Silencieuse jusque-là , l’inspectrice du Trésor Tabaski Ngom a décidé de parler. Inculpée et placée sous mandat de dépôt dans une affaire de détournement présumé de plus de 700 millions de francs CFA, elle a livré une déclaration explosive devant les juges du Pool judiciaire financier. Au cœur de ses accusations : Moustapha Diop, ancien ministre et actuel député-maire de Louga, qu’elle désigne comme le principal bénéficiaire des fonds détournés.
Selon les informations de L’Observateur, Tabaski Ngom a présenté aux magistrats une décharge de 200 millions FCFA, qu’elle affirme avoir été signée par l’élu de Louga, ainsi qu’un enregistrement audio dans lequel ce dernier reconnaîtrait sa dette. Des éléments que l’enquête devra désormais examiner avec précision.
Malgré ses révélations et sa plainte contre Moustapha Diop — dont l’immunité parlementaire a été levée — l’inspectrice n’a pas échappé aux poursuites. Elle est inculpée pour plusieurs chefs d’accusation lourds : association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, faux et usage de faux, blanchiment de capitaux, entre autres.
Deux autres noms émergent dans ce dossier tentaculaire : Mor Guèye, dirigeant des entreprises Web-com.Sen et Sen-Setal, lui aussi placé en détention, et Momath Ba, ex-directeur général de l’Aprosi, qui a évité la prison en s’acquittant d’une caution de 90 millions FCFA.
Avec un parquet financier très actif et un collège de juges mobilisés, l’affaire prend une tournure retentissante. Entre politiques, hauts fonctionnaires et documents accablants, c’est tout un pan de l’appareil administratif qui se retrouve dans la tourmente.