Nouveau Code de la presse: Macky Sall attendu mercredi sur sa promesse des décrets d’application


Rédigé le Mardi 5 Janvier 2021 à 12:48 | Lu 314 fois | 0 commentaire(s)



Lors de son grand entretien avec la presse nationale, juste après son adresse à la nation du 31 décembre dernier, le chef de l’Etat Macky Sall avait émisson souhait de soumettre le projet du code de la presse au prochain Conseil des ministres poursa promulgation. Naturellement, du côté des professionnels des médias, on salue cette décision du président tout en étant d’avis que la profession a nécessairement besoin d’être réglementée. Ils espèrent également voir enfin, le nouveau code de la presse connaitre son effectivité et que la promesse du président de la République ne soit pas juste un effet d’annonce.


Cependant, les raisons évoquées par le président de la République, justifiant le retard de l’applicabilité du code de la presse par sa volonté de ne pas fonctionner sous la pression sont loin de convaincre les acteurs du secteur médiatique. « Ce code a été voté en 2017 après être resté presque 10 ans dans les tiroirs. Ce n’est qu’à cette date que les députés ont finalement décidé de voter ce code. Depuis lors, le code de la presse n’est pas entré en vigueur. En principe, pour que ce code soit effectif, il y a ce qu’on appelle le décret d’application.

Le décret d’application, évidemment, les acteurs du secteur l’attendent toujours. Ils ont travaillé et ont remis le code au ministre de la Communication qui a donné les conclusions des travaux au Secrétariat du Gouvernement. Actuellement, c’est là où bloque le document. Les acteurs ont travaillé et se sont entendus sur quelque chose. Finalement, on attendait simplement que cela soit entériné par le Gouvernement. Si le président dit: « Oui, j’ai bloqué le décret parce que simplement les journalistes ou les acteurs des médias avaient manifesté Â», c’est vraiment extraordinaire qu’un président puisse le dire. C’est comme si le citoyen n’a pas le droit de manifester de façon pacifique son mécontentement », renseigne Bacary Domingo Mané, membre du Cored et par ailleurs directeur de publication de mondeafrik.com.

BACARY DOMINGO MANÉ: « Ce qui va changer dans le statut du journaliste et le fonctionnement de l’entreprise de presse avec l’applicabilité du code… »
Selon M. Mane, dans ce code, la définition et le statut du journaliste sont revus. Ce, contrairement à ce qu’indique la loi antérieure « Est journaliste, celui qui tire l’essentiel de ses revenus dans le métier Â». Les cartes de presse des maisons disparaissent pour laisser place à la carte nationale de presse répartie en trois catégories. Une attribuée au journaliste en exercice dans un journal ; une autre carte de presse en détachement attribuée au journaliste qui est attaché de presse dans les structures et ministères. Et enfin, une carte honoraire attribuée aux journalistes en retraite qui en feront la demande.

« Qu’est-ce que cela change si vraiment le code venait à être respecté. D’abord, le statut du journaliste. Là, il y aura un grand changement. Dans les textes antérieurs, la loi ou les lois antérieures, le statut n’était pas aussi clair. On vous dira est journaliste celui qui tire l’essentiel de ses revenus du métier. Ça veut dire que tu peux être un planton ou quelqu’un qui travaille quelque part. Si ton grand frère ou neveu a un journal, l’essentiel est d’y travailler et d’avoir un salaire et de vivre avec. Or maintenant, ce qui va changer avec ce code de la presse, c’est qu’il y a deux portes d’entrée du statut du journaliste. Cela dit, est journaliste celui qui est sorti d’une école de formation dûment reconnue par l’Etat », confie monsieur Mané.

Qui ajoute: « Est journaliste celui qui est un licencié et a séjourné dans une rédaction durant deux ans. Et à l’issue de ce séjour-là, évidemment, il fera face à un jury qui va évaluer si les deux ans qu’il a passé dans une rédaction lui donnent vraiment le statut de journaliste. Voilà les deux portes d’entrée dans le métier qui sont très claires et qui ne sont pas comme la loi antérieure. C’est ça en termes de nouveauté. La deuxième chose que le code va apporter en terme de nouveauté, c’est la carte de presse. Â»

« Aujourd’hui, vous avez la carte maison. Le Témoin a sa carte, Sud quotidien a sa carte, Le Soleil, D-Media etc. Bref tout cela va disparaitre avec le code de la presse. C’est-à-dire, qu’il y aura une carte uniformisée. On l’appelle la carte nationale de la presse. Cette carte nationale donnera au reporter le statut de journaliste. Parce que celui qui n’a pas cette carte ne sera pas reconnu comme journaliste tout en sachant qu’il y a un certain nombre de dossiers qu’on demande à celui qui prêtant l’avoir. S’il remplit les critères, on lui donne la carte Â», raconte Bacary Domingo Mané dans les colonnes du Témoin.

Ce qu’il faut pour bénéficier du fonds d’appui au développement de la presse !
L’ancien reporter de Sud quotidien soutient que les entreprises de presse sénégalaises rencontrent en général des difficultés économiques. Et un fonds d’appui aux développements de la presse leur est réservé dans le code. A l’en croire, ceci permettra à ces organes de presse de créer des conditions pour leur développement.

C’est-à-dire, qu’ils peuvent bénéficier un emprunt d’argent. Et c’est le fonds qui se portera comme garant. « Une entreprise peut dire : pour développer mon secteur, j’aurais besoin d’une somme de 300 millions. On va examiner son dossier. Si c’est un dossier bancable, évidemment, on lui attribue cette somme. Voilà le principe. Pour accéder à ce fonds-là, les syndicalistes, le Synpics, le Cored et les autres conventions ont le rôle de lutter de manière à imposer à ceux-là qui prétendent avoir cet argent, d’être en règle avec les institutions sociales. Par exemple, si un patron de presse veut bénéficier de ce fonds, on vérifie s’il paie la cotisation de l’IPRES, les cotisations sociales. S’il n’est pas à jour, il ne pourra pas bénéficier vraiment de ce fond-là. Donc, en gros, c’est un fonds qui permettrait, au moins, à redresser les entreprises de presse qui sont à terre. L’autre point, c’est la déontologie. Désormais, le texte de la déontologie est inséré dans le code de la presse. Un journaliste qui ne respecte pas la déontologie est passible de sanction. On peut lui demander de payer une amande voire aller jusqu’à lui retirer la carte de presse Â» a conclu Bacary Domingo Mané. 

BAMBA KASSÉ DU SYNPICS « Cela ne servira pas grand-chose d’avoir un code de la presse voté, si la réglementation, l’actualisation des textes ne sont pas prises en compte »
Rien n’est gagné d’avance pour le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal, le Synpics. Qui dit attendre le décret de cette loi pour pouvoir donner son avis sur la question. « Dans la vie, toute activité a besoin de minimum de règles. Surtout quand il s’agit d’une activité à finalité publique. On a besoin que ce texte soit applicable pour qu’on puisse réglementer d’avantage le métier. Réglementer le métier, c’est réglementer l’accès au métier pour les journalistes et les travailleurs. C’est réglementer aussi l’accès au métier pour les promoteurs et les investisseurs. Ce qu’on appelle trivialement les patrons de presse. C’est règlementer également le fonctionnement du métier. C’est fixer des règles et des normes. Veiller à ce que la liberté d’expression soit une vraie réalité. Faire en sorte que les journalistes puissent travailler tranquillement et puissent rendre des comptes de leur travail. Le journaliste doit aussi savoir qu’il ne travaille pas pour lui. Il travaille pour le peuple. Et le peuple a des besoins spécifiques qu’il faut respecter. Son besoin principal est d’avoir une information objective qui puisse lui servir à quelque chose. Nous entendons impatiemment le prochain Conseil des ministres. Nous espérons que ces deux décrets, parce qu’il s’agit des deux décrets, qui peut-être, seront fondus en un seul. Mais nous attendons ces décrets pour pouvoir justement exprimer ce que nous pensons réellement Â» a précisé le secrétaire général du Synpics. Bamba Kassé soutient que le Sénégal a adopté depuis 2009 une attitude de renouvellement et de rajeunissement des textes (code de presse, et une loi qui porte sur la régulation, la loi d’accès universel à l’information) qui régissent les médias.

A l’en croire, c’est la conjonction de ces trois lois plus les décrets qui doivent les rendre opérationnels, et permettront d’avoir un nouvel écosystème des médias « Toujours est-il que cela ne servira pas grand-chose d’avoir un code de la presse voté si les autres éléments de réglementation, de l’actualisation des textes ne sont pas pris en compte. En tout cas, s’ils ne connaissent pas un début d’exécution. Une loi n’est jamais explicite, il faut toujours des lois complémentaires pour pouvoir vraiment la rendre effective. Donc nous avons besoin d’avoir toute une réglementation complémentaire pour permettre aux journalistes de faire leur travail Â» a estimé le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé dans les colonnes du journal Le Témoin.



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