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Me Amadou Diallo, Avocat de Boubacar Sèye :“Sa situation sanitaire n’est pas compatible avec une détention’’


Rédigé le Vendredi 22 Janvier 2021 à 09:22 | Lu 245 fois | 0 commentaire(s)



L’avocat de Boubacar Sèye, Président de l’ONG Horizon sans frontières (HSF) n’est pas surpris par le mandat de dépôt de son client délivré par le doyen des juges. Maitre Amadou Diallo déclare à “EnQuête’’ qu’il s’attendait à cela, car il a l’habitude de ce genre de procédure.


 
“Dès lors qu’un citoyen interpelle l’État sur la gestion des ressources publiques, on l’arrête et on engage une procédure d’une information judiciaire. On le place sous mandat de dépôt. Au bout d’un certain temps, on lui accorde la liberté provisoire et après, tout s’arrête. De sorte qu’aujourd’hui, selon lui, la personne est en liberté provisoire de façon éternelle, le dossier n’est jamais procuré. Il a, en sorte, une épée de Damoclès sur sa tête’’.

La robe noire estime que cela ressemble, à bien des égards, à une sorte d’instrumentalisation de la justice, pour tenter de faire taire des citoyens qui ont des droits.

“Il ne faut pas l’oublier, dit-il, chaque citoyen a le droit d’interpeller l’État sur la gestion des ressources, mais également de lui exiger une gestion transparente. C’est un droit et une liberté fondamentale. C’est pour cela qu’aujourd’hui, à notre avis, Boubacar Sèye a été inquiété parce qu’il a juste demandé à l’État de rendre compte sur la gestion des fonds que l’Union européenne a affectés au Sénégal, dans le cadre de la question de l’émigration irrégulière’’.

Aux yeux de l’avocat, cette posture de son client est “un droit absolu’’, puisque, poursuit-il, “dans sa position, il est membre d’une grande organisation, HSF, qui maitrisait le sujet. Donc, nous estimons que c’est une tentative d’intimidation et une volonté manifeste de l’État de tenter de faire taire tous les acteurs de la société civile, des lanceurs d’alertes, pour ne pas qu’ils se prononcent sur la gestion des ressources publiques.

Nous pensons que c’est scandaleux et nous interpellons l’opinion nationale et internationale pour une forte mobilisation, afin d’exiger la libération immédiate de M. Sèye’’.

Sur la démarche à suivre, la robe noire souligne qu’il est membre d’un pool d’avocats. Ils vont se concerter pour voir la conduite à tenir. Au sein d’Amnesty International qu’il préside et d’autres organisations, ils vont continuer la mobilisation pour mettre la pression, pour exiger la libération de M. Sèye.

“Il est, quelque part, malade. Sa situation sanitaire ne lui permet pas une détention. Elle n’est pas compatible avec lui. Je relève qu’il revient d’un voyage en Espagne très fatigué. Il ne supporte pas le confinement qui risque d’avoir des effets physiologiques sur lui, dans ce contexte de la pandémie de la Covid-19. On est vraiment inquiets, d’autant plus qu’il a quitté l’Espagne avec un test négatif et on va le mettre dans des situations où il court les risques de gober le virus. Donc, tout cela, c’est une responsabilité. Nous pensons que s’il devrait avoir une information judiciaire, il pouvait avoir une liberté provisoire. Ainsi, il pourrait être interrogé, d’autant plus qu’il n’a jamais eu l’intention de s’enfuir’’, dit-il furieux.

Autant d’éléments, selon lui, qui lui font croire que c’est une sorte d’instrumentalisation de la justice pour intimider des citoyens qui s’intéressent à la gestion de la cité.

L’autre question que cette affaire soulève et qu’ils ont toujours dénoncée est qu’il est temps, aujourd’hui, qu’au Sénégal, à l’instar des grandes démocraties, que le procureur ne puisse plus, à son niveau choisir un juge d’instruction en de pareils cas.
Cela à son avis, porte grandement atteinte à la séparation des pouvoirs, car il est soumis à la hiérarchie du garde des Sceaux. Donc, il ne peut pas être juge et partie.

“Beaucoup de travaux ont été faits dans ce sens et on avait dit qu’il est temps qu’il appartienne et exclusivement au président du tribunal de grande instance de désigner le juge d’instruction qui doit être saisi par le procureur. Mais jusque-là, c’est une simple formalité ou l’avis du président du tribunal ne lie pas le juge. Donc, aujourd’hui, le procureur peur choisir le juge d’instruction qu’il veut. Et dans ce cas, il fait ce que le parquet lui demande de faire. Nous trouvons que cela est regrettable pour une démocratie de la trempe du Sénégal’’, conclut Me Amadou Diallo.



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