SENELEC: Le faux scandale Akilee (Par Dembel Kane)


Rédigé le Mardi 11 Février 2020 à 13:03 | Lu 191 fois | 0 commentaire(s)




Dans l’univers de l’entrepreneuriat technologique, les disrupteurs sont vus comme avant-gardistes mais au Sénégal, ils sont avant tout les ennemis des chasses gardées. Une startup sénégalaise vient de l’apprendre à ses dépens. Alors que 2019 fut au Ghana l’année du retour durant laquelle le gouvernement exhortait la diaspora africaine à revenir s’installer et investir en Afrique, elle eut une saveur plus amère pour les fondateurs d’Akilee. Issus de prestigieuses institutions comme Grenoble INP, HEC ou encore Centrale, ils ont décidé, après 70 ans d’expérience à eux 3, de créer une solution technologique permettant de digitaliser le réseau électrique et ainsi, suivre et optimiser la consommation. La solution fut adoptée par la Sénélec dont AKilee devint une filiale. 

Cette avancée technologique notable ne fit toutefois pas seulement des heureux, tout un réseau « d’intermédiaires » et pseudos « apporteurs d’affaires » qui se positionnaient comme représentants locaux de groupes étrangers, virent leurs rêves de primes et commissions et autres virements en devises voler en éclats. Il leur fallait désormais un coupable. Et le Ministre Makhtar Cissé, directeur de la Sénélac de l’époque, fut désigné. L’entreprise de dénigrement allait alors commencer. Soutenue et renforcée par des politiciens froissés par la déclaration récente du Ministre, qui disait que « le débat sur le dauphinat du Président Macky était malsain ». 

Depuis quelques jours, la coalition de destruction massive est en œuvre. Cela est d’autant plus perceptible que systématiquement, chaque fois qu’il y a une activité conjointe du Président et du Ministre, les attaques reprennent. 

L’angle d’attaque est celui du contrat. Le contrat de 186 milliards dont il est question, ambitionne de réduire les pertes de près de 325 milliards et de réduire les charges d’exploitation de près de 200 milliards sur 10 ans. Soit plus de 500 milliards de gains escomptés. Ces impacts ne tiennent pas compte du fait que Sénélec est actionnaire à 34% d’AKilee et que donc, toute la valeur créée par AKilee dans les années à venir, reviendra à Sénélec à hauteur de cette participation. C’est une formidable source de diversification des revenus quand on connaît le potentiel d’AKilee. 

On parle d’un contrat de 186 milliards, en faisant exprès d’occulter quelques points fondamentaux : 

o D’abord le fait qu’il s’agisse d’un contrat cadre sur 10 ans pour déployer, installer et exploiter un système de comptage intelligent qui sera constitué à terme, entre autres, de 2 742 600 compteurs et qui s’appuie sur des logiciels développés et appartenant à des Sénégalais (question de souveraineté et de sécurité nationales). 

o Ensuite que le projet est financé par AKilee à hauteur de 85% et que Sénélec bénéficie d’une facilité de remboursement du CAPEX sur 4 ans, avec un an de différé, ce qui signifie que le contrat est payé en 14 ans. 


o Enfin que les compteurs en question ont été spécifiés pour une durée de vie garantie de 20 ans. Ce qui signifie que le coût de revient d’un compteur, tout équipé, sécurisé et exploité, est d’environ 283 FCFA/mois/compteur donc moins que les 429 FCFA actuels. Ils permettront aussi entre autres, un suivi et un rechargement à distance pour les 40% de clients qui utilisent Woyofal 

AKilee a créé à ce jour 87 emplois directs (dont 70% est constitué d’emplois hautement qualifiés Bac+5 et au-delà) et près d’une centaine d’emplois indirects. 

Pourquoi il n’y a pas eu appel d’offres ? Parce qu’AKilee comme toutes les filiales de Senelec (Excellec, Simelec, ERS…) peut signer avec Senelec des contrats dans le cadre de convention réglementés tel que permis par les actes uniformes de l’OHADA. Senelec est une société anonyme à laquelle s’applique ce droit communautaire. Mais le plus important est de se demander s’il y avait une concurrence. 

La réponse est oui, mais précisons tout de suite que toutes les autres sociétés sont étrangères. On peut citer ENEL, HUAWEI, CLOU, SAGEMCOM, ENEDIS, ITRON, EL SEWEDY, CONLOG… Toutes ces sociétés ont en commun de n’avoir jamais voulu passer par un appel d’offres. Elles ont toutes proposé une solution de financement pour une signature en gré à gré, alors même que Senelec n’a aucun lien avec eux ; contrairement à AKilee où elle détient 34% des parts, sans parler encore du fait qu’il n’y aurait aucun transfert de compétences parce que toutes ces sociétés savent que le cœur de ce projet est dans les systèmes et auraient proposé que leurs systèmes soient juste utilisés par Senelec, sans aucune propriété locale, encore moins la moindre capacité d’adaptation ou d’évolution locale. 

Cette dépendance représenterait un risque extrême pour le pays. D’ailleurs, tous les pays qui ont déployé ces systèmes de comptage intelligent, ont toujours gardé le contrôle du système. Et dans ce faux scandale, le Ministre Makhtar Cissé alors DG de la Sénélec, avait fait le choix fort de la Préférence Nationale. 
 


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