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Bassirou Diomaye Faye- Ousmane Sonko : La guerre des coalitions


Rédigé le Vendredi 14 Novembre 2025 à 13:14 | Lu 74 fois | 0 commentaire(s)



En dépit des médiations annoncées pour rapprocher les positions entre le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, la rupture semble évidente. En cause, la Présidentielle de 2029.


La lettre du président Diomaye annonçant le limogeage de Mme Aïda Mbodji de la présidence de la coalition “Diomaye Président” est vraisemblablement irréversible. La presse a informé que le chef de l’État a évoqué en Conseil des ministres sa décision de nommer Aminata Touré à la tête de la coalition “Diomaye Président”, en remplacement de Aïda Mbodji. “Avec le calme et la retenue qu’on lui connaît, le président de la République a pleinement assumé sa décision”, explique-t-on.

Diomaye Faye, est d’abord longuement revenu sur l’historique de la coalition qui l’a porté au pouvoir puis retracé son évolution depuis qu’il a adressé à sa désormais ex-coordinatrice, Aïda Mbodji, le 10 septembre dernier, un courrier pour attirer son attention sur la nécessité de restructurer l’entité dans le but de la rendre plus opérationnelle. “Sans langue de bois, mais dans un langage d’une grande courtoisie,

D'après le journal Point Actu, Bassirou Diomaye Faye a tenu à préciser que lui, en tant que président de la coalition, ne l’a jamais dissoute et que personne ne l’avait jamais entendu évoquer ni formaliser une telle décision”, souligne la même source. La séance d’explication présidentielle s’est déroulée en l’absence du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui a pris deux semaines de congés pour se reposer, d’après la version officielle. Mais Diomaye Faye “n’a à aucun moment évoqué une dissension avec son Premier ministre”. Non plus, il “ne s’est guère attardé sur les termes, d’une rare fermeté, du communiqué de Pastef” contestant sa décision d’écarter de la tête de la coalition “Diomaye Président” Aïda Mbodji au profit de Aminata Touré.

Cette position affirmée en Conseil des ministres vient donner du poids à la volonté du chef de l’Etat de tenir sa coalition. Même si, comme on le rappelle, Bassirou Diomaye Faye avait indiqué à la veille du Dialogue politique s’être déchargé de toute fonction politique pour s’en tenir à une position d’équidistance par rapport aux partis politiques. Diomaye Faye plonge les mains dans le cambouis politique à partir de la coalition qui l’a porté au pouvoir. C’est une décision qui consacre un tournant majeur dans les rapports entre les deux têtes de l’exécutif sénégalais.

Le président Bassirou Diomaye Faye a officiellement mis fin à la mission d’Aïda Mbodj à la tête de la coalition «Diomaye Président». Dans une correspondance datée du 10 septembre 2025, le chef de l’État a salué l’«engagement» et le «dévouement» de l’ancienne ministre, tout en annonçant la désignation de Mimi Touré, ancienne superviseur général de la campagne électorale en mars 2024, pour conduire la nouvelle phase de la coalition, désormais placée sous le signe de la «restructuration et de l’efficacité opérationnelle».

Selon les termes de la lettre, le président Faye estime que la coalition doit se réorganiser afin d’être «plus opérationnelle, mieux structurée et pleinement performante, au service du projet commun». Une feuille de route qui confie à l’ancienne Première ministre la lourde tâche de rebâtir le socle politique du camp présidentiel, dans un contexte marqué par des tiraillements internes et des signaux d’essoufflement. La décision intervient dans un climat politique déjà assez tendu. Samedi dernier, lors de son Téra meeting, le Premier ministre Ousmane Sonko avait mis en garde contre «des manœuvres visant à écarter Aïda Mbodj» de la présidence de la coalition, martelant qu’il ne saurait «l’accepter». Trois jours plus tard, soit le mardi 11 novembre 2025, le chef de l’État,

Bassirou Diomaye Faye, prend le contre-pied de cette déclaration, en officialisant la nomination de Mimi Touré à la tête du processus de refondation. Selon certaines sources, Diomaye Faye justifie sa décision par la «léthargie» et les «facteurs de division» persistants au sein de la coalition, malgré «l’intérêt croissant de nouvelles personnalités politiques» souhaitant la rejoindre. Un «constat d’échec collectif», que le président entend corriger par une restructuration «marquée du sceau de l’ouverture et de la recherche de l’efficience». La désignation de Mimi Touré, figure emblématique de la scène politique, ancienne superviseur général de la campagne électorale de mars 2024, apparaît ainsi comme un signal fort de reprise en main. «Je ne doute point que son expérience, son engagement et son esprit fédérateur nous seront d’un grand apport», a souligné, le président Diomaye Faye, précisant que cette refonte doit aboutir à une coalition «plus forte, au service de la vulgarisation positive de l’action gouvernementale conduite par le Premier ministre Ousmane Sonko».

Dans un communiqué rendu public quelques heures après la diffusion de la lettre de Diomaye Faye, le Bureau politique répond au chef de l’Etat. Dans un communiqué, Pastef dit avoir pris note avec satisfaction de la volonté exprimée par Bassirou Diomaye Diakhar Faye de restructurer la coalition dénommée « Diomaye Président », dans le but de déboucher sur une coalition plus forte, « au service de la vulgarisation positive de l'action du Gouvernement ».

Toutefois, le parti PASTEF tient à faire les rappels et précisions suivants : il considère que le projet de restructuration évoqué a déjà été entrepris. En effet, ajoutent Ousmane Sonko et ses camarades, après l'élection présidentielle de mars 2024, la tâche a été confiée à la coalition, ainsi qu'à sa présidente de la Conférence des leaders, Aïssatou Mbodj, afin d'y travailler. Cela a abouti à la production de tous les projets de textes préparatoires, notamment la charte, le règlement intérieur et la structuration.

Au terme d'un processus inclusif, ces textes ont été partagés avec toutes les parties prenantes réunies dans le groupe de la Conférence des leaders, et sont en attente de validation. Un nom a même été proposé pour la nouvelle coalition : APTE (Alliance Patriotique pour le Travail et l'Éthique), considérant que « Diomaye Président » a atteint son objectif électoral, apprend le communiqué. “Le PASTEF rappelle que Bassirou Diomaye Faye n'a pas le pouvoir de démettre Aïssatou Mbodj, qui a été désignée par la Conférence des leaders.

Le PASTEF rappelle également que la coalition n'a jamais eu comme président Bassirou Diomaye Faye, qui en était uniquement le candidat”, indique le BP. Le communiqué précise que le PASTEF et ses alliés ne se reconnaissent dans aucune initiative coordonnée par Madame Aminata Touré, avec qui ils ne partagent « ni les mêmes valeurs ni les mêmes principes ». Le Parti informe qu'il poursuit son agenda consistant, d'une part, à fusionner avec des organisations alliées et à élargir sa base militante, et d'autre part, à parachever la coalition APTE, sous la présidence d’Aïssatou Mbodj. C’est donc clair, chaque camp tient sa coalition.

L’enjeu est, sans conteste, la future Présidentielle. Diomaye Faye a-til vu dans la gestation de APTE sa “mise à mort” au profit d’une candidature d’Ousmane Sonko en 2029 ? On peut bien le croire. Nombre d’indiscrétions indiquent, en effet, que le chef de l’Etat entretient l’ambition, comme le lui permet la Constitution, de briguer un second mandat. Une ambition qui se heurte à la volonté affichée par les proches d’Ousmane Sonko de le porter au pouvoir. C’est en quoi il est quasiment impossible de rapprocher les positions du président et de son Premier ministre. Un duel pour la présidentielle qui éclate assez prématurément.
 
 
 


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