“Le danger lié aux réseaux sociaux “est pire” que la maladie à coronavirus”(Wasis Diop)


Rédigé le Dimanche 28 Février 2021 à 16:13 | Lu 149 fois | 0 commentaire(s)




Le danger lié aux réseaux sociaux “est pire” que la maladie à coronavirus dont le monde doit cependant tirer une leçon au risque de passer “à côté de quelque chose”, estime le musicien sénégalais Wasis Diop.

“Ce virus n’est rien par rapport à notre capacité à nous faire mal nous-mêmes.

Le danger lié aux réseaux sociaux “est pire” que la maladie à coronavirus dont le monde doit cependant tirer une leçon au risque de passer “à côté de quelque chose”, estime le musicien sénégalais Wasis Diop.

“Ce virus n’est rien par rapport à notre capacité à nous faire mal nous-mêmes. Le danger des réseaux sociaux est pire que ce virus”, affirme l’artiste dans une interview parue dans l’édition du week-end du quotidien sénégalais Le Soleil.

 
Il note que les réseaux sociaux le font penser à la naissance du monde du pont de vue de la cosmogonie des Dogons, une naissance “vécue comme un premier désastre” parce qu’ayant donné naissance “au renard pâle, la première création de Dieu”.
 
“La grande ambition de cet animal retord était de parler, ainsi il poursuivra sa mère +la terre+ jusqu’au centre de celle-ci, pour lui arracher la parole. La mère face à son fils se transforma en une petite fourmi afin de lui échapper, rien n’y fit”, avance le musicien.
 
“La détermination de l’animal qui sera la cause de tous les désordres à venir, était plus forte. Epuisée, la mère finit par céder. Depuis cet évènement, c’est le renard pâle qui gouverne ; c’est par sa toute-puissance qu’il révèle aux devins les dessins de Dieu. Il arrive même qu’il n’obéisse pas à ses ordres”.
 
Wasis Diop fait ensuite le commentaire suivant : “Il existait dans ce monde, des hommes pour guider l’humanité dans sa longue marche ; aujourd’hui la parole est volée par un nombre incommensurable d’individus sans identité qui parlent et leurs paroles sont de plus en plus pressantes”.
 
“Il n’y a pas un jour où on ne commente pas les propos venus des réseaux sociaux avec leurs conséquences désastreuses. Les enfants du renard pâles sont bien là”, poursuit le musicien, frère du célèbre cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety et père de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop.
 
Parlant du sens des mythologies africaines en général, il estime que leur pertinence tient en un message : “illusion des réseaux sociaux où chacun s’imagine être si important pour la simple raison qu’il peut s’exprimer”.
 
Dans un monde “devenu si petit qu’on peut communiquer en temps réel avec des gens qui vivent à mille lieux”, le plus important, “c’est d’être là où on peut faire quelque chose pour soi et pour la grande famille des humains”, dit-il.
 
“Il me semble que lorsqu’on arrive à se relever d’où que l’on soit tombé, on devient plus fort”, répond Wasis Diop à la question de savoir quel message adresserait-il au monde dans cette situation de crise sanitaire.
 
“Cet évènement vient remettre en question l’homme tout-puissant et ça devrait nous servir de +leçon du vendredi+. L’évènement est si petit qu’on ne peut le voir à l’œil nu, comme la mort ou l’amour, tout aussi invisible”, relève le musicien.
 
Il en conclut que si le monde “ne tire aucune leçon de cette expérience, c’est qu’on passe à côté de quelque chose”, avant d’évoquer l’attirance de sa famille pour les arts.
 
“Nous n’avons aucune gloire à en tirer si ça va dans le bon sens, ni aucune honte si ça venait à être difficile. Nous avons tous des aspirations différentes et ces différences se trouvent dans les passés familiaux (…)”, fait-il valoir.
 
Il précise toutefois que faire quelque chose avec sa fille “n’est pas un but, j’aime être son père, j’aime discuter et me promener avec elle, c’est déjà pas mal”, dit-il à propos de Mati Diop, réalisatrice comme le frère aîné du musicien.
 
“Atlantique”, son premier long métrage de cette réalisatrice franco-sénégalaise, avait été sélectionné puis primé en compétition au Festival de Cannes où elle a obtenu, en 2019, le Grand Prix du Jury.
 
Dans ce film, Mati Diop raconte la traversée d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.
 
Un récit d’exil et de fantôme mêlant une histoire d’amour, qui se veut également une critique fine des tares d’une société sénégalaise gangrenée par l’argent, le pouvoir, le prestige, entre autres.
 
“Si nous ne redéfinissons pas les priorités de ces jeunes et ne faisons pas face à nos responsabilités, nous pourrons difficilement empêcher les piroguiers de partir”, commente Wasis Diop, familier des milieux du cinéma.
 
Il a composé plusieurs bandes originales de films (tout ou partie), dont deux pour des réalisations de son frère, le cinéaste Djibril Diop Mambéty : “Hyènes” (1992) et “La Petite Vendeuse de soleil” (1999).
 
Depuis les années 1970, Wasis Diop vit en France où il était arrivé à l’âge de vingt ans pour des études d’ingénieur.
 
Passionné par la musique, il crée, avec le musicien sénégalais originaire de Guinée-Bissau Umban Ukset, de son vrai nom Emmanuel Gomez de Kset, un duo qui va devenir une véritable formation, portant le nom de West African Cosmos et considérée comme le premier groupe de rock africain.
 
En 1991, il collabore avec la chanteuse Amina Annabi, et leur chanson “C’est le dernier qui a raison” est numéro un à l’Eurovision. Il a travaillé aussi avec la légende du reggae, Lee Scratch Perry en Jamaïque et le saxophoniste Yasuaki Shimizu au Japon.
 
Il sort son album “No Sant” et puis en 1998, l’album “Toxu”, deux productions considérées comme des chefs-d’œuvre acclamés par la critique et très bien reçus par le public.
 
Wasis Diop, pour mieux réussir ses albums, a pris l’habitude de travailler toujours avec une grande variété d’artistes aux origines très diverses (Lokua Kanza, Nayanka Bell, Amadou et Mariam, Yasuaki Shimizu, Alain Ehrlich, Lena Fiagbe).
 
“De la glace dans la gazelle”, son prochain album dont la sortie est programmée en avril, est conçue en français, une première pour le musicien, qui parle d’une “expérience différente”, la création devant selon lui “se renouveler à chaque fois qu’on le peut”.
 

, affirme l’artiste dans une interview parue dans l’édition du week-end du quotidien sénégalais Le Soleil.

 
Il note que les réseaux sociaux le font penser à la naissance du monde du pont de vue de la cosmogonie des Dogons, une naissance “vécue comme un premier désastre” parce qu’ayant donné naissance “au renard pâle, la première création de Dieu”.
 
“La grande ambition de cet animal retord était de parler, ainsi il poursuivra sa mère +la terre+ jusqu’au centre de celle-ci, pour lui arracher la parole. La mère face à son fils se transforma en une petite fourmi afin de lui échapper, rien n’y fit”, avance le musicien.
 
“La détermination de l’animal qui sera la cause de tous les désordres à venir, était plus forte. Epuisée, la mère finit par céder. Depuis cet évènement, c’est le renard pâle qui gouverne ; c’est par sa toute-puissance qu’il révèle aux devins les dessins de Dieu. Il arrive même qu’il n’obéisse pas à ses ordres”.
 
Wasis Diop fait ensuite le commentaire suivant : “Il existait dans ce monde, des hommes pour guider l’humanité dans sa longue marche ; aujourd’hui la parole est volée par un nombre incommensurable d’individus sans identité qui parlent et leurs paroles sont de plus en plus pressantes”.
 
“Il n’y a pas un jour où on ne commente pas les propos venus des réseaux sociaux avec leurs conséquences désastreuses. Les enfants du renard pâles sont bien là”, poursuit le musicien, frère du célèbre cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambety et père de la réalisatrice franco-sénégalaise Mati Diop.
 
Parlant du sens des mythologies africaines en général, il estime que leur pertinence tient en un message : “illusion des réseaux sociaux où chacun s’imagine être si important pour la simple raison qu’il peut s’exprimer”.
 
Dans un monde “devenu si petit qu’on peut communiquer en temps réel avec des gens qui vivent à mille lieux”, le plus important, “c’est d’être là où on peut faire quelque chose pour soi et pour la grande famille des humains”, dit-il.
 
“Il me semble que lorsqu’on arrive à se relever d’où que l’on soit tombé, on devient plus fort”, répond Wasis Diop à la question de savoir quel message adresserait-il au monde dans cette situation de crise sanitaire.
 
“Cet évènement vient remettre en question l’homme tout-puissant et ça devrait nous servir de +leçon du vendredi+. L’évènement est si petit qu’on ne peut le voir à l’œil nu, comme la mort ou l’amour, tout aussi invisible”, relève le musicien.
 
Il en conclut que si le monde “ne tire aucune leçon de cette expérience, c’est qu’on passe à côté de quelque chose”, avant d’évoquer l’attirance de sa famille pour les arts.
 
“Nous n’avons aucune gloire à en tirer si ça va dans le bon sens, ni aucune honte si ça venait à être difficile. Nous avons tous des aspirations différentes et ces différences se trouvent dans les passés familiaux (…)”, fait-il valoir.
 
Il précise toutefois que faire quelque chose avec sa fille “n’est pas un but, j’aime être son père, j’aime discuter et me promener avec elle, c’est déjà pas mal”, dit-il à propos de Mati Diop, réalisatrice comme le frère aîné du musicien.
 
“Atlantique”, son premier long métrage de cette réalisatrice franco-sénégalaise, avait été sélectionné puis primé en compétition au Festival de Cannes où elle a obtenu, en 2019, le Grand Prix du Jury.
 
Dans ce film, Mati Diop raconte la traversée d’un jeune migrant depuis les côtes sénégalaises.
 
Un récit d’exil et de fantôme mêlant une histoire d’amour, qui se veut également une critique fine des tares d’une société sénégalaise gangrenée par l’argent, le pouvoir, le prestige, entre autres.
 
“Si nous ne redéfinissons pas les priorités de ces jeunes et ne faisons pas face à nos responsabilités, nous pourrons difficilement empêcher les piroguiers de partir”, commente Wasis Diop, familier des milieux du cinéma.
 
Il a composé plusieurs bandes originales de films (tout ou partie), dont deux pour des réalisations de son frère, le cinéaste Djibril Diop Mambéty : “Hyènes” (1992) et “La Petite Vendeuse de soleil” (1999).
 
Depuis les années 1970, Wasis Diop vit en France où il était arrivé à l’âge de vingt ans pour des études d’ingénieur.
 
Passionné par la musique, il crée, avec le musicien sénégalais originaire de Guinée-Bissau Umban Ukset, de son vrai nom Emmanuel Gomez de Kset, un duo qui va devenir une véritable formation, portant le nom de West African Cosmos et considérée comme le premier groupe de rock africain.
 
En 1991, il collabore avec la chanteuse Amina Annabi, et leur chanson “C’est le dernier qui a raison” est numéro un à l’Eurovision. Il a travaillé aussi avec la légende du reggae, Lee Scratch Perry en Jamaïque et le saxophoniste Yasuaki Shimizu au Japon.
 
Il sort son album “No Sant” et puis en 1998, l’album “Toxu”, deux productions considérées comme des chefs-d’œuvre acclamés par la critique et très bien reçus par le public.
 
Wasis Diop, pour mieux réussir ses albums, a pris l’habitude de travailler toujours avec une grande variété d’artistes aux origines très diverses (Lokua Kanza, Nayanka Bell, Amadou et Mariam, Yasuaki Shimizu, Alain Ehrlich, Lena Fiagbe).
 
“De la glace dans la gazelle”, son prochain album dont la sortie est programmée en avril, est conçue en français, une première pour le musicien, qui parle d’une “expérience différente”, la création devant selon lui “se renouveler à chaque fois qu’on le peut”.


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