Les "Khassaïdes" résonnent à Touba, à l'occasion du Magal


Rédigé le Mardi 1 Décembre 2015 à 18:13 | Lu 164 fois | 0 commentaire(s)



Nichée entre la grande mosquée, la bibliothèque et les anciens cimetières de Touba, la bâtisse servant de tribune aux ténors des "khassaides" n’attire guère l’attention.


Les "Khassaïdes" résonnent à Touba, à l'occasion du Magal
Inachevé, non peint, le bâtiment à l’allure négligée est pourtant l’un des plus importants points de convergence des pèlerins durant le Magal. Les "khassaides" - les poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur de la confrérie des mourides - sont entonnés avec une grande ferveur, durant 48 heures, la veille et le jour du Magal, à l’intérieur de la bâtisse. 

Passage obligé de grands noms de ces chants propres aux mourides, le site doit sa particularité à son emplacement, mais aussi à son passé. 

"C’est un espace sacré parmi les plus sacrés sur terre, parce que Serigne Touba (un nom donné à Cheikh Ahmadou Bamba, Ndlr) s’y retirait pour écrire des +khassaides+", confie Serigne Ndongo, l’un des responsables du site, également grand chanteur de ces poèmes. 

Outre Ndongo Thiam, d’autres célébrités du milieu mouride, tels que Serigne Modou Sy, Serigne Mountakha Guèye, Serigne Bollé Mbaye et Serigne Cheikh Guèye Mayib défilent dans la concession, pour tenir en haleine une assistance littéralement conquise. 

Le site est à l’image de la ville de Touba, où les poèmes écrits à la gloire de Dieu et à l’honneur du prophète Mohamed (PSL) sont déclamés jusque dans les quartiers les plus reculés. 

"En 1984, je souffrais de la tuberculose. Mon médecin, le docteur Delfine, m’avait interdit toute activité physique. Mais le jour du Magal, j’ai chanté devant la demeure de Serigne Abdoulahad Mbacké, qui abritait ce site à cette époque-là. Ainsi, la maladie que je devais traiter en 18 mois avait subitement disparu, alors qu’elle était diagnostiquée 45 jours seulement auparavant. Serigne Touba a fait cela pour moi", raconte Serigne Ndongo Thiam, très ému. 

Selon lui, le Magal se résume à la lecture du Coran, aux "khassaides", aux prières sur le prophète Mohamed (PSL) et au "berndé", c’està-dire les réjouissances. 
Après avoir migré de la devanture de la maison de Serigne Fallou Mbacké à celle de Serigne Abdoukhadre Mbacké, en passant par celle de Serigne Abdoulahad Mbacké, de grands dignitaires du mouridisme, la tribune des grands noms des "khassaides" a pris racine dans son cadre actuel, sur instruction de Serigne Saliou Mbacké, en 1991. 

Le site est administré maintenant, pour les besoins du Magal, par Serigne Moustapha Mbacké, l’un des petit-fils de Serigne Massamba Mbacké, le frère de Serigne Touba, à qui il confiait la relecture et la ponctuation des "khassaides", selon les historiens de la confrérie. 

Serigne Moustapha Mbacké est assisté de Serigne Modou Sy et de Serigne Ndongo Thiam. 

En dehors du Magal, le site accueille de grandes manifestations, telles que les prières des fêtes religieuses, notamment la Tabaski (Aïd-el kébir) et la Korité (Aïd-el fitr). 


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