Devant les cris de détresse des populations abonnées de Sen’eau, le silence de l’autorité ministérielle compétente est plus qu’inquiétant. Un cocktail explosif n’est-il pas là , pour faire dynamiter la Sen’eau et sa tutelle, le ministère de l’eau ?
Depuis l’avènement de la Sen’eau, qui a pris le relais de la SDE après une procédure de plus de deux années, pour la distribution d’eau potable après moult péripéties, les perturbations à ce niveau sont de plus en plus fréquentes. Le casse- tête des pénuries du liquide précieux est devenu le lot quotidien des populations de Dakar, particulièrement celles des Parcelles Assainies, Guédiawaye, Grand- Yoff, Grand- Dakar, Médina, Rufisque. Mais aussi les populations des régions de l’intérieur du pays. Dernièrement, l’eau n’a pas coulé dans certaines localités de Thiès comme Mboro et dans le sud du pays ( Kolda ).
La situation est ainsi intenable pour ces Sénégalais qui s’acquittent du paiement régulier de leurs factures. Surtout au moment où la température grimpe vertigineusement dans le thermomètre. Mais l’inquiétude est plus que prégnante avec la pandémie de la covid- 19 qui continue d’étaler ses victimes dans le pays.
Sans eau courante, comment les populations pourraient respecter les mesures de propreté les plus élémentaires édictées par les autorités sanitaires?
Des protestations et manifestations de rues ont été enregistrées de partout, pour dénoncer ces irrégularités de Sen’eau, dans la distribution de l’eau courante à ses abonnés. Comme réponse servie, la Direction de Sen’eau a prétexté d’une hausse de la demande et des travaux de réparation à certains endroits du réseau.
Pour les populations qui en ont le ras-le- bol, ces explications ne sont qu’un refrain longtemps servi. Certains ont même soupçonné la mise en place par la direction commerciale de la Sen’eau d’une stratégie d’élaboration de hausse prochaine des factures.
Des voix multiples se sont ainsi levées. Comme celle- de l’Association nationale des consommateurs du Sénégal. A son nom, l’ingénieur en commerce Momar Ndao a formellement démenti : « les travaux et les pannes qu’ils nous servent, c’est du réchauffé. De même l’allusion faite à une demande plus forte ».
La déception est ainsi grande pour les consuméristes « Nous nous attendions à un approvisionnement correct et régulier pour les populations, mais pas surtout à une telle dégradation de la qualité du service ».
L’incompréhensible est que les autorités en charge de ce secteur ( ministère ) semblent être sourdes aux revendications légitimes de populations qui demandent à être servies correctement. Le pourrissement d’une telle situation ne pourrait- elle pas installer, ce que sous d’autres horizons, on a appelé « les émeutes de l’eau ». Au rythme où vont les choses, après 6 mois de gestion de Sen Eau, les populations ne sont –elles pas en train de regretter la SDE ?
Mohamed El Amine THIOUNE et Pape Diogoye FAYE