Avec du mercure rouge et blanc: Le trio voulait laver des billets noirs estimés à 9 milliards de Fcfa


Rédigé le Samedi 29 Décembre 2018 à 12:20 | Lu 3517 fois | 0 commentaire(s)




Des Djinns qui emportent le mercure 

et laissent à la place des billets propres, 98 faux billets en coupures de 10 000 Fcfa qui seraient ramassés dans la rue, une rame de papier et un cutter pour combler des heures libres en écrivant, un dérivé du mercure extrait du thermomètre qui serait recommandé par un marabout pour des talismans et des incantations…Ce sont quelques explications tirées par les cheveux, données par des suspects, arrêtés par la Sûreté Urbaine dans une affaire de lavage de billets noirs estimés à 9 milliards de Fcfa. 

T. Adongon alias Mouhamed Diop, né en 1977 à Abobo en Côte-d’Ivoire, transitaire, M. Diouf, courtier, né en 1974 et E. H. M. S. Diaw, commerçant né en 1974, ont été déférés devant le Procureur de la République par la Sûreté Urbaine pour « association de malfaiteurs, détention et production de faux billets de banque, blanchiment de capitaux, détention de mercure sans autorisation administrative, faux et usage de faux en documents administratifs ». 

Lors d’un contrôle de routine, T. Adongon a été interpellé avec une carte nationale d’identité (Cni) version Cedeao et une carte d’électeur sénégalais avec sa photo sous le nom de Mouhamed Diop. 

Une fois au poste de Police, l’exploitation du téléphone portable d’Adongon a permis de découvrir des discussions via WhatsApp (audios, images, vidéos) entre lui et deux de ses contacts. Dans leurs conversations, ils parlaient d’achat de mercure pour le lavage de billets noirs d’une valeur de 9 milliards de Fcfa. 

Interrogé, l’Ivoirien reconnaît les faits sans difficulté. Au sujet de la Cni et de la carte d’électeur qu’il détient depuis 1999, il dit les avoir obtenues en produisant un faux extrait de naissance, avec une filiation typiquement sénégalaise, sans passer par le circuit de naturalisation. A l’époque, c’est un rabatteur qui officiait à la mairie de la Médina qui lui avait vendu le document à 2000 Fcfa. Muni de ce faux acte, il l’a déposé et obtenu une Cni et une carte d’électeur avec lesquelles il a voté en 2000. 

Les perquisitions aux trois domiciles qu’il a indiqué à Colobane, sur l’avenue Lamine Guèye et à Bayakh ont été infructueuses. D’ailleurs, personne ne connaît T. Adongon à ces endroits. 

En ce qui concerne les discussions sur WhatsApp, l’Ivoirien indique qu’il s’adressait à « Mback » et « Khadim Saint-Louis ». Les séquences montrent l’expérimentation de lavage par mercure qui ont été envoyés par « Mback » qui s’appelle en réalité M. Diouf. Ce dernier l’a chargé de proposer en vente le mercure à Khadim qui serait en possession de 9 milliards de Fcfa en billets noirs à laver. 

M. DIOUF RECLAMAIT 8 MILLIONS DE FCFA POUR LE LAVAGE 

Dégageant toute responsabilité, Adongon a soutenu n’avoir joué qu’un rôle d’intermédiaire même s’il a reconnu « dans une autre vie » avoir exercé le métier de laveur de billets noirs. De toutes les façons, la transaction n’a pas été faite parce que M. Diouf réclamait 8 millions de Fcfa pour deux flacons de mercure rouge qu’il détenait. Khadim n’avait pas encore déboursé cette somme. 

M. Diouf a reconnu avoir envoyé les images à Adongon, mais lui aussi insiste pour dire qu’il n’est qu’un intermédiaire. En réalité, déclare-t-il, les images ont été envoyées par un certain Mansour, véritable propriétaire du mercure rouge. Une photo d’un tube contenant ce produit a été trouvée sur le portable de M. Diouf. 

LES DJINNS CONSOMMENT LE MERCURE ET LAISSENT DES BILLETS PROPRES. 

Selon ce dernier, Diaw lui a dit que les Djinns consomment le mercure et laissent des billets propres. 

E. H. M. S. Diaw, dit Mansour a lui aussi été arrêté. Dans son armoire, il y avait 98 faux billets en coupures de 10 000 Fcfa, deux tubes en verre contenant du mercure rouge et du mercure blanc, un cutter pour couper le papier, une rame de papier, un tube contenant des puces de téléphone dont certain d’opérateurs de téléphonie étrangers, un lot de documents administratifs composés de passeports sénégalais et bissau-sénégalais, des Cni sénégalaises, etc. 

Au sujet des billets, E. H. M. S. Diaw a dit les avoir ramassés dans la rue et ce n’est qu’une fois chez lui, qu’il s’est rendu compte du caractère faux. 

Pour ce qui est des tubes de mercure rouge et blanc, il essaie sur ce point aussi de jouer au plus fin en déclarant qu’il s’agit d’un élément extrait du thermomètre, un dérivé communément appelé « Betekh ». Ces produits ne sont nullement destinés au lavage de billets noirs, mais lui ont été recommandés par son marabout pour des incantations et de talismans. 

Quid de la rame de papier et du cutter ? Eh bien, Monsieur dit être écrivain à ces heures libres, qui a besoin de ce matériel pour ces inspirations. 




( Hadja Diaw GAYE ) L'As
 
 


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