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Investiture en Russie : le secret de jouvence de Poutine qui fait rêver des chefs d’Etat africains


Rédigé le Mardi 8 Mai 2018 à 23:10 | Lu 62 fois | 0 commentaire(s)



Les partenaires traditionnels de la Russie ont rivalisé de formules de félicitations pour l’investiture pour la quatrième fois, de Vladimir Poutine à la tête de la Russie. Et pourtant, dans les Palais présidentiels africains même si l’on ne s’est pas pressé de se confondre en messages dithyrambiques, certains locataires se rêvent en Poutine africain, le président d’une nation puissante et respectée, qui multiplie les mandats sans qu’on lui ajuste la cravate. Au-delà, en quoi Vladimir Poutine peut-il inspirer ses pairs africains ?


Investiture en Russie : le secret de jouvence de Poutine qui fait rêver des chefs d’Etat africains

On n'aura pas aperçu un chef d'Etat africain ou son représentant dans la salle Andreevski du Grand Palais du Kremlin où Vladimir Poutine, main sur la constitution a juré solennellement, pour la quatrième fois, de remplir pleinement sa fonction de président de la Russie. On a beau scruter l'assistance, on n'apercevra pas de représentant africain à cette cérémonie.

Sans doute, beaucoup n'ont tout simplement pas été invités à cette solennité russo-russe ou qu'ils aient jugé suffisants, les messages de félicitations envoyés en mars lors de sa réélection à un quatrième mandat notamment du Maroc ou par des présidents de pays alliés « objectifs » et « historiques » comme l'Angola, l'Ouganda, la Namibie, le Mozambique, le Zimbabwe, le Kenya, le Nigéria... Et pourtant, à l'ère du retour de l'hyper-présidentialisation du pouvoir sur le Continent, matérialisée par des constitutions taillées sur-mesure au Gabon, au Tchad et au Burundi, les commentateurs au sud du Sahara ne se sont pas privés de rappeler le rêve secret que nourrissent certains locataires de Palais africains d'incarner chez eux, la « toute-puissance » de Poutine.

«Vladimir Poutine représente pour certains dirigeants africains à la fois un rêve éveillé avec la conviction que le peuple fait intimement corps avec son président et un pari moyennement risqué sans la hantise de soulèvements populaires et contestations politiques. Il est forcément une source d'inspiration. A bien des égards, il n'est pas difficile de comprendre que certains présidents du Bassin du Congo ou en Afrique de l'Ouest souhaiteraient s'installer ad vitam aeternam au pouvoir en instrumentalisant leurs classes politiques et en taillant à leur mesure des dispositions constitutionnelles. En ont-ils la légitimité ? Sont-ils des dirigeants responsables et incontournables ? Absolument non !», assène Régis Hounkpè, directeur exécutif d'InterGlobe Conseils.

Dans une Afrique où les membres du premier cercle nourrissent bien souvent l'ambition d'être un jour chef à la place du chef, la méfiance rend les présidents africains allergiques à cette technique. Par contre, les réélections de Poutine peuvent être un contre-argument d'une critique souvent focalisée sur la non-limitation des mandats en Afrique. D'un autre côté, vu d'Afrique, le président russe est peut-être l'archétype d'un président fort, qui tient tête aux Occidentaux bien souvent accusés d'« ingérence moralisatrice et paternaliste ». Exactement le modèle de dirigeant dans une Afrique qui connait une percée de revendication d'émancipation !

Attention, pointe pour sa part notre expert : « Il apparaît aisément que Poutine reste la solution la plus évidente pour les Russes et l'intérêt de la Russie en Europe et dans le monde. Poutine a su essentialiser le pouvoir en son nom et par son nom, avec les défauts que comporte la patrimonialisation du pouvoir. Est-ce le cas des présidents africains ? Définitivement non! Bien sûr, attendez-vous à l'argument facilement utilisé qui dénierait aux présidents africains ce qui est permis à leurs homologues européens ou asiatiques alors que la jauge politique se mesure aux bilans et à l'impact ».

Sur un Continent où elle n'exerçait plus une grande influence depuis la Guerre froide, la Russie semble vouloir marquer son retour à la faveur d'une offensive diplomatique et économique. Basée sur des affinités idéologiques que l'on annonçait éteintes, l'offensive russe vise des pays comme l'Angola, la Namibie, le Mozambique, le Zimbabwe et l'Ethiopie. Il faut aussi y ajouter des convergences d'intérêts économiques et/ou sécuritaires qui justifient l'arrivée de Moscou en Libye, en Algérie ou en... Centrafrique.

Dans ce cas, les influences ne sont pas à écarter et le modèle de gestion à la Poutine, qui songe déjà à une réforme constitutionnelle afin d'achever son chantier sur la Russie,  peut tenter quelques Africains, avec tout son corollaire. « Je suis convaincu que le pouvoir use ceux qui en abusent au Nord comme au Sud, pointe Régis Hounkpè, en Afrique comme en Europe, et que la durée politique pour marquer son temps n'est pas fonction des années passées au pouvoir mais plutôt de l'empreinte sociale, politique et historique laissée. C'est le véritable héritage devant l'histoire à rechercher, que ce soit sous les berges de l'Oural ou les bords du Golfe de Guinée »
 



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