Contribution de Rama Seck journaliste sur l'audience du PM Sonko avec le Président Chinois.

Le plus troublant, c’est le locuteur. Un directeur général — censé incarner la rigueur et la hauteur de vue — se laisse emporter par une exclamation de fan. Un DG, surtout dans la communication publique, n’a pas vocation à faire de la narration émotionnelle. Il doit peser ses mots, non les multiplier dans le vide.

Sur le fond, rien de nouveau : le Sénégal échange avec la Chine depuis longtemps. Wade, Macky, et bien d’autres ont été reçus à Pékin. Ce n’est donc ni une première, ni un tournant, ni une rupture. Juste une continuité diplomatique… comme on en voit chaque année.

Mais ce genre de posture trahit une chose plus profonde : cette obsession de « paraître », ce besoin maladif de reconnaissance extérieure, comme si une photo avec un dirigeant étranger suffisait à légitimer une action. Comme si on devait mendier le respect.

Ce que certains responsables oublient, c’est qu’il n’y a pas de petits États. Il n’y a que des États souverains, égaux en droit, mais inégaux en résultats. Il y a ceux qui travaillent et ceux qui bavardent. Ceux qui négocient en position de force, et ceux qui s’extasient dès qu’on leur tend la main.

Le véritable enjeu n’est pas d’être photographié avec un chef d’État étranger. Le véritable enjeu, c’est d’atteindre leur niveau de développement, leur autonomie économique, leur puissance stratégique. Rama Seck journaliste