Honte. Oui, honte à ceux qui célèbrent, trinquent et paradent pendant que le bas peuple s’étouffe sous le poids de la vie chère. Honte à ceux qui ont transformé la misère du citoyen en simple bruit de fond, couvert par le vacarme des soirées mondaines et des déclarations creuses.
Aujourd’hui, les familles comptent les pièces avant d’entrer dans le marché. Les jeunes, eux, comptent les jours avant de perdre l’espoir. Les travailleurs portent le pays, mais c’est leur propre quotidien qui les écrase. Pendant ce temps, ceux qui tiennent les rênes de l’État dansent comme si tout allait bien, comme si le pays n’était pas en train de suffoquer.
Nous ne parlons pas seulement de difficultés économiques. Nous parlons d’injustice. Nous parlons d’un système où l’effort de la majorité alimente le confort d’une minorité. Où les discours remplacent l’action. Où la promesse prend la place du progrès. Où les sourires devant les caméras effacent les larmes derrière les portes closes.
Le peuple n’est pas aveugle. Le peuple n’a pas oublié. Et le peuple ne se taira plus.
Ce pays mérite mieux qu’un spectacle. Il mérite une gouvernance consciente, ancrée, responsable. Il mérite des dirigeants qui écoutent avant de parler, qui travaillent avant de se pavaner, qui se battent aux côtés du citoyen – au lieu de l’observer de loin.
Nous ne demandons pas la charité. Nous exigeons la dignité.
Parce que le Sénégal n’a jamais été un dancefloor pour privilégiés.
Le Sénégal est une terre de lutte, de sueur, de foi et de victoire.
Et l’histoire, elle, n’épargne jamais ceux qui dansent sur la souffrance du peuple.
Ndeye Sow leila.
La Républicaine
