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La propagande des chiffres ne dissimulera pas les errances d’un Premier ministre


Rédigé le Jeudi 27 Novembre 2025 à 16:06 | Lu 63 fois | 0 commentaire(s)




Le gouvernement a annoncé 44 projets qui ont été présentés comme financés, dans le cadre du PRES, pour un montant de 633 milliards FCfa, inscrit dans la Loi de finances initiale 2026. 
L’annonce s’effondre dès qu’on confronte les mots aux mécanismes réels du budget.. 

Dans un système régi par l’unité de caisse, l’impôt, la dette et la trésorerie financent les projets publics. Faire croire que le PRES a généré 633 milliards FCfa, relève davantage du storytelling politique que de la rigueur budgétaire. 

Les 633 milliards annoncés ne sont même pas de l’argent disponible. Ils ne sont que des Autorisations d’Engagement, des promesses. Le montant réellement mobilisable, les Crédits de Paiement, n’atteint que 499 milliards. 

Le reste, soit 134 milliards, ne figure nulle part. 

Et même les 499 milliards ne sont pas assurés. Depuis des années, l’investissement public est la variable d’ajustement de la trésorerie nationale. Les retards administratifs, les arbitrages internes, les tensions de liquidités et la dépendance aux bailleurs, engloutissent systématiquement les promesses avant qu’elles ne deviennent réelles. 

La Loi de finances initiale ne dit jamais ce qui est fait, mais ce qu’on prétend faire. Les résultats véritables apparaissent dans les rapports d’exécution budgétaire et les lois de règlement. Et ces documents, implacables et froids, racontent la même histoire, un écart abyssal entre l’annonce et la réalité. Ce qui scintille dans les communiqués, disparaît dans les comptes. 

C’est d’ailleurs la même mécanique que lors du FII Sénégal. En octobre 2025, le gouvernement annonçait 13 211 milliards FCfa d’engagements et 51 projets signés. Depuis, silence. Ni tableau officiel des projets ni bailleur identifié publiquement ni calendrier ni modèle de financement, absolument rien. Ces milliards sont devenus un souvenir de conférence à la place d’un levier d’investissement. 

Pendant que le pays cherche des investissements concrets, des projets tangibles, une exécution réelle, ce qu’il voit à la tête du gouvernement, est tout autre. Un Premier ministre qui organise des meetings en pleine crise, qui se paie des escapades au moment des urgences, qui déserte les Conseils des ministres comme s’il s’agissait de simples réunions facultatives. Le pays n’a pas un problème de chiffres, il a un problème de présence. Le leadership ne se mesure pas au nombre de kilomètres parcourus en rassemblements politiques, mais à la constance avec laquelle on occupe les lieux où l’État se joue. 

Dans un contexte où la dette progresse, où la trésorerie se tend, où les marges budgétaires se réduisent, il est irresponsable de multiplier les illusions comptables. Annoncer 633 milliards au PRES ou 13 211 milliards au FII, ne coûte rien. Exécuter ces montants exige des ressources, une méthode, une direction et un leadership. Quatre éléments qui, aujourd’hui, font défaut au sommet du gouvernement. 

Tant que la communication remplacera l’action, les annonces remplaceront l’exécution et les estrades remplaceront l’État, le Sénégal restera prisonnier de promesses. 

Il est temps de revenir aux fondamentaux : dire ce que l’on fait, faire ce que l’on dit et apparaître là où la République se décide réellement. 
Thierno Bocoum 







Président AGIR-les leaders
 


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