenir du Sénégal après un diagnostic général et un état des lieux sans complaisance de la situation du pays.
Avec un langage de dragueur professionnel, le boulanger nous avait annoncé "de belles perspectives économiques, sociales, culturelles, politiques et environnementales".
Il avait ainsi passé en revue l’exhaustivité des projets et programmes de développement socio-économique pour l’amélioration du quotidien des Sénégalais. Au cœur des politiques publiques dans les cinq (5) prochaines années et pour les vingt-cinq (25) prochaines années, la reddition des comptes, la santé, la problématique de l’eau, l’assainissement, les filets sociaux, l’Agriculture, les Zones économiques spéciales, les Agropoles, l’ingénierie, l’industrialisation, la fiscalité, les défis environnementaux, la Casamance, la situation dans les Universités, le taux de déperdition scolaire, la jeunesse et l’emploi, les pôles territoires dans le cadre du pouvoir économique des Collectivités territoriale, la justice, la culture et le sport.
Rappelant que ce référentiel Sénégal 2050 sur laquelle le Chef du gouvernement s'est basé pour faire sa déclaration de politique générale a été présenté aux sénégalais comme étant un programme " pour opérer une transition vers une nation souveraine, juste et prospère, et ancrée dans les valeurs fortes".
Avant sa présentation, les sénégalais doutaient de l'existence réelle du "Projet" qui n'avait aucune existence formelle ou écrite.
Cette nouvelle vision politique nationale dénommée "Projet Sénégal Vision 2050" définie par le Président de la République conformément à la Constitution a été présentée au monde entier par lui-même avec tous les membres de son gouvernement un lundi 14 Octobre 2024 au CICAD de Diamniadio, ce qui mettait fin aux suspicions de l'inexistence du "Projet".
Dans son mot de présentation de ce nouvel agenda, le Président de la République avait souligné que "le Sénégal 2050" est plus qu'un document stratégique, qu'il traduit son ambition de rompre avec les schémas du passé, de dépasser les défis auxquels le Sénégal avait trop longtemps été confronté, pour faire émerger une nation résolument ancrée dans le futur".
Articulé autour de quatre grands axes stratégiques, l'agenda Sénégal 2050 propose de nouvelles mesures économiques, mais aussi une volonté de renforcer la cohésion nationale etc.
C'EST LE PR QUI DÉTERMINE LA POLITIQUE DE LA NATION D'APRÈS LA CONSTITUTION
Conformément à la Constitution du Sénégal, c'est le Président de la République qui est le garant de la politique de la Nation. Il détermine cette politique et veille à son application.
QUEL EST DONC LE RÔLE DU PREMIER MINISTRE ?
D'après la Constitution, le Premier ministre est responsable de la conduite de cette politique définie par le Chef de l'État.
Autrement dit, le Président de la République fixe l'orientation générale, tandis que le Premier ministre est chargé de la mettre en œuvre.
Donc, le Premier Ministre ne peut pas substituer au programme du Chef de l'État un autre programme. Ce n'est pas possible. D'autant plus que tout autre programme même défini par le Chef de l'État ne peut être présenté aux sénégalais avant son adoption en Conseil des Ministres.
Et l'affaire est d'autant plus grave encore lorsque dans le communiqué du Conseil des Ministres de ce Mercredi 30 Juillet, on nous parle "d'un plan de redressement économique et social fait par le Premier Ministre" alors que la Constitution ne lui donne pas ce pouvoir.
Ce dont les Sénégalais attendent du Chef du gouvernement est la mise en œuvre de sa politique générale déclarée devant le peuple qui ne doit pas être un document lu devant les députés pour amuser la galerie et remplir une formalité constitutionnelle.
LE PLAN "SÉNÉGAL 2050" A-T-IL ÉCHOUÉ SEULEMENT 8 MOIS APRÈS SA NAISSANCE ?
Seulement 8 mois après la présentation et le lancement de ce programme, on nous parle d'un autre programme qui doit mobiliser et le Chef de l'État et tout le gouvernement.
Si malgré sa belle présentation, "le référentiel Sénégal 2050" doit être remplacé aussitôt par un autre programme après seulement qu'il ait été ficelé dans une période très récente avec connaissance de cause de toute la "situation économique héritée" dont parle le Premier Ministre, c'est parce que soit:
1) Ce référentiel Sénégal 2050 n'était pas bon et l'échec de son choix devrait être imputable au Président de la République
2) Soit celui qui était chargé de l'exécuter ne peut pas le faire ou ne sait pas le faire. Il s'agit du Premier Ministre. Il aura échoué.
3) Tous les deux auront échoué
4) Nous avons encore été roulés dans la farine
De toute façon pourquoi changer ce programme qui ne semble pas être mauvais ? Et pourquoi attendre un an 3 mois pour nous dire que "l'heure du redressement est arrivée" Qu'est ce que le gouvernement faisait donc entre temps, il dormait ?
En tout cas, si le premier plan de Diomaye échoue alors que celui du Premier Ministre réussit qui va en tirer un profit politique ?
NOS RECOMMANDATIONS
Le Président de la République qui est un légaliste, le Gardien de la Constitution, n'a pas le droit de participer à la violation de la Constitution.
Ce rassemblement incohérent, inutile et inadéquat qui doit encore remobiliser tout l'appareil d'État, la presse et les militants de PASTEF au grand Théâtre n'obéit en droit à aucune règle établie par les lois de la République dans la hiérarchie des normes.
En fait, il est incompréhensible pour un État qui se respecte de changer de programme de développement 8 mois seulement après le lancement d'un premier grand programme crédible auquel tout le monde croyait.
Le Président de la République ne participera pas à ce grand Théâtre.
Me Diaraf SOW Président national de l'Alliance Démocratique pour une Afrique Émergente/Joowléene
Coordonnateur national de la coalition Sauvons la République/Doggu Samm Sunum Reew