Plus grave que le spectacle, il y a la méthode. Elle révèle un mépris profond pour la légalité et une personnalisation du pouvoir qui menace les fondements de notre République.
L'occupation de l'esplanade du stade Léopold Sédar Senghor, durant des jours, pour préparer une activité dont l'autorisation officielle était limitée au 8 novembre de 16h à 21h, n'est pas un détail logistique. C'est un acte de défiance, le message d'un pouvoir qui se place au-dessus des règles communes qu'il est censé garantir.
Cet abus est d'autant plus choquant qu'il s'est doublé d'une attaque frontale contre l'état de droit. Au moment même où le parti au pouvoir s'octroyait l'espace public hors de tout cadre légal, ses « bras légaux » tapis dans l'administration territoriale interdisaient une manifestation pacifique de citoyens à Sacré-Cœur.
Ce deux poids, deux mesures est la signature des régimes autoritaires : la loi est un instrument de confort pour le Prince et une arme de répression contre le citoyen.
Cette posture despotique sert à masquer une vacuité abyssale. Alors que son gouvernement n'a encore posé aucun acte de nature à rivaliser avec les bilans concrets des précédents régimes, il s'illustre par une logorrhée d'excuses et de justifications. Le pouvoir actuel, qui avait promis la rupture, n'a fait que remplacer ses prédécesseurs.
Pire, en moins de deux ans, il a déjà dépassé en termes d'actes injustes ce qui relevait du passif immatériel des régimes déchus. L'instrumentalisation politique de la justice, la confusion entre l'ego du chef et l'autorité de l'État, et la chasse aux voix dissidentes ne sont pas des échecs de gouvernance ; ce sont les symptômes d'un despotisme populiste qui voit l'opposant comme un traître et la contradiction comme une sédition.
Le « Tera-meeting » n'était pas un dialogue avec le peuple. C'était le monologue messianique d'un pouvoir qui, n'ayant rien à construire, se contente de dénoncer. Il a confondu la ferveur militante avec un projet de société et la parole du tribun avec la loi.
La situation du Sénégal exige de la fermeté. La République n'est pas un décor de théâtre pour la vanité d'un homme. C'est un idéal de justice, un sanctuaire de liberté et un équilibre des pouvoirs. Cet héritage, fruit de sacrifices, nous avons l'obligation de le défendre contre ceux qui, sous les habits de la rupture, ressuscitent les plus vieilles maladies du pouvoir.
Talla SYLLA
L'occupation de l'esplanade du stade Léopold Sédar Senghor, durant des jours, pour préparer une activité dont l'autorisation officielle était limitée au 8 novembre de 16h à 21h, n'est pas un détail logistique. C'est un acte de défiance, le message d'un pouvoir qui se place au-dessus des règles communes qu'il est censé garantir.
Cet abus est d'autant plus choquant qu'il s'est doublé d'une attaque frontale contre l'état de droit. Au moment même où le parti au pouvoir s'octroyait l'espace public hors de tout cadre légal, ses « bras légaux » tapis dans l'administration territoriale interdisaient une manifestation pacifique de citoyens à Sacré-Cœur.
Ce deux poids, deux mesures est la signature des régimes autoritaires : la loi est un instrument de confort pour le Prince et une arme de répression contre le citoyen.
Cette posture despotique sert à masquer une vacuité abyssale. Alors que son gouvernement n'a encore posé aucun acte de nature à rivaliser avec les bilans concrets des précédents régimes, il s'illustre par une logorrhée d'excuses et de justifications. Le pouvoir actuel, qui avait promis la rupture, n'a fait que remplacer ses prédécesseurs.
Pire, en moins de deux ans, il a déjà dépassé en termes d'actes injustes ce qui relevait du passif immatériel des régimes déchus. L'instrumentalisation politique de la justice, la confusion entre l'ego du chef et l'autorité de l'État, et la chasse aux voix dissidentes ne sont pas des échecs de gouvernance ; ce sont les symptômes d'un despotisme populiste qui voit l'opposant comme un traître et la contradiction comme une sédition.
Le « Tera-meeting » n'était pas un dialogue avec le peuple. C'était le monologue messianique d'un pouvoir qui, n'ayant rien à construire, se contente de dénoncer. Il a confondu la ferveur militante avec un projet de société et la parole du tribun avec la loi.
La situation du Sénégal exige de la fermeté. La République n'est pas un décor de théâtre pour la vanité d'un homme. C'est un idéal de justice, un sanctuaire de liberté et un équilibre des pouvoirs. Cet héritage, fruit de sacrifices, nous avons l'obligation de le défendre contre ceux qui, sous les habits de la rupture, ressuscitent les plus vieilles maladies du pouvoir.
Talla SYLLA







