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Présidentielle 2019 : Quand la République se transforme en « une mare aux grenouilles » (Par Walmack Ndiaye)


Rédigé le Mardi 20 Février 2018 à 12:05 | Lu 88 fois | 0 commentaire(s)



A vrai dire la Démocratie au Sénégal a fini de nous consacrer une « République des Surenchères », surenchères politiques entre leaders politiques tous obsédés par les lambris dorés du Pouvoir, surenchères syndicales, à la recherche d’un leadership, surenchères des média à la recherche d’un audimètre sur fond de sensationnel, surenchères de Marabouts pour les faveurs attendues du Pouvoir ou sur les niveaux d’ancrage ou de proximité de la Miséricorde, surenchères de charlatans et de guérisseurs autour du Pouvoir mystique, surenchères de structures privées de Formations autour d’offres de qualifications, pas souvent au Rendez-vous.


Présidentielle 2019 : Quand la République se transforme en « une mare aux grenouilles » (Par Walmack Ndiaye)
Ce charivari  et  tohubohu politico-social,  enregistrés  en ce début d’année de veille électorale n’est tout simplement qu’une  dramatisation de dérive  démocratique aux conséquences imprévisibles pour l’ordre Républicain,  si l’on n’y prend garde.   
  
Il faut le constater pour s’en émouvoir, le landerneau politique actuel regorge d’’acteurs  assimilables à  de parias politiciens qui  rechignent  d’aller aux charbons, espérant ramasser le Pouvoir dans la Rue. Saurait-il en être autrement  quand beaucoup d’entre eux,  sont incapables d’attester d’un  vécu politique avéré, ou d’une grande expérience de l’Etat et des rouages de l’Administration ? Pour d’autres le  niveau académique est douteux, la culture générale ou la culture politique  font défaut,  ce qu’ils essaient  de combler avec un pédantisme tonitruant sans prise sur le Réel. 
  
Assoiffés  d’aura et de Pouvoir,  leur  mode opératoire pour accéder au Pouvoir, ne rassure  guère et suscite des interrogations quand à leur capacité et  aptitudes à jouer les rôles d’hommes d’Etat auxquels ils aspirent, dans une République qui a déjà ses marques. La stratégie pour leur ascension politique et sociale est souvent déloyale,  opportuniste à souhait et  aux antipodes  d’un jeu politique civilisé et apaisé. Ignorant les servilités d’une  démocratie majeure, certains créent à tour de bras  de Partis  politiques,   en réunissant deux pelés et trois tondus, pour s‘offrir  une tribune pour calomnies, diffamations, invectives, sans coup férir, au nom d’une fausse interprétation de la Démocratie. 
  
Tout ce monde se fait menaçant, le temps d’une campagne électorale où l’on joue les cornemuses, en s’adonnant aux enchères, avec le sigle de son parti en bandoulière comme monnaie de change, pour une place au Soleil.  Cette nouvelle race de politiciens privilégie  les raccourcis politiques, bâtis  sur une virulence verbale, des refrains d'accusations spéculatives contre les Autorités et les institutions de la République, pour acquérir la notoriété à la place de la popularité. Pour eux la notoriété passe par la déconstruction  de tout ce qui vient de l’Autorité, l’insubordination et le refoulement de l’ordre en place. Aussi leur lieu de prédilection, à la place, d’un travail  de terrain  au niveau des masses, reste  les plateaux de Télévision et des Radios  où ils opinent sur des questions sur lesquelles ils n’ont aucune maîtrise du fait  du manque d’intérêt et d’attention  à ce qui se fait. 
  
 C’est pourquoi ils ont  une approche superficielle des  politiques publiques et des procédures en cours, qu’ils s’autorisent à pourfendre aux seules fins  de démagogie populiste et d’adversité politique. Ainsi un responsable politique, grand intellectuel, s’est permis avant d’être édifié sur la signification de la « carte  d’égalité des chances Â» d’ inviter les citoyens à attraire l’Etat devant les Juridictions parce que lui comme tant d’autres, en étaient discriminés,  alors  super-valide, il ne savait pas que cette est destinée aux personnes à handicaps. On peut en dire autant sur ce leader qui ambitionne de diriger le pays  mais  qui se méprend entre contrats pétroliers (avec sociétés pétrolières)  et Accords politiques bilatéraux  qui passent  forcément par une  autorisation de ratification  du Parlement. Bref  c’est là le revers dommageable pour le progrès de nos pays, de l’adversité aveugle ou des  préjugés négatifs par rapport à tout ce que fait l’autre, parce que tout simplement on n’est pas ensemble. 
  
Alors,  c’est pourquoi en Afrique il faut reprendre à Zéro quand son heure sonne parce qu’on a rien capitalisé de l’expérience de son Prédécesseur. Nos politiciens ignorent que la capture du Temps qui seule permet d’entrer dans l’Histoire, passe par l’accumulation,  des expériences et la capitalisation des Acquis, comme le fait si bien  Bennoo Book Yaakhaar. C’est pourquoi le Peuple doit  rester  vigilant et lucide dans ses choix futurs pour ne pas embarquer notre pays à l'aventure avec des mains inexpertes, 
  
.Le Peuple doit beaucoup faire attention à la surenchère politique entretenue par des politiciens en quête d’aura, marchands d’illusions, qui pour accrocher versent  allègrement dans  la critique facile, l’amplification des situations difficiles, l’enveniment des crises,  pour lesquelles  ils  ne  proposent aucune alternative. ILs constituent une menace pour la  Démocratie et  l’Etat de Droit  par un discours inflammatoire, un discours du blâme consistant à ne jamais invoquer sa part de responsabilité dans ce qui arrive mais plutôt à  toujours faire   Â« porter le bonnet Â» au Pouvoir,  de manière  déloyale avec  des allégations  qui jurent d’avec les faits  et s’avèrent parfois attentatoires à la cohésion nationale 
  
La surenchère politique c’est aussi les supputations sempiternelles sur l’organisation d’élections et la contestation  systématique des résultats issus de celles-ci. Depuis toujours les Elections  demeurent l’Agenda politique  des   leaders de l’opposition au Sénégal, ce qui place  le pays dans une campagne électorale perpétuelle qui détourne des véritables enjeux et défis de l’heure et  favorise une situation de non Travail et la fracture sociale. La  rupture de cette opposition avec la réalité du terrain  explique leur incapacité d’élaborer des programmes alternatifs pertinents auxquels ils  substituent   des slogans les plus controversés les uns  que les autres.  Les marches,  sit –in,  talk-shows dans les plateformes des Média où le sarcasme le dispute au pédantisme, constituent la quintessence  démocratique de leur existence politique  au grand dam  de la réflexion  contributive, approfondie sur les défis majeurs. 
  
L’absence de solidarité nationale, l’indifférence face aux questions d’enjeux majeurs  ou aux calamités, renseigne sur l’état d’esprit et le faible niveau de conscience citoyenne,  de patriotisme de certains Acteurs.  Dans ce cadre comment comprendre les sons de cloche différents  de Responsables politiques sur l’intégrité du territoire national ? Comment comprendre que des Sénégalais qui ambitionnent de diriger ce pays puissent cracher sur l’initiative des bourses familiales qui sont une incitation à l’accès et au maintien à l’Ecole des Enfants des Familles démunies, par l’accompagnement de celles-ci pour que leurs progénitures deviennent demain de véritables acteurs de Développement par le truchement de l’Education ? 

Comment peut-on comprendre aussi que des politiciens puissent faire la fine bouche sur des politiques  dont les impacts directs sur le vécu des populations est indéniable (infrastructures, PUDC, PUMA, PRACAS, etc…)? Est-il soutenable que le Monde rural est plus fatigué ces cinq dernières Années que pendant les dix Années précédentes ?  Est-il juste d’ignorer les conditions dans lesquelles le Pays a été laissé en 2012 avec un lourd passif social économique et financier en cours de résorption. 
  
(Accords signés à pieds levés non respectés, Entreprises pillées ou bazardées avec Droits de Travailleurs bafoués), Bennoo Book Yaakhaar, aurait pu faire deux fois plus que ce que les uns et les autres  ont fait  en 5O ans, n’eût été ce passif ? Aussi la question qui  taraude l’esprit du citoyen attaché à ce pays  est de savoir, de quel Sénégal et pour quels Sénégalais parlent ces politiciens ? En politique, il faut savoir raison garder, car à chacun  peut avoir « son tour chez le coiffeur Â». .  Notre Démocratie est Aujourd’hui à la croisée des chemins,  c’est la désaffection  pour la chose politique par les populations,  le déni de confiance et de crédibilité à l’endroit de la classe politique est réel du fait de leurs turpitudes  et ce faisant un important pan de la Démocratie est   en train de s’affaisser.  
  
 Du côté des Acteurs sociaux, avec le principe inaliénable de la Liberté syndicale et  le pluralisme débridé qui en découle,  même s’ils s’en défendent, la surenchère est de mise, à chaque début d’Année scolaire, mais surtout quand ils pensent que le régime a le couteau à la gorge, surtout en veille d’Année électorale. L’on ne peut pas le nier et c’est concevable mais il y a un risque à trop tirer sur la corde.  Le paysage syndical souffre de la même pathologie que celle qui affecte les nouveaux loups de l’arène politique. De plus en plus des Responsables syndicaux sans une pratique syndicale éprouvée ou une Maîtrise avérée de leur sujet, de la négociation collective, se retrouvent de manière accidentelle et souvent prématurée, aux commandes d’appareils syndicaux dont la mission a profondément évolué au regard du contexte de globalisation et des formes modernes de gestion des Emplois et carrière. 
  
Ainsi le large spectre des revendications sociales,  n’épargne plus  le  plus petit hameau du Sénégal qui tient à sortir de l’anonymat, touche l’ensemble des catégories professionnelles et particulièrement les Syndicats de travailleurs  et même le patronat. Par leur récurrence, leurs diversités, leur acuité, même si par ailleurs, elles dénotent une certaine vitalité de la Démocratie au Sénégal, elles ne manquent pas de donner l’impression d’une surenchère du fait de leur  simultanéité et de la cacophonie qui les enveloppe. 
  
 L’on a l’impression d’être dans un Marché de criées ou dans une marre de grenouilles.  L’intransigeance affichée parfois par certains Acteurs politiques ou sociaux qui  feignent d’ignorer le décalage temporel  dans l’historicité des problèmes posés, renvoie à une anarchie rampante Faut-il le rappeler, la  République, l’’organisation de l’Etat de Droit,  respire par la Démocratie cependant l’on doit se garder d’en faire la porte ouverte à  la  permissivité, au libertinage, à l’irrévérence, à la débauche morale et intellectuelle. Elle repose sur un socle de valeurs, de Lois et principes librement consentis qui déterminent un ordre Républicain auquel tous les citoyens sont assujettis  quels que soient leur statut social et rang. Elle est l’expression de la volonté commune de vivre ensemble autour un idéal commun pour lequel chacun(e) apporte sa pièce à l’édifice. 
  
 Le jeu démocratique et les arbitrages qui en découlent, régule la marche de la  République et confère légitimité et pouvoir aux Institutions en charge de la mise en Å“uvre des programmes, de l’application correcte des Lois et  du maintien de l’Ordre Public. Les richesses et les biens, générés dans un élan collectif,  sont inaliénables et appartiennent à tous les citoyens. Leur répartition  répond à des critères de rationalité  et d’équité et  de reddition des comptes,  conformément à la Loi.  A défaut,  la  Loi doit  s’appliquer dans toute sa rigueur sans faux-fuyants. 
  
La  République ne saurait donc  prospérer dans un contexte de reniement et de refus de l’application de la Loi, dans une dynamique de défiance permanente, de désacralisation des Institutions ou   de tentatives de fragilisation et de déstabilisation de l’Autorité. De telles postures vident  la Démocratie et l’Etat de Droit de leur  substrat et  exposent  le  Pays à des périls de toutes sortes. Hélas, à la lumière de ces fondamentaux, l’on peut considérer que le Sénégal est encore un colosse aux pieds d’argile Arrêtons donc ces mélodrames, retroussons les manches et la main dans la main construisons ensemble ce pays, ce n’est  que par une telle prise de conscience que la République survivra et le pays mis à l’abri des périls qui rôdent le long de nos frontières. 
  
Par Walmack Ndiaye Observateur Politique


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