L’habitude est prise, au niveau des gens qui nous gouvernent, de piétiner les interdictions qu’ils ont, eux-mêmes, édictées pour endiguer la propagation de l’épidémie de la covid-19. En effet, les autorités semblent grisées par la tendance baissière de la pandémie liée au covid19 au point de se relâcher dans le respect des gestes barrières. Après le président de la République, Macky Sall, qui a été accueilli en fanfare lors de sa tournée dans le centre du pays sans le respect des mesures barrières, c’est-à-dire avec d’impressionnants bains de foule, c’était le tour du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, d’accueillir ses militants dans une salle exiguë sans se soucier du respect de la distanciation physique. Le weekend dernier, le ministre de l’Environnement s’est illustré dans ce registre qui fait désormais loi dans le cercle du pouvoir.
Dans le cadre de la campagne nationale de reboisement, Abdou Karim sall était accueilli par marée noire dans son village natal à Orkédiéré, localité située dans la région de Matam. des images qui ne riment pas avec le contexte que nous vivons et marqué par la crise sanitaire. Et ce même si, ces derniers jours, notre pays connait une baisse nette des cas positifs liés au covid-19. Mais on constate de plus en plus que les autorités font fi du respect des mesures interdisant les rassemblements publics, qu’elles appliquent sans état d’âme pour les autres.
Bacary Domingo Mané analyste-politique : « Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations »
Pour le journaliste et analyste politique Bacary domingo Mané, ce hiatus entre le discours et les actes n’est pas un phénomène nouveau sous le régime du président Macky Sall. A l’en croire, cela a toujours été le cas depuis le début de la pandémie. Et c’est le chef de l’Apr (Alliance pour la République), lui-même en premier, qui a bafoué ses propres mesures qu’il avait établies pour faire face à l’évolution de la pandémie. « Le président de la République, Macky Sall, avait reçu une frange de l’opposition et des segments de la société civile au Palais. Donc, on a constaté qu’il était le premier à fouler au pied la règle du respect des gestes barrières en serrant la main à Serigne Modou Kara Mbacké. Alors que, vis-à-vis des autres responsables politiques, il s’était abstenu de leur serrer la main. Ça, c’est une première chose. Ces autorités qui créent des rassemblements, ça n’a rien à avoir avec la tendance baissière de l’évolution de la pandémie. On assiste à une guerre de positionnement politique où chaque ministre veut montrer à son mentor qu’il a une base dans sa localité. Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations. Tout ce qui les motive vraiment, c’est de faire croire au président de la République qu’ils disposent d’une popularité. Parce que le président a besoin de cette popularité. Ils sont obnubilés par le positionnement politique. Leurs strapontins au sein du gouvernement, ils veulent le conserver » explique l’analyste-politique.
Ce ne sont pas des rassemblements spontanés !
Bacary Domingo Mané ne voit pas ces rassemblements populaires qui accueillent le Président ou ses ministres comme quelque chose de spontané. Les foules que montrent quelques membres du pouvoir devant les télévisions, c’est pour se mettre en valeur auprès de leur patron. d’après l’ancien journaliste de « Sud Quotidien », ces rassemblements sont programmés par les responsables de parti chargés de mobiliser des militants dans chaque localité. « Vous entendez depuis quelque temps l’idée d’un remaniement ministériel. Ils (Ndlr : les ministres) ont peur. Ils ne savent pas de quoi demain sera fait. Ils veulent vraiment donner des gages de loyauté et montrer au président qu’ils sont à son service. Toute cette mobilisation, c’est uniquement pour dire qu’eux, ils sont là aussi à travailler pour l’image du président Sall. Dans ce cas d’espèce, ce sont ces hommes politiques qui sont allés chercher des populations dans les zones les plus reculées. Ils les ont amenées à un point de chute où, justement, le président ou son ministre devrait passer. Pour moi, dans l’un comme dans l’autre cas, ce n’est pas que les populations soient fascinées ou curieuses de voir passer l’autorité. Parce qu’elles sortent à chaque fois que le cortège présidentiel ou un ministre, disons, passe. Au contraire, ce sont des gens qui ont été amenés pour faire valoir ou faire croire évidemment que leur leader local a une popularité au niveau de sa base. C’est simplement ça ! » a résumé M. Mané.
Et de poursuivre : « Ce ne sont pas des mobilisations spontanées. Ces hommes politiques sont allés chercher les populations dans les champs, dans les hameaux les plus reculés et les ont transportés à bord des « Ndiaga Ndiaye » et d’autres moyens de transport pour qu’ils viennent accueillir le président de la République. Ce sont des populations qu’on utilise comme des faire- valoir ou comme une masse pour servir des intérêts politiques », estime le journaliste et analyste-politique Bacary Domingo Mané.
Ibrahima Bakhoum : « Si les autorités veulent nous faire croire que le Covid est derrière nous, c’est une lecture biaisée et faussée… »
Cette situation qui voit les gens du pouvoir fouler au pied leurs propres règles ne laisse guère indifférent le doyen Ibrahima Bakhoum. selon lui, l’Etat est en train de montrer un mauvais exemple si ces images du ministre de l’Environnement interviennent dans ce contexte de la pandémie liée au covid19. « Si vraiment ces choses se sont passées dans ce contexte où nous sommes, ce n’est pas un bon message envoyé aux populations. On ne peut pas demander aux gens de se protéger et de respecter les mesures barrières et ensuite aller soi-même bafouer ces mesures. Dans un cas comme dans l’autre, les autorités ne sont pas en train de donner un bon exemple aux populations à qui elles demandent par ailleurs de respecter les gestes barrières. D’autant plus que le Conseil national de régulation et de l’audiovisuel insiste bien sur ces questions en disant que si vous devez diffuser quelque chose à la télévision, par exemple, alors que ça date d’avant covid-19, pour que les populations ne soient pas induites en erreur, il faudrait préciser que ces images sont des archives. Mais dans un contexte comme ça, si vous les diffusez sans indiquer une date, ça peut impressionner ces mêmes populations. Maintenant, les hommes politiques utilisent beaucoup des réseaux sociaux pour montrer leur existence. Pour les autorités qui sont en train de dire que l’affaire est terminée, que maintenant le covid est derrière nous, et que donc jusqu’à présent, on a fait respecter les mesures et qu’après c’est fini, qu’on n’a plus besoin de le faire. Si c’est cette lecture qu’on veut nous donner de la situation de la pandémie, cette lecture est biaisée ou faussée. Parce que là où cette chose serait en train de se passer, le ministre de la Santé continue sa campagne de sensibilisation du respect des gestes barrières. On ne peut pas parler le lundi du respect des mesures barrières, et revenir le soir faire quelque chose de contraire » soutient M. Ibrahima Bakhoum.
Dans le cadre de la campagne nationale de reboisement, Abdou Karim sall était accueilli par marée noire dans son village natal à Orkédiéré, localité située dans la région de Matam. des images qui ne riment pas avec le contexte que nous vivons et marqué par la crise sanitaire. Et ce même si, ces derniers jours, notre pays connait une baisse nette des cas positifs liés au covid-19. Mais on constate de plus en plus que les autorités font fi du respect des mesures interdisant les rassemblements publics, qu’elles appliquent sans état d’âme pour les autres.
Bacary Domingo Mané analyste-politique : « Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations »
Pour le journaliste et analyste politique Bacary domingo Mané, ce hiatus entre le discours et les actes n’est pas un phénomène nouveau sous le régime du président Macky Sall. A l’en croire, cela a toujours été le cas depuis le début de la pandémie. Et c’est le chef de l’Apr (Alliance pour la République), lui-même en premier, qui a bafoué ses propres mesures qu’il avait établies pour faire face à l’évolution de la pandémie. « Le président de la République, Macky Sall, avait reçu une frange de l’opposition et des segments de la société civile au Palais. Donc, on a constaté qu’il était le premier à fouler au pied la règle du respect des gestes barrières en serrant la main à Serigne Modou Kara Mbacké. Alors que, vis-à-vis des autres responsables politiques, il s’était abstenu de leur serrer la main. Ça, c’est une première chose. Ces autorités qui créent des rassemblements, ça n’a rien à avoir avec la tendance baissière de l’évolution de la pandémie. On assiste à une guerre de positionnement politique où chaque ministre veut montrer à son mentor qu’il a une base dans sa localité. Ces ministres ne se soucient pas de la santé des populations. Tout ce qui les motive vraiment, c’est de faire croire au président de la République qu’ils disposent d’une popularité. Parce que le président a besoin de cette popularité. Ils sont obnubilés par le positionnement politique. Leurs strapontins au sein du gouvernement, ils veulent le conserver » explique l’analyste-politique.
Ce ne sont pas des rassemblements spontanés !
Bacary Domingo Mané ne voit pas ces rassemblements populaires qui accueillent le Président ou ses ministres comme quelque chose de spontané. Les foules que montrent quelques membres du pouvoir devant les télévisions, c’est pour se mettre en valeur auprès de leur patron. d’après l’ancien journaliste de « Sud Quotidien », ces rassemblements sont programmés par les responsables de parti chargés de mobiliser des militants dans chaque localité. « Vous entendez depuis quelque temps l’idée d’un remaniement ministériel. Ils (Ndlr : les ministres) ont peur. Ils ne savent pas de quoi demain sera fait. Ils veulent vraiment donner des gages de loyauté et montrer au président qu’ils sont à son service. Toute cette mobilisation, c’est uniquement pour dire qu’eux, ils sont là aussi à travailler pour l’image du président Sall. Dans ce cas d’espèce, ce sont ces hommes politiques qui sont allés chercher des populations dans les zones les plus reculées. Ils les ont amenées à un point de chute où, justement, le président ou son ministre devrait passer. Pour moi, dans l’un comme dans l’autre cas, ce n’est pas que les populations soient fascinées ou curieuses de voir passer l’autorité. Parce qu’elles sortent à chaque fois que le cortège présidentiel ou un ministre, disons, passe. Au contraire, ce sont des gens qui ont été amenés pour faire valoir ou faire croire évidemment que leur leader local a une popularité au niveau de sa base. C’est simplement ça ! » a résumé M. Mané.
Et de poursuivre : « Ce ne sont pas des mobilisations spontanées. Ces hommes politiques sont allés chercher les populations dans les champs, dans les hameaux les plus reculés et les ont transportés à bord des « Ndiaga Ndiaye » et d’autres moyens de transport pour qu’ils viennent accueillir le président de la République. Ce sont des populations qu’on utilise comme des faire- valoir ou comme une masse pour servir des intérêts politiques », estime le journaliste et analyste-politique Bacary Domingo Mané.
Ibrahima Bakhoum : « Si les autorités veulent nous faire croire que le Covid est derrière nous, c’est une lecture biaisée et faussée… »
Cette situation qui voit les gens du pouvoir fouler au pied leurs propres règles ne laisse guère indifférent le doyen Ibrahima Bakhoum. selon lui, l’Etat est en train de montrer un mauvais exemple si ces images du ministre de l’Environnement interviennent dans ce contexte de la pandémie liée au covid19. « Si vraiment ces choses se sont passées dans ce contexte où nous sommes, ce n’est pas un bon message envoyé aux populations. On ne peut pas demander aux gens de se protéger et de respecter les mesures barrières et ensuite aller soi-même bafouer ces mesures. Dans un cas comme dans l’autre, les autorités ne sont pas en train de donner un bon exemple aux populations à qui elles demandent par ailleurs de respecter les gestes barrières. D’autant plus que le Conseil national de régulation et de l’audiovisuel insiste bien sur ces questions en disant que si vous devez diffuser quelque chose à la télévision, par exemple, alors que ça date d’avant covid-19, pour que les populations ne soient pas induites en erreur, il faudrait préciser que ces images sont des archives. Mais dans un contexte comme ça, si vous les diffusez sans indiquer une date, ça peut impressionner ces mêmes populations. Maintenant, les hommes politiques utilisent beaucoup des réseaux sociaux pour montrer leur existence. Pour les autorités qui sont en train de dire que l’affaire est terminée, que maintenant le covid est derrière nous, et que donc jusqu’à présent, on a fait respecter les mesures et qu’après c’est fini, qu’on n’a plus besoin de le faire. Si c’est cette lecture qu’on veut nous donner de la situation de la pandémie, cette lecture est biaisée ou faussée. Parce que là où cette chose serait en train de se passer, le ministre de la Santé continue sa campagne de sensibilisation du respect des gestes barrières. On ne peut pas parler le lundi du respect des mesures barrières, et revenir le soir faire quelque chose de contraire » soutient M. Ibrahima Bakhoum.