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L'histoire d'Adama, décédée avec sa maman sur l'Autoroute à Péage


Rédigé le Mardi 16 Novembre 2021 à 10:42 | Lu 392 fois | 2 commentaire(s)




Après l’accident mortel survenu dans la nuit du vendredi au samedi sur l’Autoroute à péage et ôtant sur le coup la vie à la dame Maty Lô (45 ans) et à sa fille aînée, Adama Ndiome Fall (27 ans), les membres de la famille Ndiaye, sise au quartier Gadega de Mbour, ont finalement procédé, hier dimanche, à l’inhumation des deux membres de leur famille.
 
Adama Ndiome Fall qui rêvait de poursuivre sa carrière de mannequin à Paris, a malheureusement été mortellement fauchée dans un accident de la circulation, avec sa maman qui l’accompagnait, au moment où elles tentaient de revenir à la maison pour récupérer la carte sanitaire anti-Covid-19 de la jeune fille, en partance la même nuit pour Paris.
 
En ce début de matinée du dimanche 14 novembre 2021, le temps semble s’arrêter au domicile des Ndiaye, sis au populeux quartier de Gadega de Mbour. Ici, la famille Ndiaye, soutenue par les voisins, vit des heures sombres suite à l’accident de la circulation qui a coûté deux vies à cette fratrie, dans la nuit du vendredi au samedi dernier. Cette nuit-là, la jeune Adama Ndiome Fall et sa maman Maty Lô ont été tuées dans un accident survenu sur l’Autoroute à péage. Les membres de la famille Ndiaye peinent encore à réaliser cette tragédie si brusque et inattendue avec la perte de deux des leurs. Déjà, à 9 heures, alors que les hommes et autres notables du quartier s’affairent autour des dépouilles à la mosquée de la localité pour les derniers réglages avant leur inhumation, la demeure de la famille éplorée refuse du monde. Les amis, parents, proches et simples connaissances ont effectué le déplacement pour assister à l’inhumation de Maty Lô et de sa fille aînée Adama Ndiome Fall, décédées alors qu’elles se rendaient à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). Maty Lô accompagnait sa fille aînée Adama qui devrait se rendre à Paris.
 
Dans la cour de la maison, les femmes voilées, chapelet à la main, assises sur des nattes ou des chaises, peinent toujours à se ressaisir. En sanglots, elles crient à tue-tête les noms des défuntes que le voisinage décrit comme des femmes exemplaires sans aucun problème. Aux environs de 11 heures, après le départ du cortège funèbre pour le cimetière musulman de Mbour, Farimata Ndiaye, maîtresse des lieux, accompagnée d’une autre dame, tenant entre leurs mains la bassine contenant les habits des deux défuntes, franchissent le seuil de la maison mortuaire. Suffisant pour que les pleurs reprennent de plus belle. L’assistance devient inconsolable face à ce spectacle. Très sereine et visiblement forte, la septuagénaire vit dignement cette épreuve difficile. Elle ne manque pas d’indiquer ne jamais oublier, durant tout le reste de sa vie, tout ceci.
 
Le film du drame
 
«Je m’appelle Farimata Ndiaye et j’ai 72 ans. Je viens de perdre ma nièce Maty Lô et sa fille Adama Ndiome Fall qui ont péri dans un accident de la circulation dans la nuit du vendredi au samedi aux environs de 2 heures du matin. Au moment où Maty Lô accompagnait sa fille aînée, Adama Ndiome Fall, à l’Aéroport international de Blaise Diagne de Diass (Aibd)», souffle-t-elle. En réalité, Adama Ndiome Fall devrait se rendre à Paris pour sa carrière de mannequin qui était sa plus grande passion, selon Farimata Ndiaye. Qui poursuit que, vendredi, jour des faits, où rien ne présageait une si triste fin à ces deux personnes, surtout Adama Ndiome Fall, ma petite-fille a passé une journée agréable avec tout le monde, notamment les jeunes filles de son âge avec qui elle ne se sépare presque jamais. Avec sa joie de vivre qui ne laisse personne indifférent, l’ambiance de la famille était ce jour-là incommensurable.
 
 
«Son départ pour la France était à la fois une joie, mais aussi une peine, tellement Adama Ndiome Fall savait rendre son entourage heureux. Et la nuit, nous étions tous là quand sa maman, sa petite sœur, son cousin et sa cousine ont décidé, à bord du véhicule de son ami qui était au volant, de l’accompagner à l’aéroport», explique la dame. En cours de route, Adama Ndiome Fall réalise qu’elle a oublié son carnet sanitaire anti-Covid-19 à la maison. Du coup, ils ont décidé de faire demi-tour pour venir récupérer le Pass sanitaire. A hauteur du Campement Nguékhokh sur l’Autoroute à péage, leur véhicule 4X4 a heurté violemment un camion. Et sous la violence du choc, Maty Lô et sa fille Adama Ndiome Fall sont morts sur le coup et les autres s’en sont sortis avec de graves blessures.
 
Arame Fall, l’une des blessés, a appelée aux environs de 3 heures du matin pour informer de l’accident. Les membres de la famille qui ont appris le transfert des dépouilles et des blessés, se sont rendus à l’hôpital de Mbour. «Certains membres de ma famille n’ont pas voulu me dire la vérité. Ils me faisaient croire que les défuntes sont seulement blessées. Mais, l’attitude d’un des infirmiers m’a clairement édifiée sur ce qui s’est réellement passé», souffle Farimata Ndiaye.
 
 
 
La vie brisée d’un futur mannequin international
 
Adama Ndiome Fall était une fille radieuse, intelligente et bien éduquée. Avec un cursus scolaire exceptionnel, la jeune fille de 27 ans s’est, après l’obtention de son Baccalauréat, très tôt frayée un chemin pour réussir sa carrière professionnelle dans le mannequinat. Seulement, elle alliait sa passion avec une formation professionnelle dans une grande école de Dakar. Ceci, dans le seul but de venir en aide à sa pauvre maman qui, depuis plus de 30 ans, ne s’active que dans la vente de crèmes glacées et de jus locaux, selon la dame Farimata. Une activité qui l’a toujours permise de subvenir à ses besoins ainsi que ceux de ses enfants. «Maty Lô était une femme exemplaire qui ne s’occupait que de son travail. Et s’il y a aujourd’hui autant de monde à son décès, c’est parce que toute la population mbouroise l’a connue sérieuse avec ses trois (03) glacières dont elle ne se séparait presque jamais.
 
Quant à Adama Ndiome Fall, elle a toujours rêvé de devenir mannequin pour défiler sur les podiums de Paris et avoir de quoi entretenir dignement sa maman et ses frères et sœurs», relate Farimata Ndiaye. «Déjà, même au Sénégal, elle avait commencé à défiler pour certaines célébrités. C’est une fille qui ne passe jamais inaperçue. Elle était aimable avec tout le monde. Elle est décédée à la fleur de l’âge avec beaucoup d’ambitions et un goût inachevé du mannequinat. Alors que sa maman ainsi que de bonnes volontés ont dépensé des sommes faramineuses pour lui permettre d’atteindre son objectif. Et malheureusement, le destin en a décidé autrement. Nous ne pouvons que s’en remettre à Dieu, le Tout-Puissant, et prier pour le repos éternel de leur âme», conclut la dame Farimata Ndiaye, cette ancienne secrétaire de direction des Domaines de Nianing, pendant 37 ans.



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