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Classement mondial RSF 2025 : Les médias pris en étau entre la garantie de leur indépendance et leur survie économique


Rédigé le Vendredi 2 Mai 2025 à 19:33 | Lu 78 fois | 0 commentaire(s)



La fragilisation économique des médias est l’une des principales menaces pour la liberté de la presse. C’est l’amer constat de Reporters sans frontières (RSF), qui souligne dans la publication de son Classement mondial de la liberté de la presse, qu’à l’heure où la liberté de la presse connaît un recul inquiétant dans de nombreuses régions du monde, un facteur majeur – souvent sous-estimé – fragilise profondément les médias : la pression économique.


Concentration de la propriété, pressions des annonceurs ou des financeurs, absence, restriction ou attribution opaque des aides publiques... À l’aune de ces données mesurées par l’indicateur économique du Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), un constat s’impose : les médias sont aujourd’hui pris en étau, entre la garantie de leur indépendance et leur survie économique

La liberté de la presse recule de manière préoccupante dans de nombreux pays africains. C’est dans cette région que le score économique se détériore dans le plus grand nombre de pays : 80 % d’entre eux sont concernés. Dans nombre de cas, les médias restent concentrés entre les mains de quelques groupes privés proches du pouvoir ou de personnalités aux intérêts politiques, compromettant ainsi l’indépendance des rédactions.

Le manque de subventions publiques pérennes et transparentes, fragilise encore davantage le secteur. Dans plusieurs pays, les aides étatiques sont rares ou distribuées de manière discrétionnaire. En Mauritanie (50e), elles sont affaiblies par une mauvaise gouvernance, ce qui compromet l’indépendance des médias. Au Sénégal (74e), leur transparence est au cœur de réformes en cours, non sans contestation de la profession, qui fait aussi face à des contrôles fiscaux intensifiés et à la suspension de conventions publicitaires avec des entités publiques.

Des journalistes et des médias en danger

Au Sahel, la dégradation de la sécurité compromet directement la viabilité économique des médias. Certains, au Mali (119e, - 5 places) et au Burkina Faso (105e, - 19 places) ont vu leurs activités suspendues et leurs équipes contraintes au déplacement interne ou à l’exil. Des journalistes jugés critiques des autorités burkinabè, ont même été enrôlés de force dans l’armée, renforçant la chape de plomb sur les médias. Au Soudan (156e), la guerre en cours a exacerbé les difficultés économiques des médias, déjà soumis à une instrumentalisation de l'information par les parties au conflit. C’est aussi le cas dans l’est de la République démocratique du Congo (133e, - 10 places), avec des dizaines de fermetures de radios et de journalistes déplacés, désormais sans emploi.

À ces dynamiques sécuritaires, s’ajoutent des mesures judiciaires et administratives lourdes de conséquences sur la santé financière des médias. Dans plusieurs pays, les autorités utilisent la justice ou les organes de régulation pour sanctionner des organes de presse. En Guinée (103e), le retrait des licences de médias, tels que Djoma TV ou Espace FM, a entraîné la perte de plus de 700 emplois. Au Mali (119e), la suspension pendant six mois de la chaîne Joliba TV, par l’organe de régulation, a provoqué une chute de ses revenus publicitaires.

La carte de plus en plus rouge

Sept pays africains sont désormais dans le dernier quart du Classement. L’Ouganda (143e), l'Éthiopie (145e) et le Rwanda (146e), passent en situation “très grave” cette année. Le Burundi (125e), déjà en bas du Classement, baisse de 17 places. Malgré la libération de l’animatrice de Radio Igicaniro Floriane Irangabiye, la situation globale reste critique et nombreux sont les médias burundais à exercer depuis l’exil.

L’Érythrée (180e) demeure le dernier pays du Classement. La presse y est soumise à l’arbitraire du président Issaias Afeworki : il n'existe plus aucun média indépendant dans ce pays, tristement réputé pour les plus longues détentions de journalistes dans le monde, parmi lesquelles le journaliste suédo-érythréen Dawit Isaak. Dans une Afrique où informer devient un défi quotidien, l’embellie vient des pays bien classés comme l’Afrique du Sud (27e), la Namibie (28e), le Cap-Vert (30e) et le Gabon (41e).


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