
Nafi Ngom Keita avait, en effet, déclaré : « On met 40% du budget de fonctionnement dans l’éducation et on n’a pas de résultats. L’agriculture aussi. Moi, je sais et j’ai des documents. Si on n’avait pas détourné les milliards que le président Wade a mis dans la Goana, on aurait atteint l’autosuffisance ». Ainsi, des source du journal Le Populaire renseignent que la présidente de l’Ofnac a récemment été saisie, à la date du 1er juillet, d’une « demande d’enquête sur les milliards détournés de la Goana ». Et c’est à l’initiative d’un administrateur de sociétés dont une de ses structures s’active dans le matériel agricole qui en a fait ampliation aux présidents du Cnp, de la Cnes, de l’Unacois et du Cncr. Pour ce pétitionnaire qui pense qu’« il fallait un certain courage pour mettre sur la place publique une question aussi importante », le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) prévoit que « pour arriver à l’autosuffisance en riz en 2018, il faudra investir environ 74 milliards ». « Si l’argent détourné dans le cadre de la Goana nous a empêché à ce jour d’être autosuffisants en riz, les détournements dont vous faites état doivent se chiffrer au minimum à des dizaines de milliards », estime-t-il. L’auteur de la saisine de poursuivre : « Autres conséquences de ces détournements : il était inscrit dans la Goana que l’autosuffisance en riz permettrait la création de plus de 200 000 emplois dans la filière. Les détournements nous ont donc privés d’autant d’emplois ». « Je sais aussi personnellement que la manière dont la Goana a été conduite a complètement désorganisé la filière de la production et de la commercialisation de matériels agricoles. Des entreprises qui existent depuis plus de soixante années ont dû fermer, d’autres encore aujourd’hui subissent très difficilement les conséquences de cette désorganisation. Plus d’une centaine d’emplois ont ainsi été perdus. L’expérience et l’expertise dont le Sénégal bénéficiait dans ce domaine ont ainsi été anéanties », fait-il remarquer. D’où, dit-il, « l’intérêt qui peut être porté à la déclaration » de Mme Keita et « le fait que cette affaire ne peut être passée sous silence». Et en sa « qualité de citoyens sénégalais et d’opérateur économique », il demande à la présidente de l’Ofnac, qui a fait ces déclarations « qu’une enquête approfondie puisse être diligentée pour que ceux qui auraient détourné l’argent de la Goana soient identifiés, traduits en justice et punis selon nos lois ».