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PROMAD : À qui avaient profité les 3 % ?


Rédigé le Vendredi 30 Mai 2025 à 14:04 | Lu 68 fois | 0 commentaire(s)



Institué par décret présidentiel en 2021, le Programme de Modernisation de l’Administration des Douanes (PROMAD) visait à transformer profondément les services douaniers sénégalais. Pour financer ce vaste chantier, un prélèvement de 3 % avait été appliqué sur certaines marchandises mises à la consommation. Présenté comme une avancée majeure vers la rationalisation des recettes et la lutte contre la fraude, ce prélèvement était censé être un « ticket libérateur ». Pourtant, avec le temps, des zones d’ombre préoccupantes avaient émergé, mettant en lumière des pratiques troublantes.


Retour sur un prélèvement opaque, des circuits flous et le rôle controversé de Samir Bourgi

💰 Une réforme modernisatrice… entachée de soupçons
Dès sa mise en œuvre, le PROMAD avait été salué par plusieurs acteurs économiques, comme une mesure innovante. Il devait regrouper plusieurs frais en un seul paiement, améliorer la transparence et accélérer les délais de dédouanement.

Mais très vite, des opérateurs avaient fait état de pratiques peu claires. Selon plusieurs témoignages, les 3 % étaient versés non pas directement à l’État, mais à une société privée, dont le rôle précis n’avait jamais été officiellement détaillé.

👉 Première question : Quelle était cette société bénéficiaire ? Avait-elle été sélectionnée via un appel d’offres public ou sur la base d’un accord confidentiel ?

🕴️ Samir Bourgi : intermédiaire légitime ou figure de l’ombre ?
Le nom de Samir Bourgi avait commencé à circuler dans les milieux économiques et douaniers. Homme d’affaires bien introduit, il était présenté par certains comme un facilitateur ou un partenaire stratégique du dispositif PROMAD. D’autres, plus critiques, évoquaient un rôle occulte de collecteur ou de répartiteur des fonds, opérant dans un vide juridique total.

D’après plusieurs sources, une partie des 3 % aurait été captée par une ou plusieurs structures liées à Bourgi, au détriment d’une transparence publique. Des contrats auraient été signés en dehors de tout cadre concurrentiel, avec des circuits de rétrocommissions non documentés.

👉 Deuxième question : Qui avait autorisé le versement de fonds publics ou parapublics à des entités privées, sans mécanisme de reddition de comptes clair ?

🧍‍♂️ Avec qui partageait-il ces 3 % ?
La question cruciale restait celle-ci : Samir Bourgi avait-il agi seul ? Ou avait-il partagé ces sommes avec des agents publics, des décideurs administratifs ou des partenaires économiques tapis dans l’ombre ?

Plusieurs observateurs évoquaient des complicités dans certains segments de l’Administration, qui auraient permis à cette mécanique de fonctionner sans être inquiétée. En l’absence d’enquête judiciaire officielle, aucune preuve n’avait été formellement produite, mais le silence prolongé des autorités douanières sur ce sujet, renforçait les suspicions.

👉 Troisième question : Quelles relations liaient Samir Bourgi à certains décideurs publics à l’époque ? S’agissait-il d’un partenariat contractuel ou d’un système parallèle ?

⚖️ Et la justice dans tout cela ?
À l’époque, aucune procédure judiciaire n’avait été ouverte publiquement sur cette affaire, malgré les interrogations formulées dans la presse spécialisée et par certains syndicats de transitaires. Le pool judiciaire financier, pourtant compétent, n’avait pas communiqué sur une quelconque instruction. Ni l’OFNAC ni la Cour des comptes ni l’IGE, n’avaient, officiellement du moins, audité la gestion du PROMAD.

👉 Quatrième question : Pourquoi le silence des organes de contrôle ? Était-ce par manque d’informations, par choix politique ou par crainte de découvrir un système plus vaste ?

🧾 En quête de vérité et d’audit public
Le PROMAD, tel qu’il avait été conçu, avait des mérites évidents : moderniser l’administration, améliorer la traçabilité, renforcer la lutte contre la fraude. Mais l’opacité autour de son financement et de son exécution, avait gravement terni son image.

Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui appellent à un audit indépendant et public des flux financiers générés par le prélèvement PROMAD et à la publication des noms des sociétés bénéficiaires, des contrats signés, ainsi que des critères de sélection des prestataires.

Le cas du PROMAD rappelle qu’aucune réforme, si ambitieuse soit-elle, ne peut réussir durablement, sans transparence ni redevabilité. Le nom de Samir Bourgi, à tort ou à raison, restera associé à cette séquence obscure de la modernisation douanière sénégalaise — tant qu’une enquête judiciaire indépendante ne sera pas venue trancher et lever les zones d’ombre sur les 3 % qui posent tant de questions.


 


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