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Kolda-Pauvreté au Fouladou: les femmes, premières victimes


Rédigé le Jeudi 16 Septembre 2021 à 22:10 | Lu 178 fois | 0 commentaire(s)



Combien de pauvres compte la région de Kolda ? Difficile de répondre en réalité, en dehors des statistiques de l’ANDS. Des chiffres qui soulèvent beaucoup d’autres questions : qui est pauvre ? Comment un chef de ménage disposant d’une maison et d’un petit bétail peut-il être classé dans le lot des pauvres ? Nous sommes allés voir les pauvres, ceux pour qui manger chaque jour relève de l’exploit.


Kolda-Pauvreté au Fouladou: les femmes, premières victimes
Difficiles d’avoir un débat serein avec les véritables pauvres à Kolda et le Fouladou. Les personnes vulnérables préfèrent souvent subir, en silence, ce fardeau ; une fatalité imposée par le Créateur (Allah, SWT), vous répète-t-on. Loin des cadres et autres politiciens très loquaces sur tous les sujets, un interlocuteur incapable de trouver le minimum vital pour sa famille, depuis quelques années, un handicap physique l’empêchant de travailler, se désole. «Les débats sont toujours monopolisés par ceux qui connaissent tout, sur tout, les intellectuels. Je crois que ça fait partie des causes de la pauvreté. Tous les plans de développement et autres sont l’œuvre de ceux qui parlent et ne vivent pas dans la précarité.»

En ville, comme dans les villages, la pauvreté est réelle pour certains ménages. Trouver à manger est chaque jour un exploit. Ici, pas de possibilité de faire un choix pour faire bouillir la marmite ; on se débrouille au jour le jour avec ce qu’on a. Gnima est une veuve qui vient de boucler la quarantaine. Elle vient d’un village de la commune de Koulinto et vit dans une maison en finition à la périphérie de Kolda. Elle vend des légumes pour faire vivre quatre adolescents.

Après la disparition de son mari, il y a quatre ans, débute la descente dans la vallée de la précarité. En fait, elle a refusé de se remarier avec le jeune frère de son défunt époux, le lévirat étant encore une réalité dans certains terroirs du Sud. Elle a osé défier cette tradition ancestrale. Suffisant pour qu’elle se voit écarter de tout et par tous. Alors, elle descend à Kolda où un ami de son défunt mari l’aide à trouver un logement gratuit, pour le moment. La vente des légumes au détail ne permet même pas de trouver un kg de riz par jour.

Rarement elle a reçu un appui. Pire, elle doit faire face à des harcèlements venant d’une certaine «caste» d’hommes excellant dans la chasse aux femmes vulnérables, explique-t-elle. Elle refuse céder, de faire des choses contraire à la religion. D’ailleurs elle a toujours en tête des commérages et autres médisances que lui proféraient des gens suite à son choix. Quand elle a refusé le lévirat et choisi de venir vivre à Kolda, beaucoup de choses ont été dites au village. «Elle vient vivre en ville pour se prostituer», disait-on.

Gnima dit ne «jamais pouvoir oublier ces injures. Il m’arrive, explique-t-elle, de bouillir simplement de l’eau pour calmer les intestins», confie-t-elle. Tout en reconnaissant qu’il y a des bonnes volontés qui l’aident véritablement. Il y quelques semaines, elle a retrouvé devant sa porte un sac de riz et de l’huile. «Je n’oublierai jamais ce geste ; je ne connais toujours pas ce bienfaiteur.» Les personnes âgées sont aussi dans le lot de ce Koldois vulnérables et sans aucun revenu fixe. Il n’est plus rare de voir certaines mendier en ville.

A côté des mendiants virtuel, dénommés «Wavema», allusion faite à leur sollicitation à satisfaire via les moyens de transferts électroniques et les NTICs. La pauvreté est perceptible aussi au centre-ville de Kolda où l’on voit souvent la nuit beaucoup de personnes, de tous âges, déambulant aux alentours des gargotes pour trouver de la pitance. Reste que, pour l’essentiel, le niveau de vie ne cesse de s’améliorer pour la grande majorité des habitants de la région. Les bonnes récoltes des dernières années et l’appui des migrants ont transformé l’habitat et l’alimentation, même dans certains villages lointains et parfois enclavés.
SudQuotidien


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