La récente sortie du ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères — exprimant clairement son opposition à une éventuelle candidature de l’ancien président Macky Sall au poste de SG de l'Onu — jette une lumière crue sur cette question. Peut-on être patriote, tout en refusant à un ancien chef d’État toute reconnaissance politique ? Est-ce là le visage du renouveau ?
Il ne s’agit pas ici de défendre ou d’attaquer un homme. Il s’agit de poser une question politique de fond : peut-on bâtir un Sénégal nouveau sur la marginalisation d’une partie de son histoire, même la plus récente ?
Le patriotisme, dans sa définition la plus noble, consiste à servir l’intérêt supérieur de la Nation, au-delà des ressentiments partisans. Ce n’est ni une revanche ni une épuration. C’est un acte de dépassement. Macky Sall, que l’on critique ou que l’on salue, a dirigé le Sénégal pendant douze ans. Son bilan — notamment en matière d’infrastructures, de diplomatie et de rayonnement africain — est salué au-delà des frontières. Il reste une figure majeure de la vie publique nationale et internationale.
Faut-il alors l’effacer ? Le réduire au silence ? Le disqualifier a priori de tout rôle futur ? Les Sénégalais jugeront, mais la posture officielle soulève un malaise.
Ce refus de soutenir, même indirectement, sa possible candidature au poste de Secrétaire général de l’ONU, interroge : s’agit-il d’une volonté de rupture ? D’un refus d’assumer l’héritage ? Ou bien est-ce une confusion entre patriotisme et règlement de comptes ?
Le président Macky Sall a rendu un hommage mérité au président Abdou Diouf, dont le CICAD porte le nom et le président Abdoulaye Wade, avec le stade.
Un pays démocratiquement mûr ne craint pas ses anciens présidents. Il les évalue, les critique parfois, mais ne les efface pas. Soutenir un ancien chef d’État dans une démarche internationale, ce n’est pas trahir un idéal de rupture. C’est reconnaître que la construction nationale s’inscrit dans la durée et qu’un homme peut continuer à servir son pays — même après le pouvoir.
Enfin, un patriotisme sincère ne redoute ni la pluralité des voix ni la mémoire des hommes. Il sait que l’avenir ne se construit pas sur l’oubli, mais sur l’assimilation de l’histoire, toute l’histoire — y compris celle qui dérange.
Amadou Diallo
Il ne s’agit pas ici de défendre ou d’attaquer un homme. Il s’agit de poser une question politique de fond : peut-on bâtir un Sénégal nouveau sur la marginalisation d’une partie de son histoire, même la plus récente ?
Le patriotisme, dans sa définition la plus noble, consiste à servir l’intérêt supérieur de la Nation, au-delà des ressentiments partisans. Ce n’est ni une revanche ni une épuration. C’est un acte de dépassement. Macky Sall, que l’on critique ou que l’on salue, a dirigé le Sénégal pendant douze ans. Son bilan — notamment en matière d’infrastructures, de diplomatie et de rayonnement africain — est salué au-delà des frontières. Il reste une figure majeure de la vie publique nationale et internationale.
Faut-il alors l’effacer ? Le réduire au silence ? Le disqualifier a priori de tout rôle futur ? Les Sénégalais jugeront, mais la posture officielle soulève un malaise.
Ce refus de soutenir, même indirectement, sa possible candidature au poste de Secrétaire général de l’ONU, interroge : s’agit-il d’une volonté de rupture ? D’un refus d’assumer l’héritage ? Ou bien est-ce une confusion entre patriotisme et règlement de comptes ?
Le président Macky Sall a rendu un hommage mérité au président Abdou Diouf, dont le CICAD porte le nom et le président Abdoulaye Wade, avec le stade.
Un pays démocratiquement mûr ne craint pas ses anciens présidents. Il les évalue, les critique parfois, mais ne les efface pas. Soutenir un ancien chef d’État dans une démarche internationale, ce n’est pas trahir un idéal de rupture. C’est reconnaître que la construction nationale s’inscrit dans la durée et qu’un homme peut continuer à servir son pays — même après le pouvoir.
Enfin, un patriotisme sincère ne redoute ni la pluralité des voix ni la mémoire des hommes. Il sait que l’avenir ne se construit pas sur l’oubli, mais sur l’assimilation de l’histoire, toute l’histoire — y compris celle qui dérange.
Amadou Diallo