
Depuis que le Président Macky Sall a prisle pouvoir, Aminata Touré, appelée affectivement Mimi par ses admirateurs, s’est révélée au monde politique. Même si elle a longtemps milité dans l’extrême gauche, c’est sa nomination en tant que ministre de la Justice qui va la révéler au grand public. Impossible de ne pas la remarquer. Avec sa carrure imposante et son sourire en coin, elle force le respect. Aminata Touré, avant d’occuper des fonctions étatiques est d’abord Militante des droits de l'Homme. Elle fut fonctionnaire à l'Onu, avant d’être cooptée comme ministre de la Justice dans le gouvernement d’Abdoul Mbaye (premier gouvernement formé par Macky Sall en 2012, Ndlr). En 2013 la femme politique adulée par les sénégalais pour avoir mener d’une main de fer le dossier Karim Wade, dans la traque des biens mal acquis, est nommée première ministre en remplacement de Abdoul Mbaye. Elle vient avec son fameux « on accélère la cadence » qui a été très vite adopté par les Sénégalais. Femme de caractère au verbe tranchant, Aminata Touré a su s’imposer par sa poigne dans un milieu qui fut longtemps la chasse gardée des hommes. Une position qui gênait évidemment certain membres de la mouvance présidentielle etsurtout la gente masculine. « Son ascension politique a pu créer des frustrations danslesrangsl’Apr », admet un membre fondateur du parti, dans un article publié par nos confrères de Jeune Afrique. Elle est mal aimée dans son parti car non seulement c’est une femme mais elle de ces « apéristes pure souche » qui ont suivi Macky Sall dès le premier jour, lorsqu’il a été mis au ban par l’ancien président Abdoulaye Wade, fin 2008, l’incitant à jouer sa propre carte. Cela expliquera peut-être sa débâcle au lendemain des élections locales de 2014 quand sa coalition l’a mise en selle pour affronter Khalifa Sall, sachant que ce dernier avait déjà la main mise sur le vote affectif de cette localité. Après son échec, elle fut déchue de son poste de premier ministre. Ceux qui croyaient l’avoir éliminé vont vite déchanter car elle sera nommée à la tête du Conseil économique, social et environnemental et devient la troisième personnalité de l’État sénégalais. Elle a beau prendre des coups, Mimi Touré, tel un roc ne se laisse jamais abattre. Elle se relève toujours tel un chat qui renait de ses cendres. Un retour en grâce susceptible d’aiguiser ses ambitions ? Certains avaient imaginé qu’elle feraitson grand retour au gouvernement, suite à la réélection de Macky Sall le 24 février. Mais c’est à la présidence du Conseil économique,social et environnemental (Cese) qu’Aminata Touré est réapparue, chassant du poste son homonyme Aminata Tall, qui avait été plusieurs fois ministre, puis secrétaire générale de la présidence, sous Abdoulaye Wade. Selon un habitué du palais de la République, celle qui fut ministre de la justice (2012- 2013) puis Première ministre de Macky Sall (2013- 2014) aurait « décliné la perspective de revenir au gouvernement ». Elle jouera un rôle important dans la réélection de Macky Sall en 2019. Plus tard, elle sera remerciée par le Chef de l’Etat Macky Sall qui va nommer à la tête du Conseil Economique Social et Environnemental, Idrissa Seck, un de ses plus farouches opposant avec qui il a renoué. Cependant Aminata Touré est toujours là, encore plus proche du Président Macky Sall et prêt à bondir pour faire face à l’opposition. En perspective des élections locales, Aminata Touré se voit renouveler la confiance du Président de la coalition présidentielle qui va la charger de coordonner, sur la plan national, les parrainages. Une décision qui fait encore grincer des dents dans la famille Apériste. Imperturbable, Mimi Touré n’est mue que par ses engagements auprès de sa famille politique et d’om viennent les coups elle est prête à les encaisser sans rechigner. Son parcours atypique en est témoin