Pourquoi Donald Trump persiste-t-il à faire le Mal ? [Tribune]


Rédigé le Samedi 26 Mai 2018 à 00:11 | Lu 120 fois | 0 commentaire(s)



-... Pourquoi faire le Mal ? - Parce que le Bien est déjà fait. - Qui l'a fait ? - Dieu le Père. Moi, j'invente. Ce dialogue, extrait de la pièce de Jean-Paul Sartre, Le Diable et le Bon Dieu, pourrait caractériser l'insaisissable Donald Trump dont l'ambition ultime semble être de s'acharner à démolir tout ce qui a été fait de bien par ses prédécesseurs.


Pourquoi Donald Trump persiste-t-il à faire le Mal  ? [Tribune]

Après l'abandon par les Etats-Unis de l'accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique, le retrait du traité sur le nucléaire iranien, n'est que le dernier exemple de l'entreprise de démolition menée par l'actuel chef de la Maison Blanche. Chaque transgression conduit l'Amérique à se retirer un peu plus du jeu diplomatique et à compromettre davantage la stabilité mondiale.

La seule défense que l'on puisse trouver à Trump réside dans l'échec spectaculaire de la plupart des politiques qui ont été menées avant lui. Pour rester dans le registre du Bien et du Mal, cher aux Américains comme à Jean-Paul Sartre, l'enfer est, en effet, pavé de bonnes intentions. Vouloir -ou prétendre vouloir- faire le Bien n'a jamais suffi à y parvenir, comme entend le démontrer Le Diable et le Bon Dieu, la pièce de notre auteur existentialiste.

La guerre contre l'Irak de Saddam Hussein était censée, selon George W. Bush et ses partisans néoconservateurs, amener la démocratie au Proche-Orient. Cette guerre était tellement «juste» que l'on a jugé légitime de la mener sous de faux prétextes. Elle n'a fait que plonger la région dans le chaos, favorisant la montée en puissance des véritables ennemis de Washington, qu'il s'agisse de la République islamique d'Iran ou des terroristes de l'Etat islamique. Il en est de même pour les dix-sept années d'intervention de l'Otan en Afghanistan, pour l'aventure libyenne voulue par Nicolas Sarkozy, sans parler du résultat désastreux de l'inaction occidentale en Syrie.

Les politiques qui se plaignent du succès des «populistes» feraient mieux de faire leur propre examen de conscience. L'Europe n'a-t-elle pas préparé sa propre déliquescence en s'élargissant sans consolider ou «approfondir» sa cohérence interne ? N'a-t-elle pas aidé Erdogan à installer son pouvoir islamiste en jouant la comédie d'une adhésion de la Turquie d'emblée improbable ? Qu'a-t-elle fait pour organiser et contrôler les migrations, pour combattre réellement le terrorisme islamiste ? On pourrait poursuivre à l'infini l'énumération des politiques savamment pensées par des technocrates éminents et qui ont abouti à des résultats inverses à ceux prétendument escomptés.

Alors, pourquoi ne pas essayer autre chose ? Bien souvent, devant la faillite des partis traditionnels, les électorats en sont réduits à se poser la question. Et à sauter dans le vide. Puisque l'on avait essayé de faire le Bien et que cela n'a pas marché, Trump et ses avatars populistes au Royaume-Uni, en Italie et ailleurs, tentent une autre voie. Les optimistes se disent que le résultat ne pourrait pas être bien pire. Et l'important, n'est-ce pas, c'est le résultat.

 
 
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Nous y sommes. Malheureusement - et c'était prévisible - les retombées positives se font attendre. Dans bien des cas, les effets pervers des politiques engagées par Trump se font déjà sentir. Ainsi, la Chine, qu'il prétend contenir, profite de son abandon de l'accord trans-Pacifique sur le commerce. Ici ou là, en revanche, il n'est pas tout-à-fait impossible qu'un concours de circonstances lui soit favorable. Par exemple, dans la partie de poker avec Kim Jong-un, le souci du Nord-Coréen de contrebalancer la Chine pourrait servir les desseins de l'apprenti sorcier américain bien davantage que ses propres rodomontades.

Puisque l'on dit que le pire n'est jamais sûr, l'addiction de Donald Trump à la politique du pire finira-t-elle par faire le Bien par inadvertance ? Il faut beaucoup d'optimisme pour y croire.

Quoiqu'il en soit, le monde semble être mû par des forces bien plus puissantes que le caprice d'un écervelé à la Maison Blanche, ou la volonté de bien faire un peu candide de son prédécesseur. À l'instar de ce qui a été manigancé à l'époque de l'Irak de Saddam Hussein, puis avec la Russie de l'après guerre-froide, la marginalisation de l'Iran est sans doute jugée prioritaire par ce qu'il est convenu d'appeler le complexe militaro-industriel américain. Les affaires du monde obéiraient alors à une sorte de prédestination plus luthérienne qu'existentialiste, qui fournirait à Trump un alibi à toutes ses folies.
 



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