La plupart des pays ont néanmoins pu bénéficier d’un peu de répit l’année dernière, après la hausse historique des taux d’intérêt et grâce à leur retour sur les marchés obligataires. Cela a permis à de nombreux pays d’écarter le risque de défaut de paiement, en restructurant leur dette. Au total, les pays ont procédé à la restructuration de 90 milliards de dollars de dette extérieure en 2024, un montant record depuis 2010.
Parallèlement, les investisseurs obligataires ont injecté 80 milliards de dollars de nouveaux financements de plus que ce qu’ils ont perçu en remboursements du principal et en intérêts. Cela a permis à plusieurs pays, de mener à bien des émissions obligataires de plusieurs milliards de dollars. Ces financements ont toutefois été obtenus à un coût élevé : les taux d’intérêt ont fluctué autour de 10 %, soit environ le double des niveaux observés avant 2020.
« Les conditions de financement mondiales s'améliorent, mais les pays en développement ne doivent pas s’y tromper : ils ne sont pas hors de danger, alerte Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement. Leur dette continue de s’accumuler, parfois sous des formes nouvelles et pernicieuses. Les responsables publics, où qu’ils soient, devraient profiter de la marge de manœuvre dont ils disposent aujourd’hui, pour remettre de l’ordre dans leurs finances publiques, au lieu de précipiter leur retour sur les marchés d’emprunt internationaux. »
Selon le nouveau rapport, la dette extérieure combinée des pays à revenu faible et intermédiaire, s’est élevée en 2024, au niveau record de 8 900 milliards de dollars. Sur ce montant, la dette des 78 pays à faible revenu éligibles aux prêts de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale, a également atteint un volume inédit de 1 200 milliards de dollars. Les taux d’intérêt moyens sur les nouveaux prêts contractés en 2024 par les économies en développement auprès des créanciers publics et privés, se situent respectivement, à leur niveau le plus élevé en 24 ans et 17 ans.
Au total, ces pays ont déboursé un montant sans précédent de 415 milliards de dollars, rien qu’en intérêts, au détriment de dépenses qui auraient pu être consacrées à la scolarisation, aux soins de santé primaires et aux infrastructures essentielles. Dans les pays les plus endettés, une personne sur deux en moyenne, ne peut pas se procurer les apports alimentaires journaliers nécessaires pour rester durablement en bonne santé.
Il est plus difficile d’obtenir des financements à faible coût, sauf auprès des banques multilatérales de développement. La Banque mondiale est ainsi le principal bailleur des fonds des pays admis à emprunter à l’IDA. En 2024, elle a fourni à ces pays, 18,3 milliards de dollars de nouveaux financements de plus que ce qu’elle a perçu en remboursements du principal et en paiements des intérêts. Ce chiffre record s'est en outre accompagné du versement de 7,5 milliards de dollars de dons, lui aussi, sans précédent.
Le rapport met en évidence un repli de la part des créanciers bilatéraux publics (principalement des États et assimilés), après leur engagement dans une vague de restructurations qui ont réduit jusqu’à 70 % la dette extérieure à long terme de certains pays. En 2024, les créanciers bilatéraux ont reçu des pays en développement, 8.8 milliards de dollars de plus en principal et en intérêts qu’ils n’en ont versé en nouveaux financements.
Les possibilités de financement à faible coût s’amenuisant, de nombreux pays en développement se sont tournés vers des créanciers intérieurs — banques commerciales et institutions financières locales. Sur les 86 pays pour lesquels on dispose de données, plus de la moitié ont vu leur dette publique intérieure augmenter plus rapidement que la dette publique extérieure.
« La propension grandissante de nombreux pays en développement, à recourir à des sources de financement nationales, traduit une réussite importante de l’action publique, souligne Haishan Fu, statisticienne en chef de la Banque mondiale et directrice de la cellule Données sur le développement. Cela montre que les marchés financiers locaux évoluent. Toutefois, des emprunts intérieurs massifs peuvent inciter les banques nationales à privilégier les obligations d’État, plutôt que de prêter au secteur privé local. La dette publique contractée auprès de créanciers nationaux, est en outre soumise à des échéances plus courtes, ce qui peut augmenter le coût du refinancement. Les gouvernements doivent par conséquent, veiller à ne pas en abuser. »
Le rapport présente également une analyse alarmante des conséquences du fardeau de la dette publique sur la vie quotidienne des habitants des pays en développement. Il en ressort que dans les 22 pays les plus endettés (c’est-à-dire ceux dont l’encours de la dette extérieure représente plus de 200 % des recettes d’exportation), 56 % des habitants en moyenne ne peuvent pas se permettre une alimentation saine et nutritive. Dix-huit d’entre eux sont des pays IDA, où ce chiffre grimpe à près des deux tiers de la population.
Parallèlement, les investisseurs obligataires ont injecté 80 milliards de dollars de nouveaux financements de plus que ce qu’ils ont perçu en remboursements du principal et en intérêts. Cela a permis à plusieurs pays, de mener à bien des émissions obligataires de plusieurs milliards de dollars. Ces financements ont toutefois été obtenus à un coût élevé : les taux d’intérêt ont fluctué autour de 10 %, soit environ le double des niveaux observés avant 2020.
« Les conditions de financement mondiales s'améliorent, mais les pays en développement ne doivent pas s’y tromper : ils ne sont pas hors de danger, alerte Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Économie du développement. Leur dette continue de s’accumuler, parfois sous des formes nouvelles et pernicieuses. Les responsables publics, où qu’ils soient, devraient profiter de la marge de manœuvre dont ils disposent aujourd’hui, pour remettre de l’ordre dans leurs finances publiques, au lieu de précipiter leur retour sur les marchés d’emprunt internationaux. »
Selon le nouveau rapport, la dette extérieure combinée des pays à revenu faible et intermédiaire, s’est élevée en 2024, au niveau record de 8 900 milliards de dollars. Sur ce montant, la dette des 78 pays à faible revenu éligibles aux prêts de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale, a également atteint un volume inédit de 1 200 milliards de dollars. Les taux d’intérêt moyens sur les nouveaux prêts contractés en 2024 par les économies en développement auprès des créanciers publics et privés, se situent respectivement, à leur niveau le plus élevé en 24 ans et 17 ans.
Au total, ces pays ont déboursé un montant sans précédent de 415 milliards de dollars, rien qu’en intérêts, au détriment de dépenses qui auraient pu être consacrées à la scolarisation, aux soins de santé primaires et aux infrastructures essentielles. Dans les pays les plus endettés, une personne sur deux en moyenne, ne peut pas se procurer les apports alimentaires journaliers nécessaires pour rester durablement en bonne santé.
Il est plus difficile d’obtenir des financements à faible coût, sauf auprès des banques multilatérales de développement. La Banque mondiale est ainsi le principal bailleur des fonds des pays admis à emprunter à l’IDA. En 2024, elle a fourni à ces pays, 18,3 milliards de dollars de nouveaux financements de plus que ce qu’elle a perçu en remboursements du principal et en paiements des intérêts. Ce chiffre record s'est en outre accompagné du versement de 7,5 milliards de dollars de dons, lui aussi, sans précédent.
Le rapport met en évidence un repli de la part des créanciers bilatéraux publics (principalement des États et assimilés), après leur engagement dans une vague de restructurations qui ont réduit jusqu’à 70 % la dette extérieure à long terme de certains pays. En 2024, les créanciers bilatéraux ont reçu des pays en développement, 8.8 milliards de dollars de plus en principal et en intérêts qu’ils n’en ont versé en nouveaux financements.
Les possibilités de financement à faible coût s’amenuisant, de nombreux pays en développement se sont tournés vers des créanciers intérieurs — banques commerciales et institutions financières locales. Sur les 86 pays pour lesquels on dispose de données, plus de la moitié ont vu leur dette publique intérieure augmenter plus rapidement que la dette publique extérieure.
« La propension grandissante de nombreux pays en développement, à recourir à des sources de financement nationales, traduit une réussite importante de l’action publique, souligne Haishan Fu, statisticienne en chef de la Banque mondiale et directrice de la cellule Données sur le développement. Cela montre que les marchés financiers locaux évoluent. Toutefois, des emprunts intérieurs massifs peuvent inciter les banques nationales à privilégier les obligations d’État, plutôt que de prêter au secteur privé local. La dette publique contractée auprès de créanciers nationaux, est en outre soumise à des échéances plus courtes, ce qui peut augmenter le coût du refinancement. Les gouvernements doivent par conséquent, veiller à ne pas en abuser. »
Le rapport présente également une analyse alarmante des conséquences du fardeau de la dette publique sur la vie quotidienne des habitants des pays en développement. Il en ressort que dans les 22 pays les plus endettés (c’est-à-dire ceux dont l’encours de la dette extérieure représente plus de 200 % des recettes d’exportation), 56 % des habitants en moyenne ne peuvent pas se permettre une alimentation saine et nutritive. Dix-huit d’entre eux sont des pays IDA, où ce chiffre grimpe à près des deux tiers de la population.







