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SALTIS 2024 : L’école connectée au cœur d’un débat national sur l’intelligence artificielle


Rédigé le Mercredi 26 Novembre 2025 à 12:36 | Lu 42 fois | 0 commentaire(s)



Le Musée des Civilisations Noires de Dakar a abrité, ce mardi 25 novembre 2025, le Salon international des algorithmes, des sciences, des technologies et de l’innovation du Sénégal (SALTIS), réunissant enseignants, experts du numérique et acteurs de l’éducation, autour d’un panel majeur initié par la Coalition des Organisations en SYnergie pour la Défense de l'Education Publique (COSYDEP). Thème central : « De l’école connectée à la pédagogie améliorée ».


Une rencontre riche en échanges, où opportunités et risques liés à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’éducation, ont été largement débattus. 

Abdoulaye Ndoye, vice-président du Conseil d'administration de la COSYDEP, a rappelé que cette rencontre « regroupe les acteurs du numérique, dans un contexte de révolution sans précédent… Je veux parler de l’intelligence artificielle ». Il estime que l’IA, combinée au numérique, « peut contribuer à l’amélioration des systèmes éducatifs », là où il y a encore quelques années, « le numérique était un objet de recherche ». Aujourd’hui, souligne-t-il, « le numérique est dans nos écoles, dans notre vie, dans notre société», avant d’insister sur la nécessité pour l’Afrique, de « ne pas être en reste » dans cette transition. 

Il appelle à une participation active des pays africains : « Nous devons faire en sorte qu’il y ait suffisamment de créateurs et de développeurs. Nous ne devons pas être des consommateurs ». Il rappelle également que le numérique « peut contribuer à combler le fossé entre les pays du Nord et les pays sous-développés », tout en soulignant ses risques, notamment à l’école où « le numérique peut renforcer les inégalités et créer de nouveaux déséquilibres ». 

S’agissant de l’IA, il reconnaît ses avantages, tels que « l’accès accru à la documentation et le gain de temps », mais avertit qu’elle peut aussi « renforcer la dépendance des apprenants, réduire l’esprit critique et affaiblir la créativité ». C’est pourquoi, dit-il, « il faut l’utiliser à bon escient, de manière intelligente et rationnelle », a-t-il déclaré. 

Évoquant par ailleurs la décision du ministère sur le contrôle des outils d’IA dans les écoles, il confie qu’« ils veulent casser la dépendance » mais estime que cette question « nécessite une réflexion approfondie et des mesures d’accompagnement ». Selon lui, « nous sommes aujourd’hui à l’ère de l’intelligence artificielle, le numérique est même devenu obsolète » et cela impose « de prendre toutes les dispositions nécessaires pour ne pas rater le rendez-vous », a-t-il ajouté. 

Pour Élisabeth Massaly Senghor, responsable du suivi-évaluation à la COSYDEP, cette activité s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut des Algorithmes du Sénégal (IAS), initiateur du salon. « Nous avons voulu jouer notre partition, participer à l’innovation numérique dans le secteur de l’éducation et de la formation », explique-t-elle. 

Elle précise que l’objectif du panel, était de réfléchir à « comment connecter l’école au numérique et à l’intelligence artificielle, mais une IA au service de l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages », tout en abordant « la réglementation, la protection des données et les dérives possibles ». 

Elle souligne également l'importance de la formation : « Comment former les enseignants pour une utilisation responsable ? Comment les élèves doivent-ils utiliser intelligemment l’intelligence artificielle ? ». Citant l’expertise du CRFPE, elle rappelle qu’avec l’IA, « on peut avoir un suivi personnalisé de chaque apprenant, un gain de temps dans la préparation des cours et dans les évaluations ». L’IA permet aussi « de renforcer les communautés de pratiques et les échanges d’expérience ». 

Mais les dérives sont bien présentes, prévient-elle : « Durant les évaluations du BFM ou du bac, on a eu des cas de tricherie liés à l’utilisation de smartphones, de logiciels ou d’IA ». Plus encore, l’IA remet parfois en cause « la présence même de l’enseignant et les méthodologies pédagogiques utilisées en classe », car les élèves « consultent des intelligences artificielles qui leur proposent d’autres méthodes différentes de celles du professeur ». Elle constate une « démocratisation du savoir, où la connaissance est accessible partout, à tous, par n’importe qui ». 

Elle tient toutefois à rappeler que « les intelligences artificielles ne peuvent pas remplacer l’enseignant, notamment dans sa mission de socialisation ». Pour elle, l’IA « doit être un allié, un appui dans la transmission du savoir, des valeurs citoyennes et de la socialisation », a-t-elle indiqué. 





Birame Khary Ndaw 
 


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