Coumba Gawlo Seck « De nos jours, plus personne n’est en sécurité chez soi »


Rédigé le Mercredi 22 Mai 2019 à 22:11 | Lu 157 fois | 0 commentaire(s)




Coumba Gawlo Seck « De nos jours, plus personne n’est en sécurité chez soi »

Il est de notoriété publique que la chanteuse Coumba Gawlo Seck est une défenseure acharnée des causes féminines. Dernièrement, d’effroyables meurtres ont été notés au Sénégal. “EnQuête’’ lui a tendu le micro pour analyser la situation avec elle. Pour l’auteure de “Teru Waar’’, les facteurs en cause de la recrudescence de la violence sont nombreux. Elle préconise des solutions et se dit partagée sur la question de la peine de mort.

Vous êtes ambassadrice de l’Unfpa sur certaines questions liées aux femmes et vous vous illustrez souvent dans les combats de femmes. Que vous inspirent tous ces crimes odieux de femmes, de jeunes filles survenus dernièrement au Sénégal ?

Je veux d’abord préciser que je suis ambassadrice de la thématique du Dividende démographique, de l’autonomisation des femmes au Sahel pour l’Unfpa. Je suis également championne de l’Unfpa pour des thématiques ou des combats comme le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, plus connues sous le nom de l’excision. L’institution me confie beaucoup de missions dans le domaine du genre, de la sensibilisation, du plaidoyer, comme d’autres institutions d’ailleurs, à l’image de l’Unicef, de l’Onudi, etc. Pour répondre à la question, je trouve ce qui se passe déplorable. Je suis profondément attristée par toutes ces violences basées sur le genre et dont sont victimes les femmes et les petites filles. Je trouve que quelque chose doit être fait. De nos jours, plus personne n’est en sécurité chez soi. Les femmes particulièrement, car on a l’impression qu’elles sont la cible principale avec les petites filles. Il est important que des mesures fortes soient prises et des sanctions faites afin d’éradiquer ce phénomène.

Etes-vous de ceux qui prônent le retour de la peine de mort ?

Je suis partagée. Pour moi, nul n’a le droit d’ôter la vie à qui que ce soit. Mais quand je pense qu’une personne, sans état d’âme, sans aucun scrupule, peut regarder une autre personne dans les yeux et lui ôter la vie sans hésiter, je me demande ce qu’on doit faire d’elle. Faudrait-il avoir de la compassion pour elle ? Je me pose la question qui mérite qu’on réfléchisse dessus. Elle mérite d’être revue. Aujourd’hui, le taux de criminalité est énorme chez nous et cela n’est pas seulement dû à la violence, mais plutôt à plusieurs facteurs. Il faut définir ces derniers, les analyser et voir comment les maitriser en essayant de trouver des solutions. L’un des remèdes est la sanction. Il faut également plus de dispositions sécuritaires.

Je trouve qu’au Sénégal, les frontières sont trop poreuses. Accéder au pays est trop facile. Je suis quelqu’un qui voyage beaucoup. Quand on va ici tout près, en Mauritanie, par voie terrestre, si l’on devait faire 5 heures, on risque d’en faire 7. Parce que chaque 30 minutes, il y a des haltes, des contrôles.

On n’y entre pas n’importe comment. Le Sénégal est réputé être un pays d’une grande générosité, d’une grande hospitalité, ce qui nous empêche parfois de faire la part des choses. La générosité n’empêche pas d’être exigeant. Il faut contrôler les frontières, limiter les entrées, vérifier qui entre chez nous et qui en sort. Aujourd’hui, il y a beaucoup de facteurs qui accroissent le taux de criminalité chez nous.

Comme quoi ?

Je peux donner l’exemple des bars. Chez nous au Sénégal, on ouvre les bars n’importe comment et n’importe où. Allez dans certains quartiers du Sénégal, il y a tellement de bars. Ils sont ouverts dans des zones populeuses et à proximité des habitations. Naturellement, face à de pareilles situations, cela pousse les enfants à boire de l’alcool et même certaines filles à se prostituer. Celles-ci encourent davantage le risque d’être exploitées, violées, parce que ce sont des personnes droguées ou ivres qui fréquentent ces bars-là.

C’est donc source d’agressivité et de violence. C’est quelque chose qu’il faut bannir. Il y a le dispositif sécuritaire. On peut aller d’un quartier à un autre, faire des kilomètres et ne pas rencontrer de policiers sur la route, à certaines heures de la nuit. Si jamais l’on est attaqué, qui va intervenir ? Personne ! Quand quelqu’un arrive, le mal est déjà fait. Des gens sortent des banques en plein jour et on leur arrache leur sac. Si l’on ne fait pas attention, l’on peut y perdre sa vie.



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