« Trop de légèreté et de zones d’ombre dans ce projet de Akon City ! Le comble c’est que personne ne cherche à comprendre où ne pose les bonnes questions… »
L’inquiétude est de l’imam Ahmadou Makhtar Kanté, s’exprimant au téléphone de Dakaractu, précise ne nourrir aucun préjugé vis-à -vis de Akon mais souhaite que la nébuleuse cesse pour que nul n’en ignore.
« Déjà je ne comprends pas pourquoi personne n’en parle. Même pas vous de la presse, alors qu’il s’agit d’extirper des terres à des citoyens Sénégalais. Pour beaucoup moins que ça, tout le monde en parlait. Et ce silence des députés? » Pour lui, quand quelqu’un s’engage dans un projet aussi fabuleux alors qu’il avait précédemment promis et échoué dans ses ambitions « d’électrifier l’Afrique et de développer la riziculture au Sénégal », il y a nécessité de ne rien laisser se faire dans l’obscurité.
LES EXIGENCES
Visiblement engagé à ne point laisser cette cité se construire dans ce contexte « nébuleux », l’Imam, avant tout coup de pioche, exige :
– que soit publié le cahier de charges. Pour notre interlocuteur, c’est à partir de ce cahier de charges que les populations sauront si le projet mérite que leurs terres soient données à autrui ou non.
– que soit dite la vérité sur l’identité des vrais investisseurs. L’Imam est d’avis que le chanteur Sénégalo-Yankee ne saurait se prévaloir à lui seul d’une telle fortune. « S’il y a des sociétés derrière, qu’on nous le dise et qu’on nous dise de quelles sociétés il s’agit. Nous voulons la liste de tous les investisseurs. Une telle fortune, 6 milliards de dollars… vous comprenez ce que je veux dire. »
– qu’on donne aux Sénégalais les vrais chiffres. L’Imam estime qu’il y a trop de chiffres différents ventilés par rapport à la superficie de terres qui sera affectée à ce projet. « Parfois, c’est 518 hectares, parfois c’est plus de 1.000 hectares « , s’ennuie-t-il.
– qu’on dise aux Sénégalais à partir de quel régime ces terres ont été cédées. À en croire notre interlocuteur, nul.ne sait encore si ces centaines d’hectares ont été attribuées au bénéficiaire à titre de bail ou s’il s’agit de titre foncier. Dans les deux cas, il fera remarquer que l’on assiste au Sénégal, de plus en plus, a un bradage des terres au profit de personnes riches et à une privatisation du foncier, « au moment où le pays ne dispose pas encore, selon lui, de lois officielles sur le foncier. »
Il précise que « ce constat découle de faits réels et prive les populations de leurs terres. »
– que des études environnementales et sociales soient faites afin de déterminer l’impact de ce projet sur le Sénégalais et sur son environnement ! Imam Kanté trouve absurde ces manquements. « Ces études doivent être faites. Au cas où elles seraient déjà faites, on doit les publier pour que les experts puissent l’apprécier. Même pour un hôtel, on est obligé de faire de telles études. »
– qu’on explique aux Sénégalais ce que renferme cette expression « Zone fiscale spéciale. « C’est quoi une zone fiscale spéciale ? » s’exclame-t-il. » Nous avons besoin de savoir! »
MISES AU POINT
Pour que toutes ces questions trouvent réponse, l’Imam confie, entre autres initiatives » « que les députés auditionnent le projet. Ce n’est pas tout. Ils devront aussi auditionner le ministre du tourisme et le Directeur général de la Sapco ».