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Au Collègue St Augustin de Thiès, c’est la bourse ou la maison pour les enfants !


Rédigé le Vendredi 13 Novembre 2020 à 15:33 | Lu 369 fois | 0 commentaire(s)



Tôt dans la matinée de ce jeudi, jour de rentrée des classes 2020-2021, la cour de l’école privée catholique Saint-Augustin de Thiès est bondée de monde. Mais nombre de parents d’élèves étaient dans le désarroi, n’ayant pas pu se conformer à l’exigence de l’administration de l’établissement de payer intégralement les mensualités de mars, avril et mai coïncidant avec la période de la pandémie du coronavirus, pour pouvoir faire réinscrire leurs enfants.


 
A l’école privée catholique Saint-Augustin de Thiès, un établissement d’excellence où sur 126 candidats au Cefe et à l’entrée en 6e , l’année dernière, les 125 ont réussi brillamment, soit un taux d’admission de 99,23%, les cours ont démarré timidement, ce jeudi 12 novembre 2020. Certains élèves sont dans les classes où les enseignants étaient tous présents. Plusieurs parents d’élèves n’ont pas encore payé les trois mensualités coïncidant avec le Covid-19. Du coup, plusieurs centaines de bulletins de notes n’ont pas encore été remis à leurs ayants droit.

Dans cet établissement, si certains parents d’élèves sont à couteaux tirés avec l’administration, d’autres, par contre, massés devant le bureau du directeur de l’établissement, prônent le dialogue pour une « issue heureuse ». Ils appellent à un compromis entre le deux parties. Emmanuel Gustave Faye, un parent d’élèves qui s’est déjà acquitté de ses arriérés, est dans la cour de l’école depuis 7 heures 50 minutes. Il raconte qu’« après la prière dirigée par Abbé Denis, suivie du discours du président de l’association des parents d’élèves, Louis Thomas, et du speech du directeur de l’établissement, Emmanuel Ndione, puis de l’exécution de l’hymne national, les Ã©lèves déjà inscrits ont regagné les classes. 
Par contre, d’autres en â€˜â€™situation irrégulière’’ déambulaient dans l’enceinte de l’établissement avec leurs parents ou tuteurs pour quelques réglages
 Â».

Notre interlocuteur nous confie que « mon fils a Ã©té admis au  Cm2A,  dans  la  classe  de  Mme  Hélène Ndione, qui, elle, a déjà commencé Ã  poser les actes avec ses Ã©lèves (Ndlr, une sorte de révision générale) ».

A Saint-Augustin, le directeur d’école, Emmanuel Ndione, interpelé par certains parents d’élèves, se veut catégorique : «  il faut payer  l’intégralité  des  trois  mensualités (mars, avril mai) coïncidant avec la pandémie du coronavirus Â». A la question relative au sort réservé aux « enfants qui n’ont pas reçu tous les enseignements », il rétorque : « il y a des parents qui ont payé toute l’année, et pour ne pas les léser, l’école a pris la décision de demander Ã  tout le monde de payer Â». Nombre de parents d’élèves de se demander, dès lors, « depuis quand l’école a-t-elle à prendre une décision pareille, imposant aux parents d’élèves de respecter les termes du contrat » ? Ils trouvent que « ce n’est pas légal ».

Le plus grave, regrette le coordonnateur du mouvement des enseignants de Rewmi, Makhfou Faye, qui a son enfant au niveau dudit établissement, est que « si le parent ne paye pas il ne peut pas obtenir le bulletin de notes de son enfant Â». Et de s’interroger : « ont-ils le droit d’empêcher aux parents d’accéder aux bulletins de leurs enfants simplement parce qu’ils n’ont pas payé les mensualités pour lesquelles les enfants n’ont pas reçu d’enseignements ? Â».  Aux yeux de beaucoup de responsables de familles, « ce n’est pas légal ».

Les autorités interpellées par les parents
beaucoup de parents d’élèves, trouvés dans la cour, ont convoqué la position du ministre de l’Education nationale qui a été très clair par rapport aux « principes règlementaires qui organisent les obligations civiles au Sénégal Â», selon lesquels d’ailleurs « les écoles privées sont des entreprises privées et qui, dans l’exercice, prennent des risques Â». Ils pensent que « les parents qui interviennent dans ces Ã©coles privées-là doivent avoir le droit, pour leurs enfants, de faire les neuf mois d’études. A défaut, ils ne doivent pas payer des mois pour lesquels leurs enfants n’ont  pas  reçu  leurs  enseignements  ».  Et même, soulignent-ils,  «  si,  par  extraordinaire, la pandémie du coronavirus est en fait à  l’origine  des  perturbations,  toute  entreprise qui investit et gagne de l’argent prend des  risques  Â». 

Makhfou Faye se veut plus précis sur la question : « pourquoi les Ã©coles privées  n’ont-elles  pas  voulu  prendre  des risques ? Il y en a qui n’ont pas payé leurs enseignants et qui veulent imposer aux parents d’élèves de payer l’intégralité des mensualités. Ce n’est pas normal ! Par rapport aux textes réglementaires, le ministre de l’Education nationale a même invité les parents d’élèves qui ne sont pas d’accord Ã  porter plainte Â» (Ndlr, M. Mamadou Talla a nié avoir jamais tenu de tels propos). Selon l’enseignant et parent d’élève, donc, « ce n’est pas normal qu’on impose aux parents de payer obligatoirement les trois mois de mensualité pour des cours qui n’ont pas Ã©té dispensés Â».

Il rappelle, pour convaincre, que « même au niveau de l’Etat il y a un principe qui a Ã©té édicté,  l’Etat  ne  paye  qu’après  service rendu  ». Comme lui, nombre de parents d’élèves font remarquer que « si on regarde le code des obligations civiles et commerciales, on se rend vite compte que les Ã©coles privées ne sont pas dans la légalité Â».

Histoire de dire que « ce n’est que pour des questions de solidarité que les parents n’ont pas hésité Ã  payer ». De source proche du privé catholique de Thiès (La Direction de l’enseignement catholique de Thiès Didec), dirigée par Abbé Pierre Aye Ndione, l’Etat, dans son appui, n’aurait versé aux établissements bénéficiaires que les 50 % de leur manque à gagner.

Le Témoin



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