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SOPHIE GLADIMA (MIN. DES ÉNERGIES) : “COMMENT L’INCENDIE DE NGADIAGA A ÉTÉ MAITRISÉ”


Rédigé le Vendredi 26 Mars 2021 à 11:37 | Lu 93 fois | 0 commentaire(s)




Les opérations d’extinction de l’incendie déclaré au puits de gaz de Ngadiaga ne devaient durer qu’une à deux semaines après l’arrivée d’une société américaine, Halliburton, déployée à coups de plusieurs centaines de millions, sur le site d’exploitation du gaz naturel dénommé SA2 en phase test, à Ngadiaga, un village de la région de Thiès. Finalement, ce n’est que ce jeudi, 26 mars 2021, que la flamme s’est définitivement éteinte. Confirmation par le ministre du Pétrole et des Énergies, Madame Sophie Gladima qui, dans cet entretien avec Emedia.sn, revient sur les différents contours d’une opérions complexe à tout point de vue.


Madame le ministre, selon nos informations, le feu qui s’était déclaré dans un puits de gaz à Ngadiaga, est enfin totalement maitrisé. Pouvez-vous confirmer cela ?

Oui, le feu est totalement maitrisé. Il était maitrisé depuis… mais le gaz continuait de fuir et donc on avait délibérément retorché. Parce qu’avec le gaz qui s’échappait on ne savait pas où il pouvait aller, cela pouvait créer des explosions même au-delà du puits. C’est pour cela qu’on avait décidé de retorcher. Maintenant, le problème c’était de trouver les fuites de gaz. Aujourd’hui, on peut dire enfin que c’est maitrisé à presque 100%. C’est pour ça qu’on s’est permis d’éteindre le foyer.

Cette opération a-t-elle été menée par la société américaine Haliburton, déployée au Sénégal en grande pompe il y a quelques semaines ?

Ils nous ont beaucoup aidé, oui. Après, il y a surtout Fortesa, Petrosen… Parce que du point de vue géologique, dès qu’on voit, on comprend plus ou moins le phénomène. À un moment donné, on avait commencé à voir des venues d’eau. Dès qu’il y en a, cela veut dire que la pression de l’eau est au-dessus de (celle) du gaz. On avait espoir que le gaz commençait à se réduire. Néanmoins, il y avait toujours des fuites qu’il fallait localiser. La société américaine Halliburton est venue. Ils sont restés jusqu’au bout mais pas la totalité de l’équipe quand même. Parce qu’il y a eu plusieurs phasages : au départ, il fallait arrêter l’incendie. Ils ont arrêté pendant sept heures, après ils sont repartis et nous ont laissé parce qu’il fallait déceler les fuites de gaz.


Les populations du village de Ngadiaga ont déploré le manque de communication ainsi qu’ils ont exposé leurs craintes face à l’impact que cet incendie pourrait avoir sur l’environnement. Que pouvez-vous leur dire maintenant, après l’extinction du feu ?

On va essayer de voir avec le ministère de l’Environnement. Mais normalement les premiers jours, on avait le feu qui était très haut. Les flammes étaient très hautes mais après (elles) ne dépassaient pas un mètre. Je ne crois pas qu’il y ait de gros soucis à se faire sur ce plan. Peut-être qu’il y a des impacts, moi, je n’ai pas fait d’étude d’impact, peut-être qu’il faut voir avec mon collègue du ministère de l’Environnement pour mesurer l’impact dans la zone.

Il y a également la question du coût. Un montant de près de 2 milliards F CFA avait été annoncé pour les opérations engagées par Halliburton. Finalement, combien ont-elles coûté au total ?

Laissez-nous faire le point parce qu’on n’a pas encore fini. La deuxième phase consistait à faire venir une autre équipe, qui n’est pas venue finalement…

Une société autre que Haliburton ?

Oui oui toujours de la société Haliburton. Parce qu’il y a plusieurs spécialistes, ceux qui éteignent le feu, qui sont différents de ceux qui éteignent le gaz. Pour la deuxième phase, normalement, c’est cette équipe qui devait venir. Mais on avait demandé d’attendre parce que comme il y avait des venues d’eau, ce qui est sûr, c’est que la venue d’eau allait peut-être contrebalancer l’arrivée du gaz.


Pouvons-nous avoir une estimation des pertes ? On imagine que quand un puits de gaz brûle ainsi pendant trois mois, en plus de freiner l’exploitation, les pertes risquent d’être immenses, non ?

Il faut leur laisser le temps d’évaluer parce que comme on dit toujours, un réservoir, c’est quand on commence à exploiter, qu’on peut peut-être le cerner. Avant l’exploitation, on ne peut pas dire voilà la réserve. C’est ce qu’on appelle la réserve-étude, et plus on exploite, plus il y a des possibilités de découvrir une réserve plus importante.

Quand est-ce qu’on aura droit à une évaluation exhaustive de ce qui s’est passé ?

J’étais là avec les agents de Petrosen. Il se pourrait qu’ils y aillent demain (vendredi) ou après-demain (samedi). Je les laisserai y aller, et à leur retour, on organisera un point de presse pour vous informer de la suite.


LE GAZ DE NGADIAGA TRANSPORTÉ À SOCOCIM VIA UNE ZONE TRÈS PRISÉE PAR LES PROMOTEURS IMMOBILIERS


Il y a quelques mois, juste avant que cet incendie ne se déclare à Ngadiaga, nous avions fait une enquête sur le stockage de produits dangereux à Dakar. Ce qui s’est passé à Ngadiaga soulève d’autres interrogations : où va ce gaz ? Par quel canal ? Il semble que la production est destinée à une grande entreprise basée dans la région de Dakar…

En effet, c’est Sococim qui achète la production. Cela passe par un gazoduc (Ndlr : une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression) qui relie le site à la cimenterie.

Le tracé semble aujourd’hui être la cible de plusieurs promoteurs immobiliers sur la zone qui est très prisée par les populations qui sortent de Dakar ou qui travaillent entre Dakar Mbour et Thiès… Est-ce qu’on ne va pas vers le même danger que celui qui concerne la SAR et ses pipelines ?`


Là, il faut voir avec Petrosen. Le réseau existe bien avant. Il existe depuis 2012. Et l’incident est arrivé au niveau même de la zone de production. Dans la zone des Niayes, en ce moment, il y avait beaucoup plus de champs de maraichage que d’habitations. Derrière, il n’y avait rien. On n’aurait jamais imaginé que les zones de Bambilor et alentours soit habitées à ce rythme. Effectivement, ce sont des questions aujourd’hui qu’il faut prendre en charge pour voir comment faire pour amoindrir les risques. Mais c’est des choses nous ont rattrapé avec l’accroissement démographique. Malheureusement les gens ont besoin d’habiter et lorsque les gens font peut-être l’aménagement… Normalement personne ne doit habiter sous une ligne haute tension de la SENELEC par exemple. Mais il est vrai qu’il faudra rapidement réfléchir à une meilleure solution pour amoindrir les risques et alerter sur les dangers.



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