De Senelec et Akilee, quel intérêt pour le Sénégal?


Rédigé le Mardi 2 Juin 2020 à 14:24 | Lu 229 fois | 0 commentaire(s)




De Senelec et Akilee, quel intérêt pour le Sénégal?
Milton Friedmann, économiste et Prix Nobel, théoricien du Capitalisme pur ne disait-il pas que l’Entreprise doit déployer tous les efforts nécessaires pour maximiser ses bénéfices au profit de ses actionnaires? en opposition à la théorie des groupes d’intérêts ? 

L’affaire Senelec-Akilee qui fait couler salive et encre dans notre pays ‘’covidé et confiné’’, est ici soumise à notre réflexion de citoyen et gestionnaire. Elle sera alors passée au crible de ses deux théories qui nous semblent les plus appropriées pour déterminer l’intérêt du Sénégal et des Sénégalais, dans ce fameux contrat dont beaucoup parlent sans en connaître la teneur des dispositions. 

Pour notre part, nous partirons des principes de la Gestion d’entreprises, la réalisation d’objectifs et les principes de prise de décisions pour les contextualiser au contrat SENELEC-AKILEE. 

L’actionnariat de la SENELEC est composé à 90% de l’État du Sénégal et à 10% de la CDC, autre bras de l’État, donc une Société publique d’État. Eu égard à la Théorie de Friedmann, la seule question qui vaille d’être posée, est de savoir si le contrat d’Akilee apporterait bénéfices à SENELEC et donc des profits à l’État du Sénégal. 

Sans aucun doute, oui. Nul ne comprendrait qu’un gestionnaire chevronné comme Makhtar Cissé ait signé une entente dont sa structure ne tirerait de grands bénéfices, à la hauteur du standing et de la mission de SENELEC. Si le contrat entre les deux entités susmentionnées passe cette épreuve de la profitabilité, les adeptes de l’économie libre n’y trouveront rien à dire. 

D’un autre coté, selon la théorie des groupes d’intérêts, une entreprise doit être gérée de manière à ce que tous les groupes dont les intérêts sont liés aux siens, en bénéficient et qu’il faille assurer leurs droits dans les décisions susceptibles d’avoir des effets sur leur bien-être. 

Dans le cas présent, les groupes d’intérêts ici sont l’Entreprise SENELEC, ses Actionnaires donc l’État du Sénégal, ses Dirigeants se composent du Conseil d’Administration et de la Direction exécutive, ses Fournisseurs dont fait partie AKILEE, ses clients que sont les Sénégalais, la Collectivité assimilable au Sénégal et ses Employés, syndiqués et non syndiqués. 

Commençons par l’Entreprise, SENELEC, qui pour résorber des pertes d’exploitation dans la collecte et le traitement des données de consommation et de facturation de ses Clients, s’attache les services d’un fournisseur de compteurs dits intelligents, pouvant lui permettre avec un investissement annuel de 18.7 Mds sur 10 ans, de ne plus subir de pertes et de faire des économies de plus de 500 mds sur 10 ans. 

Cette entrepris- là trouve forcément intérêt dans la décision de nouer contrat avec AKILEE, si tant est que ses Dirigeants veuillent la rendre profitable pour ses Actionnaires. Actionnaires dont il est ici question du Sénégal. 

Les Dirigeants, en l’occurrence Mactar Cissé et son successeur Papa Demba Bitèye aujourd’hui et le Conseil d’Administration de SENELEC, même dans leurs principes de gestion les plus stricts, ne peuvent avoir que des intérêts de rentabilité de leur organisation, en lui faisant gagner 500 mds pour un investissement de 187 mds. Ils failliraient à leur mission de bonne gestion en ne souscrivant pas un tel contrat. Loin d’être léonin comme le prétendent certains. 

Les fournisseurs de SENELEC, autre groupe d’intérêt dans l’entreprise, peuvent dans le cas d’espèce n’avoir aucun intérêt dans le contrat AKILEE si son exécution remet en cause certains de leurs marchés acquis ou à venir. La réalisation d’objectifs de gestion voudrait que leur divergence passe après les intérêts et la rentabilité de SENELEC, sauf si en concurrents éconduits, ils étaient eux-mêmes la source des griefs contre ledit contrat. Dés lors, on comprendrait mieux tout le bruit autour de cette question. AKILEE comprendrait aussi qu’en affaires, il n'y a pas de cadeaux. 

Les Clients de SENELEC que nous sommes n’avons d’intérêt que si le service de l’entreprise qu’elle nous facture s’améliore et que le rapport Qualité/Prix est aussi à notre avantage. Dans un contrat qui lui fait économiser autant de Milliards, nous sommes en droit d’attendre des ristournes sur les prix et une continuité du service. Il est vrai que les délestages ont fortement diminué mais les prix de l’Électricité sont encore parmi les plus chers en Afrique (18 cents du Dollar le Kilowattheure contre 14 cents en moyenne africaine et 4 cents en Asie du Sud). 

La Collectivité comme groupe d’intérêt est ici assimilée au Sénégal. Du contrat AKILEE, le pays ne peut être que bénéficiaire. En perspective des bénéfices, l’État peut réorienter ses subventions à l’Entreprise vers d’autres secteurs ou bien en diversifier les formes pour mettre plus l’accent sur l’accès universel à l’Électricité. Nos compatriotes des zones rurales et éloignées souffrent souvent et beaucoup de cette rupture d’égalité. Tout aussi sénégalais que ceux dans les centres urbains, ils ont aussi droit au courant électrique et à son service continu. C’est aussi ca la mission de Service public. L’ASER et ses Concessionnaires n’ont pas encore fait le tour du pays. SENELEC le doit. 

Des employés de SENELEC, nous ne dirons que peu. Les travailleurs représentés au CA ont surement bien vu l’intérêt des employés dans ledit contrat pour l’avaliser. Si certains d’entre eux, une minorité, reviennent pour en rajouter au bruit, il faudra bien se demander s’ils ne sont mus que par la défense des travailleurs et de leur entreprise. 

Au vu de toute cette conjonction parfaite d’intérêts pour le contrat AKILEE-SENELEC au bénéfice de l’Entreprise publique, il nous semble légitime de poser un certain nombre de questionnements sur toute cette affaire qui occupe l’opinion publique. Le DG actuel de SENELEC, Papa Demba BITEYE, avait-il connaissance du contrat qu’il dénonce aujourd’hui en tant que membre du Conseil d’Administration ou seulement agit-il de bonne foi pour la défense des intérêts de SENELEC? Le moment choisi est bien inopportun. Tout au long des négociations avec AKILEE, il siégeait bien au CA ou tout se décidait et où l’ex-DG donnait surement les informations afférentes à ce partenariat. 

Makhtar Cissé, ancien DG et actuel Ministre de tutelle de SENELEC, pouvait-il en âme et conscience engager une société publique nationale dans un contrat qui la léserait et le Sénégal avec? Surement pas. Au vu de ses états de services à la Douane et ailleurs, nous croyons foncièrement que cet homme ne s’aventurerait pas sur les sentiers nébuleux de la mal gouvernance et de la concussion. Ou bien comme le prétendent certains, Makhtar Cissé est trop propre dans le landerneau politique au point qu’il faille le jeter en pâture. 

Dernier point et pas des moindres dans notre réflexion, si AKILEE jeune entreprise sénégalaise des technologies n’est pas le cheval de Troie de la française EDF dans notre secteur énergétique, il faut bien lui faire de la place dans notre tissu économique. Alors le seul débat qui vaille, est de d’accompagner la poursuite de l’exécution du fameux contrat avec la création d’emplois nationaux et la fabrication des fameux compteurs ‘’intelligents’’ au Sénégal. Akilee pourrait constituer une grappe industrielle technologique autour des entreprises locales existantes et les Écoles d’ingénierie de nos Universités. C’est cela le patriotisme économique et la Préférence nationale dont nous nous réclamons. 




Moussa A. DIAW 
Gestionnaire d’Entreprise 
Mouvement Sénégal Préférence Nationale 
moussaonline@gmail.com



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