VIPEOPLE.NET -Depuis que les premières tendances des élections locales du 29 juin 2014 ont commencé à se révéler, le président de la République a presque fait le vide autour de lui. Il passe ses journées à analyser les résultats. Ses communications avec l'extérieur sont réduites. Mêmes certains de ses collaborateurs n'arrivent plus à lire dans ses pensées, à décoder ses intentions.
Ceux qui souffrent le plus de l'isolement de Macky Sall, ce sont les ministres, Directeurs généraux et autres personnalités ayant perdu ou même gagné leurs localités. «Personne n'arrive à joindre le chef de l'Etat. Les gens se limitent à tâter le pouls présidentiel à partir de la périphérie», fait remarquer «L’Observateur»
Selon le journal, les hauts dignitaires "apéristes" ont raison de s'inquiéter de leur sort, en raison de la promesse alors faite par Macky Sall de sanctionner tous ceux qui perdraient leur localité. Même si, globalement, Macky Sall se réjouit des résultats obtenus, il ressort des confidences faites par ces conseillers politiques privilégiés que le chef de l'Etat cache son jeu et mûrit son plan.
Seulement, l'on précise qu'il n'est pas encore dans des habits de bourreau, de «coupeur de tête», même si des changements seront opérés. Car bien avant ces Locales, ces réaménagements ont été bien étudiés et étaient sous le coude du chef de l’Etat.
Les derniers résultats vont changer quelques donnes, car les grands gagnants de ces compétitions seront certainement promus dans les sphères politiques. Mais, dans l'entourage le plus proche du chef de l'Etat, l'on tient à préciser que Macky Sall n'est pas dans des dispositions d’épuration systématique.
Selon «L’Obs», dans l'agenda du chef de l'Etat, Aminata Touré devrait rester au poste jusqu'au mois d'octobre. Une volonté présidentielle qui tient de la nécessité pour le chef du gouvernement de continuer à coordonner le procès de Karim Wade, prévu au mois de juillet. C'est après les vacances judiciaires que Macky Sall voudrait faire un remaniement en profondeur de son gouvernement.
VIPEOPLE.NET -Le président de la république, Macky Sall n’est du tout content des résultats issus des urnes lors de ce scrutin du dimanche 29 juin. En effet, les proches collaborateurs du chef de l’Etat voulaient barrer la route du Palais au maire sortant de la ville de Dakar, Kalifa Sall, pour la présidentielle de 2017.
«Le président Macky est très surpris des élections locales par rapport a ce que ses proches collaborateurs lui disaient avant le vote», confie une source très du chef de l’État Sénégalais à Times24.info.
Notre interlocuteur, révèle que Macky Sall aurait confier que: «les perdants vont prendre leurs responsabilités.» Dans le cas contraire, ajoute notre source, il le fera à leur place.
D’ailleurs, notre interlocuteur informe qu’hier au palais quand les résultats ont commencé à sortir des urnes, des collaborateurs du président se disent déterminer à mener une guerre sans merci contre le maire sortant, Khalifa Sall.
Ceci, disent-ils, pour lui barrer la route du Palais, à la présidentielle à venir. «Seul Khalifa Sall reste le potentiel adversaire du président Macky Sall pour les élections présidentielles à venir. Tanor, Idy et Niass sont quasiment fini en politique et Karim Wade va longtemps durée en prison. Donc, si on parvient à barrer la route à Khalifa, le président pourra faire un deuxième mandat tranquillement. Parce qu’il y a encore beaucoup de gens qui croient aux compétences du président.», révèle notre source.
«Je n’ai pas aimé la réaction du maire Khalifa envers Aminata Touré», déclare Souleymane Jules Diop sur le plateau de Tfm, hier, juste après la réaction de Khalifa Sall en direct au téléphone sur la chaîne de Youssou Ndour, après sa victoire sur le premier ministre.
«Macky Sall pouvais bloquer le maire de la ville de Dakar mais il ne la pas fait. Le président disait que c’est le Sénégal qui gagne dans ses réalisations et qu’il faut d’autres personnes pour faire développé le Sénégal», a déclaré le conseillé en communication du président Macky Sall.
Les menaces du président de la république ne sont pas tombées dans les oreilles d’un sourd puis que le député, Moustapha Cissé Lo vient juste de démissionner de son poste de responsable de l’Alliance pour la république (Apr) à Mbacké.
Youssou Ndour s’est complètement impliqué aux élections locales à Saint-Louis. Le leader du mouvement « Fekké Ma ci Bolé » soutient la candidature du beau frère du président de la république.
« Quiconque vous dit qu’il peut mener Saint-Louis à bon port sans être en phase avec le pouvoir central, vous raconte des histoires. Tout le monde sait que je ne suis pas dans les jeux de dupes. Si je fais cette caravane, c’est parce que je veux que tout ce que Macky Sall touche soit couronné de succès », a déclaré Youssou Ndour aux saint-louisiens.
Ce que le chef de l’Etat dénonce, selon l’Obs, c’est «la méthode cavalière et la démarche navrante» adoptée par les autorités françaises dans la gestion de la décision de justice. «Si le Sénégal porte plainte devant une juridiction française, la décision de la juridiction doit être communiquée à l’Etat du Sénégal par le canal du ministère des Affaires étrangères. Mais, pour ce cas, le Quai d’Orsay n’a saisi ni le ministère des Affaires étrangères, ni le ministère de la Justice du Sénégal. Cette procédure a été violée», explique le journal qui cite des sources proches du chef de l’Etat. L’Etat du Sénégal, dénonce-t-on, a été mis au courant par voie de presse.
Président de la République du Sénégal de 2000 à 2012, Abdoulaye Wade vit, depuis, en France. Après deux ans d’absence, il se rendra, mercredi 23 avril, à Dakar. Son élection avait mis fin à quarante années de présidence socialiste au Sénégal. Il a été battu en 2012 par l’actuel président, Macky Sall. Son fils et ancien ministre, Karim Wade, a été emprisonné il y a un an pour « enrichissement illicite », dans le cadre d’une série d’enquêtes lancées par le nouveau pouvoir contre d’anciens hauts responsables. Abdoulaye Wade, 87 ans, dénonce depuis un acharnement politique contre lui et ses proches.
Quel est l’objet de ce déplacement à Dakar ? S’agit-il d’un retour politique ?
Abdoulaye Wade. J’ai été président de la République pendant douze ans, avant de perdre les élections ; je rentre dans mon pays après deux ans d’absence ; et je suis resté, à la demande des militants, le secrétaire général de mon parti, le Parti démocratique sénégalais (PDS). Tout cela fait que mon retour est hautement politique, surtout dans les circonstances actuelles où il y a beaucoup de difficultés au Sénégal. Il y a un fort mécontentement : les Sénégalais ont comparé le régime actuel avec le mien et ont tiré les conclusions qui s’imposent.
Deux ans après l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, quel message voulez-vous délivrer ?
Je vais remercier les électeurs qui ont voté pour moi en 2012 et se sont battus jusqu’au bout. Je m’adresserai à la jeunesse sénégalaise qui souffre de la hausse du chômage et qui manifeste. Quand j’étais président, il y avait du chômage, mais j’ai créé beaucoup d’emplois, attiré de gros investissements qui ont fait de Dakar une ville moderne avec des infrastructures remarquables. Aujourd’hui, on assiste au départ des entreprises étrangères que j’avais fait venir.
Mon deuxième message ira à mes sympathisants : à l’heure actuelle, le PDS est le parti majoritaire, même s’il est dispersé du fait de l’absence d’un leader capable de fédérer tout le monde.
Mon troisième message s’adressera à Macky Sall. Il est le président. Il est donc responsable des tensions actuelles, notamment politiques. Dès le lendemain de son élection, il a commencé à faire campagne pour être réélu en 2017. S’il a mis mon fils Karim en prison, c’est parce qu’il voyait en lui le seul rival capable de l’affronter. Je vais lui dire que je ne souhaite pas qu’il y ait un affrontement pour le pouvoir au Sénégal, mais que, pour cela, la démocratie doit revenir.
Macky Sall est conscient de la dégradation politique, économique et sociale du Sénégal. Il faut y mettre fin. Je veux la paix et la démocratie mais, s’il persiste à maintenir des innocents en prison, j’utiliserai tous les moyens légaux pour combattre son régime.
Votre fils Karim, en détention préventive depuis un an, sera renvoyé devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) et jugé dans les deux mois. Comment avez-vous réagi ?
J’ai été satisfait de cette annonce. On reprochait à mon fils Karim d’avoir dissimulé 800 milliards de francs CFA. Le procureur a ramené cette somme à 350 milliards. Puis, la commission d’instruction de la CREI l’a encore ramenée à 117 milliards de FCFA. 80 % des accusations sont déjà tombées, non pas du fait des avocats de Karim, mais parce que la commission d’instruction, en examinant les documents, a vu que ça ne pouvait pas être mis à la charge de Karim. Nous allons balayer facilement les dernières accusations.
La traque des biens mal acquis lancée par le gouvernement du président Macky Sall n’est-elle pas une initiative importante ?
Lutter contre les détournements est important. J’ai moi-même mis onze inspecteurs des finances en prison quand j’étais président. Mais ce n’est pas une raison pour accuser des innocents. Macky Sall a utilisé l’idée de la traque des biens mal acquis pour combattre Karim, le faire condamner, le priver de ses droits civiques pour qu’il ne se présente pas en 2017. Pour servir cette cause, il a ressuscité la CREI, une cour créée en 1981, qui n’avait pas été activée depuis trente ans et qui avait disparu de l’architecture judiciaire du Sénégal. Il a pratiqué une chasse aux sorcières contre mes collaborateurs et moi.
Vous êtes très critique du bilan de votre successeur. Mais votre dernier mandat a été marqué par un fort mécontentement social.
Certains ne comprenaient pas ce que j’étais en train de faire : construire des routes, des infrastructures, une université. Je construisais des fondations solides pour le Sénégal. Mais le mécontentement a aussi été amplifié par mes adversaires. Ils ont réussi à mobiliser contre moi, à Dakar, mais pas à l’intérieur du pays. Globalement, la population était satisfaite.
Le Sénégal reste un îlot de stabilité dans une région agitée. Craignez-vous que la crise malienne puisse le déstabiliser ?
Non, je ne crois pas que le Sénégal soit menacé. Les marabouts ont un poids très important dans la population. Or ils pratiquent un islam tolérant. Ils sont des garanties contre l’extrémisme.
En un an, la France a mené deux interventions militaires en Afrique : au Mali et en RCA. S’agit-il de néocolonialisme ?
L’intervention au Mali était une bonne chose. Elle était demandée par le gouvernement malien. En Centrafrique, les affrontements étaient tels qu’une intervention était aussi nécessaire. Mais on aurait dû procéder autrement : organiser une conférence internationale pour dégager la nécessité d’une intervention extérieure et ensuite saisir le Conseil de sécurité de l’ONU. Cela aurait donné une légitimité à la France.
François Hollande avait annoncé une rupture dans les relations entre la France et l’Afrique. A-t-elle eu lieu ?
La Françafrique n’existe plus, mais la France n’est pas indifférente à ce qui se passe en Afrique. Vu ses intérêts économiques, elle ne le peut pas. Les déclarations officielles sont une chose, mais les réalités sont là. Pour intervenir en RCA, la France n’a demandé l’autorisation d’aucun Etat africain.
Les interventions françaises ne signent-elles pas l’échec des Etats africains ?
Nous aurions dû être capables de résoudre nos propres conflits. Malheureusement, l’organisation que nous avons aujourd’hui ne permet pas de le faire. L’Union africaine n’a aucun pouvoir. Nous serons pris au sérieux quand nous pourrons peser sur la politique mondiale, quand nous aurons formé les « Etats-Unis d’Afrique ».
Nourrissez-vous des ambitions politiques ?
J’ai dépassé l’âge d’avoir une ambition politique. Briguer un poste au Sénégal, c’est fini. Ce qui ne veut pas dire que je sors de la politique. Je dirige le parti le plus important du pays. J’ai aussi créé un bureau à Dubaï, Wade International Consulting, pour transmettre mon expérience à d’autres chefs d’Etat africains.
Le Monde
"Nous sommes sur un combat de principe et nous voulons rester au-delà des personnes. Les raisons de notre indignation d'hier sont toujours d'actualité. On ne cesse de le dire. C'est une des raisons pour lesquelles d'ailleurs, nous n'avons pas changé de nom", a déclaré Fadel Barro dans L'Observateur. Il ajoute toutefois : "Macky Sall n'est pas un magicien, on n'attendait pas de lui qu'il vienne avec une baguette magique pour résoudre tous les problèmes des Sénégalais. Mais, au moins qu'il pose les jalons dans sa démarche. Macky a tous les moyens pour réussir, à condition qu'il traduise son discours, la patrie avant le parti, en acte. Qu'il arrête de penser que ce sont ses alliés et son parti qu'il faut satisfaire et qu'il s'atèle à la résolution des problèmes des Sénégalais". Pour Fadel Barro, les deux ans de Macky Sall ne sont pas du tout rassurants.
leral
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